BRAZZAVILLE, 26 av (AFP) - 9h55 - La situation se normalise timidement dans la région du Pool, dans le sud du Congo, où l’armée gouvernementale poursuit ses opérations destinées à "anéantir définitivement" les miliciens ninjas.
"Nous sommes déterminés à poursuivre les opérations de rétablissement de l’ordre public et de l’autorité de l’Etat. Nous le ferons sans désemparer", a averti vendredi à l’AFP le colonel Jean-Robert Obargui, porte-parole de la force qui regroupe l’armée, la gendarmerie et la police.
Des affrontements opposent depuis le 29 mars les troupes gouvernementales et les miliciens ninjas du pasteur Frédérik Bitsangou, alias Ntumi, dans plusieurs localités ouest du Pool. Ces combats ont provoqué l’exode des civils dans les forêts, les localités encore épargnées par les affrontements et dans les régions voisines, la Bouenza et les Plateaux.
Mercredi, le Haut commandement militaire a prévenu que les opérations militaires se poursuivraient jusqu’à ce que la paix "soit définitivement rétablie dans le Pool".
Selon des témoins, des hélicoptères MI-8 de fabrication russe continuent de pilonner des positions des ninjas.
Les troupes gouvernementales ont renforcé leurs positions dans les localités ouest de Mayama et Kindamba, où avaient eu lieu les premiers combats.
A Goma Tsé-Tsé, plus à l’est sur la voie ferrée reliant Brazzaville à Pointe-Noire (sud), les forces gouvernementales ont dépêché des renforts.
A Kinkala, chef-lieu du Pool, à 75 km de route de Brazzaville, l’armée a renforcé également sa présence. Kinkala est encore épargnée par les affrontements.
Une dizaine de partis d’opposition regroupés au sein d’une Convention pour la démocratie et le salut (CODESA) a annoncé récemment que l’Angola avait envoyé des troupes supplémentaires pour combattre aux côtés des troupes gouvernementales.
L’Angola dispose depuis plus de quatre ans au Congo d’un contingent militaire qui a soutenu les partisans du général Denis Sassou Nguesso lors des guerres civiles de 1997 et 1998-1999 opposés à l’époque à ceux du régime déchu de Pascal Lissouba.
La pression militaire a permis aux troupes gouvernementales de défaire l’étau des miliciens ninjas entre les gares de Kinkembo et Mindouli dans la région du Pool après trois jours de combats. Les ninjas y avaient renforcé leurs positions pour empêcher la reprise du trafic ferroviaire interrompu le 2 avril entre Brazzaville et le port de Pointe-Noire (sud).
Cette victoire militaire a permis la relance du trafic sur le Chemin de fer Congo-Océan (CFCO), la principale voie de communication et d’échanges entre la capitale et Pointe-Noire.
Ce trafic est encore limité aux marchandises.
"On ne sait pas encore quand le trafic des passagers va reprendre", a dit à l’AFP un employé du CFCO.
Deux trains transportant des produits pétroliers en provenance de la ville pétrolière de Pointe-Noire sont arrivés séparément mercredi et jeudi à Brazzaville. Un autre train chargé de produits industriels et alimentaires est attendu ce week-end, a dit l’employé.
Tous ces trains sont convoyés par des militaires fortement armés.
Jeudi, le trafic routier entre Kinkala et Brazzaville a été rouvert, a annoncé la radio officielle.
Cette réouverture devrait permettre aux organisations humanitaires d’acheminer l’aide aux déplacés de guerre présents à Kinkala et dans d’autres localités du Pool.
