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Quand "Livres Hebdo" observe vos réactions sur ce Blog...

Daniel Garcia est journaliste à Livres Hebdo (hebdo des professionnels du livre) et traite dans son blog hébergé par Livreshebdo.fr de toute la cyberactualité du livre : l’encre électronique, la numérisation des fonds, Google or not Google, l’e-marketing appliqué au livre, la vente en ligne, les nouveautés des sites d’éditeurs, etc. Deux jours suivant l’attribution du Prix Renaudot 2006, il a publié une chronique intitulée "Franco de port", chronique qui posait alors son regard sur notre Village, sur vos différentes réactions. Nous la reprenons en intégralité ici...


« Franco de port »

"Lundi 6 novembre, 13h19. Le Renaudot a été attribué depuis moins de vingt minutes et déjà une internaute vient congratuler Alain Mabanckou, le lauréat, pour Mémoires de porc-épic (Seuil) sur son blog : « Je veux être la première à vous féliciter pour le Renaudot », écrit-elle. Dans les heures qui suivent, des dizaines d’autres vont l’imiter. Depuis l’été 2005, en effet, Alain Mabanckou tient blog sur la toile (http://www.congopage.com/rubrique.php3?id_rubrique=217). Un blog où il n’est pas seulement question de littérature, mais aussi de politique, de société... Et à l’occasion un forum, qui s’ouvre à d’autres paroles, d’autres contributions, osant par exemple un regard progressiste sur la question très tabou de l’homosexualité en Afrique.

"L’an dernier, à la même époque, Alain Mabanckou, déjà en course pour le Renaudot avec Verre Cassé, avait commenté, dans son blog, sa mésaventure, Nina Bouraoui l’ayant emporté d’une voix sur lui : « Il n’y a pas ‘’d’échec’’ ou de ‘’victoire’’ dans le monde des Lettres, la littérature ne relevant guère du pugilat, mais de l’expression la plus variée des univers, et chacun a le droit d’être sensible à tel univers et de ne pas être captivé par tel autre. Je salue donc ce prix Renaudot décerné à Nina Bouraoui, et je sais qu’elle saura toujours nous enchanter, avec cette écriture de pointe, faite de nervosité intelligente et de maturité dans l’Art... » écrivait-il, fair-play, dans son post du 4 novembre 2005.

"Cette année, il n’a pas encore réagi sur la toile, mais ses « fans », eux, crient largement victoire. Comme toujours, lorsqu’un prix littéraire est décerné à un représentant d’une minorité, l’interprétation est souvent politique : « On l’a eu ! » écrit ainsi une internaute, qui songe sans doute à englober toute l’Afrique. Mais ils sont surtout très nombreux à fustiger (ou à railler avec beaucoup d’ironie) la fausse nationalité attribuée au lauréat dans les médias français. « L’AFP, dans sa dépêche, vous présente comme franco-congolais, cela m’a fait sourire pour la récup », écrit ainsi un internaute à 14h46. D’autres relèveront la même erreur dans les différents journaux radio ou télévisés (ainsi du 20h de France 2 et même, plus embêtant, sur RFI...), la palme de la palme revenant, semble-t-il, à Michel Field, sur LCI, qui aurait présenté Alain Mabanckou comme... franco-sénégalais. La vérité, c’est qu’il est congolais tout court, né au Congo-Brazzaville. La francophonie est une belle chose, dont nous pouvons nous enorgueillir, surtout quand elle contribue à vivifier la littérature. Inutile de la polluer avec des relents de colonialisme."

Daniel Garcia

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