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Rentrée littéraire 2006 (2) : Un mariage piquant et hérissé

Je ne manque plus de sourire en lisant depuis quelques jours qu’on associe le titre Mémoires de porc-épic à L’Elégance du hérisson, un roman que ma consoeur Muriel Barbery (photo) publie le 15 septembre chez Gallimard et que je m’empresserai évidemment de lire, non seulement pour le plaisir du lecteur mais aussi, et surtout, par solidarité "animale". La plupart des journaux français retraçant les livres à lire pour cette rentrée littéraire 2006 rapportent en réalité une dépêche de l’Agence Française de Presse (AFP) publiée la semaine dernière et qui nous "mariait" sans notre consentement mutuel, à la grande surprise de nos parents... Voici par exemple, ci-dessous, une de ces dépêches, cette fois-ci parue aux DNA (Les Dernières Nouvelles d’Alsace), un des grands quotidiens français de la province.


683 ! C’est le nombre de nouveaux romans annoncés en librairie pour cette rentrée. C’est vingt de plus qu’en 2005, à un souffle du record de 2003 (691). C’est surtout 274 de plus qu’en 1997, dernière année « raisonnable ». Livres Hebdo a compté 475 romans français (449 en 2005) et 208 étrangers (214). Et 97 premiers romans contre 96 en 2005.
Pas d’« événement » présumé écraser la concurrence -Michel Houellebecq déprime sur son blog- mais des écrivains réguliers dans le best-seller. Dans Journal d’Hirondelle, 15e roman en 15 ans, Amélie Nothomb fait d’un coursier un tueur à gages. Et aussi : Christine Angot (Rendez-vous, Flammarion), Michel Del Castillo (La religieuse de Madrigal, Fayard), Yann Moix (Panthéon, Grasset)... Dans Eldorado (Actes Sud), Laurent Gaudé (Goncourt 2004) évoque les clandestins au large de la Sicile. Parmi les jeunes : Christian Authier, Gaspard Koenig, Florian Zeller.

Ils n’ont sans doute pas copié mais Alain Mabanckou publie Mémoires de porc-épic (Seuil) et Muriel Barbery L’élégance du hérisson (Gallimard).
Si la parole est libre, le volume baisse. Beaucoup de courts récits, 120/150 pages.
En littérature étrangère, les Anglo-saxons constituent plus de la moitié des parutions. Chez Seuil, deux poids lourds américains, et deux John, Irving (Je te retrouverai) et Updike (Tu chercheras mon visage). Toni Morrison, Nobel 1993, présentera Au Louvre (Bourgois). 21 romans sont traduits de l’espagnol, 12 de l’italien, 11 de l’allemand et 10 viennent des pays scandinaves.


Complément d’informations :

En fait, dans cette rentrée littéraire, Muriel Barbery et moi n’avons pas le monopole du bestiaire. Le Nouvel Observateur (du 17 au 23 août)par exemple recense plusieurs autres romans dans une rubrique dédiée à cet effet :

Daniel Arsand, Les Chevaux noirs (Ed. Stock)

Willy Cuppy (1884-1949), Comment reconnaître vos amis des grands singes (Ed. Anatolia, Le Rocher)

Hélena Marienské, Rhésus (elle évoque le singe également)(Ed. POL)

J.M. Ledgard, Girafe( Ed.Héloïse d’Ormesson)

Kitty Fitzgerald, Palais des cochons (Ed. Plon)

Martin Sutter, Le Diable de Milan (dans lequel une perruche douée pour le chant est nommée Pavarotti !)(Ed. Bourgois)

Avouons toutefois que le cousinage est plus proche entre un porc-épic et un hérisson qu’entre ces deux animaux et le cheval, le singe, la girafe, le cochon ou la perruche !...

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