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Rentrée littéraire 2006 (5) : le sacre de deux femmes de lettres de notre Blog !!!

Ce mercredi 5 septembre est un grand jour pour deux "écrivains de notre Blog", Ananda Devi (Ile Maurice)(photo) et Léonora Miano (Cameroun). A l’époque de sa parution, nous avions signalé ici l’originalité du roman Eve de ses décombres (Gallimard, 2006) d’Ananda Devi. Ce livre vient de remporter le Prix des Cinq Continents de la Francophonie 2006. En qualité de membre du jury, j’ai pu voir comment se discute la place d’un roman parmi d’autres, quels arguments les uns et les autres émettent pour défendre leur coup de coeur. Très tôt trois livres se "disputaient" le Prix : La Cité des vents du Québécois Pierre Yergeau (éd. L’Instant même), Eve de ses décombres d’Ananda Devi et La traduction est une histoire d’amour du québécois Jacques Poulin (éd. Léméac/Actes Sud). Ananda Devi l’a emporté après une tour de table entre ces trois livres.

Pierre Yergeau, ayant recueilli tout de même beaucoup de voix - son texte a en effet séduit plusieurs membres du jury -, l’auteur québécois a obtenu la Mention spéciale du Jury. Ce qui lui permettra également de recevoir une dotation et de participer aux différentes opérations de promotion liées à ce prix littéraire. Les débats ont montré a quel point il est souvent délicat de confronter les univers des écrivains, mais il faut à la fin choisir, voter en âme et conscience pour le triomphe de la littérature. Il fut beaucoup question également du livre de Boubacar Boris Diop, Kaveena (éd. Philippe Rey), une véritable photographie d’une Afrique éclatée, roman qui aurait pu aussi mériter sa place dans la bataille serrée entre les trois derniers finalistes. Nous ne saurons trop vous conseiller la lecture de ce roman dans lequel vous retrouverez un Boubacar Boris Diop dans cette écriture tranquille, en spirale et d’une maturité indéniable..

Léonora Miano

Parallèlement, ce 5 septembre toujours, le jury du Prix Goncourt 2006 a dévoilé sa première liste, et nous sommes très heureux d’y trouver Contours du jour qui vient (Ed. Plon, 2006), le roman de Léonora Miano que nous avons conseillé depuis le début de cette rentrée littéraire (il est encore ici, dans le carré "Le Blog recommande"). Dans la même première liste se trouve Jonathan Little dont le livre Les Bienveillantes (Gallimard, plus de 900 pages !) a été salué unanimement par la presse littéraire comme un chef-d’oeuvre ; ou encore les frères Poivre d’Arvor et leur Disparaître (Gallimard) ! Toutefois Contours du jour qui vient est un livre dense, singulier, d’une écriture alerte et d’une maîtrise totale de la narration. Et puis, l’expérience montre que dans les listes des grands prix français - ( Goncourt, Renaudot, Fémina et Médicis)-, il vaut mieux avoir la posture d’un outsider" et être ainsi à l’abri des conjectures et des pronisctics qui finissent d’ordinaire par ruiner les chances d’un candidat.

A ce stade nous pouvons légitimement applaudir la consoeur Miano dont le livre fait un parcours plus qu’honorable dans la presse et en librairie. Mes amis des Editions Plon qui la publient depuis son premier roman déjà remarqué - L’Intérieur de la nuit - doivent bien se frotter les mains et ragarder tout cela avec jubilation. Et ils n’ont pas tort. Attendons avec eux la deuxième liste dans plus d’une quinzaine de jours...

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