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Quand Koffi Olomidé nous enseigne la sagesse... (Libanga na molili).

Puisque par nostalgie j’écoute en ce net moment un ancien album de Koffi Olomidé, V12, je me dis que jamais les paroles de ce musicien n’auront été aussi proches de notre vie quotidienne. C’est aussi le sens de l’observation, la poésie cueillie au coeur des petites gens, la douceur d’une voix unique, une voix de velours comme diraient les poètes maudits du dimanche en mal d’inspiration et toujours prompts à larmoyer avec la tombée de la grisaille ou la dévaluation intempestive du franc CFA...

Certes, on le dit, on le rapporte : Koffi Olomidé - une des grandes vedettes actuelles de la chanson africaine - se chante lui-même, est extravagant dans ses tenues vestimentaires, parle de ses exploits à la troisieme personne - comme Alain Delon ? -, il vante ses passages à l’Olympia, à Bercy, au Zénith... Mais il a du talent. Il compose. Il manie la guitare rythmique, il arrange, il produit, il dirige tout un groupe, il fait des émules et que sais-je encore... Et cela donne des boutons d’adolescence à certains qui pensent que le talent se ramasse en se réveillant d’un songe mielleux ou en faisant de la musculation dans le gymnasium du quartier... On dit qu’il a la grosse tête, qu’il est vaniteux.

Je pense d’ailleurs à l’outrecuidance notoire du Grand et Légendaire Mohammed Ali à qui on demandait pourquoi il affichait une telle

Ali, le Grand.

vanité, et qui répondait, calme et serein : "It’s hard to be humble, when you’re as great as I am". (c’est dur d’être humble, surtout quand on est grand comme moi). Ces mots sont d’ailleurs répandus dans le monde entier grâce à une belle carte postale disponible dans les grands aéroports des quatre coins de la Terre... Et ce sont souvent ces mots qui sont repris partout comme "quotation" (citation) de Mohammed Ali !

Mais revenons à cet album V 12 dont il est question, digression à part. Du génie, de l’art, de la poésie, de la chanson comme on l’aime. Je remets avec bonheur la chanson Andrada, celle qui ouvre l’album V12. Des paroles de sagesse à méditer. J’essaie de traduire du lingala comme je peux.

Quelques exemples des propos "koffiens" :

Jésus a été victime de la cabale de ceux-là mêmes à qui il avait donné du pain et du poisson.

Toi l’envieux, compte le nombre de gens à qui tu as fait du mal et qui t’ont pourtant fait du bien, quelle ingratitude !

Laisse ta convoitise, ton aigreur, ouvre ton cœur que Dieu y entre.

L’homme agité est souvent sans assurance, tandis que celui qui a « le cœur calme » va de l’avant.

Sache que l’avenir, la réussite relèvent du domaine de Dieu.

Et pour le méchant, l’envieux, les aigris, ces paroles :

Il y a des jours où, assis tout seul, tu te demandes s’il ne faudrait pas que tu laves ton cœur avec de l’eau de l’Océan, ton vrai ennemi c’est toi-même.

Ou encore : cherche ailleurs, ce n’est pas moi ton ennemi, celui qui t’empêche de t’envoler...

Et dans la chanson Dossier du jour, Koffi est plus prolixe quand il nous avertit :

Parfois le sorcier n’est autre que celui qui mange avec toi dans la même assiette...

Finalement ce Koffi Olomidé est plus qu’un démiurge, non ? Malembé, Malembé !
(Doucement ! Doucement !) entonne-t-il...

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