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Revue de presse du Samedi 8 Mars 2002

Beaucoup de journaux à Brazzaville n’ont pu être sur
le marché à cause de la réquisition des imprimeries
par le gouvernement. Elles impriment les bulletins qui
devront servir au scrutin présidentiel du 10 mars
2002.

« La Semaine Africaine » dans un article intitulé « 
Dimanche 10 mars : le jour de vérité ! » parle du
retour des élections au Congo après une décennie
sanglante même si tout ne se déroule pas comme
certains l’auraient souhaité. Des élections qui
reviennent dans « un contexte national encore marqué
par les effets psychologiques des drames qui ont
ensanglanté le pays », fait remarquer l’article. Après
la Conférence nationale souveraine qui avait engendré
l’avènement de la démocratie, « la nouvelle ère
politique liée à la démocratie sera plus marquée par
l’enthousiasme et l’euphorie, que par le réalisme
politique des nouveaux gestionnaires de l’état ».
Ayant hérité d’un pays malade et endetté, ces
gestionnaires ne trouvent pas de remède miracle et « 
s’embourbent dans des querelles politiciennes… sans
créer les conditions favorables au redressement
économique national ». C’est dans ce contexte que la
Transition de 14 mois conduit par André Milongo est
secoué par des crises, l’empêchant de travailler comme
il se doit. La première élection présidentielle d’août
1992 emportée par Pascal Lissouba ne va guère changé
grand chose au pays. Au contraire, les crises
politiques deviennent le lot quotidien des congolais.
D’abord celle de 1992-1993 qui opposent les partisans
de Lissouba à ceux de Kolélas soutenus par Sassou
Nguesso. En 1997, à la veille de la présidentielle et
malgré la médiation de toute urgence menée par
Federico Mayor alors directeur général de l’UNESCO, le
pays retombe encore dans la barbarie. Ce qui empêche
le scrutin d’avoir lieu. Les médiations n’y apportent
rien. Les partisans de Denis Sassou Nguesso soutenus
par l’armée angolaise chasse Pascal Lissouba du
pouvoir. Un Forum national est organisé en janvier
1998 « pour établir un nouvel ordre politique », cela
n’empêche pas la guerre d’éclater en août 1998 dans
le sud du pays et en décembre, à Brazzaville. Des
accords de cessez-le-feu sont signés en novembre et
décembre 1999, l’espoir d’une paix certaine est à
nouveau permis. Certains exilés modérés rentrent au
pays et prennent part au dialogue national. Une
convention, sorte de pacte de paix, est aussi signée
entre les différents protagonistes de la scène
politique congolaise. Mais, deux grands leaders,
Pascal Lissouba et Bernard Kolélas ne sont pas
associés. D’ailleurs, ceux-ci continuent, depuis leur
exil, de lancer des invectives à l’endroit du pouvoir
en place. L’article constate que malgré tout cela, « 
il faut reconnaître que la tenue de l’élection
présidentielle… constitue un grand progrès sur la voie
de la normalisation et de la démocratisation du pays
 ». L’hebdomadaire catholique déplore enfin le réveil
tardif des « fameux démocrates de la Conférence
nationale » qui auraient pu choisir André Milongo
pour être « le porte-étendard de leur salut ».

« Tam-Tam d’Afrique » revient sur la situation des
droits de l’homme au Congo avec la visite du chef de
mission de la Fédération internationale des ligues des
droits de l’homme (FIDH) et conseiller juridique de la
Ligue belge des droits de l’homme, M. Benoît Van Der
Meerschen, du 15 au 25 février 2002. Dans une
interview, Benoît Van Der Meerschen a confié avoir
constaté une absence de dialogue entre les autorités
chargées de l’application des lois et la société
civile. Ce qui, selon lui « engendre quelques
incompréhensions. Et cet imbroglio est, à mon avis,
dommage pour tout le monde ». Le chef de mission de la
FIDH a dit avoir rencontré aussi les collectifs des
disparus, notamment les parents des victimes. « Il y a
énormément des personnes qui souffrent encore dans
leur chair des conséquences du conflit tragique qu’a
connu le Congo… Ces personnes demandent que justice
soit faite, elles demandent réparation et souhaitent
qu’on prenne en compte leur souffrance et qu’on
reconnaisse qu’il y a des choses qui se sont passées.
Mais, pour l’instant, elles se heurtent,
malheureusement, à un silence des autorités
gouvernementales judiciaires », a-t-il reconnu. Tout
en les encourageant à introduire des recours devant
les juridictions congolaises. Dans toutes les
rencontres de coopération judiciaire, il a été
constaté que le fonctionnement de la justice au Congo
est malade de l’impunité. D’où la nécessité de
développer l’aspect du dialogue et de la formation.

Dans un article « Le Congo n’est pas épargné »,
Tam-Tam d’Afrique fait état de l’existence de
plusieurs drogues au Congo. Des drogues tels que
l’héroïne, la cocaïne, le cannabis et le khat. Des
produits souvent vendus comme tout autre jusque dans
les kiosques où on peut les acheter comme on
achèterait des cigarettes commercialisées. Les
consommateurs ne craignant guère les agents de l’ordre
qui eux-mêmes en sont consommateurs. « Nous produisons
du chanvre indien, donc de la drogue que nous
consommons et envoyons aussi à l’étranger », a
expliqué Mme Dorothée Sianar de l’Organisation
internationale de contrôle des stupéfiants (OICS) lors
de la présentation du rapport 2001 de cet organe, au
Centre d’information des Nations Unies de Brazzaville.
En 1992, le service de police de lutte contre la
drogue était équipé, mais, les guerres à répétition
ont tout réduit à zéro. Malgré l’implication de la
Police nationale dans la lutte contre le trafic des
drogues, les difficultés font qu’elle ne puisse
atteindre ses objectifs. L’une des dernières saisies
de la police a été une prise de 89 kg de cannabis. Le
trafic de drogue au Congo est souvent l’objet des
étrangers.

Babo Ymési

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