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LIBRE EXPRESSION

Requiem pour la démocratie

Après pratiquement trois décennies d’asservissement du pays par les ogres du marxisme au cours desquelles a été inauguré le crime politique ; par un sursaut collectif les Congolais ont, en 1991 réaffirmé leur fidélité aux principes qui ont fait leur grandeur depuis toujours de génération en génération et fondés sur la défense de leurs libertés individuelles fondamentales. La démocratie venait d’être réinstaurée réaffirmant de nouveau que toute violation des libertés individuelles est proscrite marquée du péché originel.

Hélas, dans l’euphorie générale, manquant de vigilance, trompés par leur élan religieux essentiellement chrétien, les Congolais ont vite fait d’absoudre leurs bourreaux et pire d’oublier les sévices vécus, laissant toute béante la porte par laquelle le renard est revenu dans la bergerie pour assouvir sa faim. Le PCT est de retour par notre faute à tous, plus redoutable et plus dangereux que jamais. Depuis, des fissures ont peu à peu surgi dans le décor démocratique planté par la Conférence Nationale Souveraine ; les anciens crypto marxistes viennent de donner un coup de butoir à la démocratie.

Les Congolais réalisent alors, tardivement, que Sassou est issu d’un univers socioculturel, au sein duquel on n’a jamais nourri à l’égard de la Loi, le culte fétichiste de l’Exégèse démocratique de ses devanciers du Sud. Au contraire, pétri du culte du coup d’Etat permanent, autrement dit fondé sur l’insurrection contre les règles démocratiques ; la distinction entre la culture méridionale et la logique septentrionale s’y trouve accusée de manière à se plier aux canons du droit kaki. S’entourant d’un cocktail de médiocres, la médiocrité a été depuis, instituée comme une vertu qui se transforme en sport national, dans l’exercice duquel la compétition devient féroce pour être le major. La pratique nauséabonde du Journal brazzavillois dénommé par antiphase LE PATRIOTE , participe de cette culture.

Ce Journal au service du pouvoir de Mpila, sentant le ras-le-bol populaire qui se traduit par l’expression de l’indifférence à la propagande stérile du RMP en vue du maintien de Sassou au pouvoir, n’a rien trouvé d’autre que d’imaginer un complot qui serait ourdi contre Sassou, visant son élimination physique. Convaincus de l’immunité qui les abrite de toutes poursuites pour diffusion de fausses informations et diffamation, ces charognards s’autorisent sans réprobation de conscience, en auraient-ils une d’ailleurs ! à vouloir vilipender gratuitement les noms de ceux qui osent parler et signer leurs actes, plutôt que d’user des tracts comme le faisait le PCT sous Pascal Lissouba.

Je me refuse personnellement à intenter une quelconque action en justice, contre des gens qui ignorent le sens de la règle de Droit. Je ne vais même pas me donner la peine de publier un droit de réponse, ce serait un hommage rendu à l’imbécillité. L’article du journal LE PATRIOTE participe de l’expression de la panique à bord. Il faut simplement dire, que nous ne sommes pas de la culture du coup d’Etat ni de l’assassinat, ce qui est le propre des autres. Conscients du sens dans lequel penche la démographie, la seule demande que nous formulons ardemment à ceux qui sont parvenus par effraction au pouvoir, est sans conteste le respect de la règle démocratique : UN HOMME UNE VOIX et la communauté internationale appréciera. Que cela soit bien compris de ces fabricants des mensonges et montages grossiers : l’ère des coups d’Etat, spécialité du Nord Congo est révolue, comme l’est celle jadis possible, de se servir des autres comme boucs émissaires pour couvrir les assassinats perpétrés au sein du clan.

S’il se trouve des gens au Nord, qui envisagent d’assassiner Sassou sous le grief d’avoir circonscrit le partage du gâteau dans son cercle clanique, le scénario de l’assassinat crapuleux de Marien Ngouabi, pour faire reposer la responsabilité sur les autres, est lui aussi désormais rendu insusceptible de se reproduire. Nous sommes vigilants, et si Sassou doit quitter le pouvoir, ce sera par le verdict des urnes, pas autrement. Nous ne sommes pas des putschistes, nous avons en exécration les méthodes staliniennes de gouverner et celles qui usent de la presse ses oukases pour intimider. Vous avez beau importer à foison des armes de Chine ou d’ailleurs, il ne vous sera plus donner l’occasion d’en faire usage pour verser inutilement le sang. Terrorisés par la plus que probabilité de votre échec, vous n’entendez évidemment pas organiser la présidentielle de 2009, et pour ce faire, la seule issue possible serait d’imaginer un complot contre le pouvoir, et créer des troubles dans le pays. Changez de méthode, celle là est trop connue et ruinée à l’usage. La seule arme dont nous entendons user le moment est venu, c’est l’URNE.

Que l’on arrête donc cette campagne d’intimidation abrutissante par la presse ! Ce que nous désirons dans le cadre d’une société civilisée et démocratique, nous le disons tout haut et l’écrivons de manière sans ambiguïté. En tout cas, il est établi que depuis le retour de Sassou au pouvoir, une atmosphère lugubre se répand sur toute la vie du pays, une ambiance de nécrobiose s’installe ; le Congo s’est transformé en une nécropole au sein de laquelle seuls parmi tous, les membres du clan régnant gardent l’espoir de vivre. En chaque bébé qui naît, se lit une indicible angoisse de grandir dans une société démunie de l’essentiel : pas d’eau, pas d’électricité, pas d’école, pas de sécurité, des rumeurs d’enlèvements nocturnes par des hommes en uniformes officiels se succèdent à un rythme inquiétant. Les autorités présumées les avoir commandités n’ont ni la décence morale ni le courage simplement d’en assumer la responsabilité. Pour divertir l’opinion internationale, voilà qu’elles prétendent, la honte aux yeux, que les victimes de ces enlèvements ne sont que des simulateurs. On nous traite désormais de rats de jardin parce que nous avons faim.

Depuis, l’homme du Nord venu dans le Sud en conquistador, et du fait et par la faute de l’action coloniale qui a cru devoir exporter son système d’une nation hétérogène, découvre un espace aux perspectives immenses et grandioses et entreprend de le coloniser. Dans ce nouvel ordre social chaotique imposé par la machine communiste RMP, rassemblement des plus démunis intellectuellement et moralement déficitaires conduit par le PCT, le triomphe de la minorité régnante côtoie au quotidien le désarroi et la terreur de la majorité soumise, l’humiliation la plus abjecte imposée par les seigneurs de la guerre accompagne une menace permanente pleine de morgue. Alors, la logique méridionale en désarroi se sent saisie de vertige devant l’incohérence réelle de la pensée septentrionale, et à mesure que passe le temps, le foisonnement de la médiocrité menace désormais la société tout entière.

Peu à peu, sous nos yeux et avec notre complaisance, les atteintes à la dignité humaine, à nos droits fondamentaux en tant que citoyen s’amplifient, se traduisant par des enlèvements nocturnes pour intimider aujourd’hui et pour tuer demain. Les rassemblements populaires de l’opposition sont interdits au mépris de la loi, alors même que l’article114 du Code pénal prescrit : « Lorsqu’un fonctionnaire public, un agent ou un préposé du gouvernement, aura donné ou fait quelque acte arbitraire ou attentatoire, soit à la liberté individuelle, soit aux droits civiques d’un ou de plusieurs citoyens, soit à la Charte (Constitution), il sera condamné à la peine de la dégradation civique… », et ceux qui usent de ces méthodes désuètes, sont ceux là même qui, sous Pascal Lissouba organisaient librement à un rythme régulier, des marches dites pacifiques, des meetings au boulevard des Armées pourtant lieu public. C’est le lieu de se demander, qui de Sassou et Lissouba est démocrate. Il y a des vérités en tout cas que le temps ne vaincra jamais ; il en est ainsi de celle qui proclame que les changements même les plus souhaités ont leur mélancolie.

Que certains refoulés pudibonds qui se complaisent dans le silence coupable, mais retrouvent de la voix quand il s’agit de s’insurger contre mon approche réputée tribaliste, ne se fatiguent pas, je ne les entends pas. Que ceux du Journal LE PATRIOTE , victimes du complexe d’infériorité génétique et psychologiquement attardés, demeurent persuadés que la démocratie est l’antichambre de l’enfer et la synagogue de Satan, et à l’échelle humaine, (faut-il encore qu’ils aient le sens humain), une école de stupre et de dépravation ; je comprends qu’ils ne comprennent pas.

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