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Revue de presse du samedi 20 avril 2002

« La Semaine Africaine » constate, dans son éditorial
« Condamné à retrouver la paix » que la reprise des
combats dans la région du Pool est un « véritable
retour à la case-départ » qui consacre l’échec du
dialogue. Pour l’éditorialiste, cela « aurait pu être,
avec un peu de vigilance, soigneusement éviter ». Des
jeunes qui avaient quitté le maquis en revenant à
Brazzaville ont dû reprendre le chemin de la forêt..
Ce qui, selon ce journal, traduit aussi l’échec de la
réinsertion des ex-combattants.

L’hebdomadaire catholique informe, en outre, que selon
des témoignages concordants les hommes du Pasteur
Ntumi ont pris en otage un prêtre spiritain, le Père
Jean Guth de la paroisse de Mayama, dans le Pool, en
plus du général Casimir Bouissa Matoko. Le prêtre
spiritain est blessé à la jambe. L’article affirme que
« malgré tout, l’espoir d’une solution négociée n’est
pas totalement éloigné ». Le président Denis Sassou
Nguesso aurait, dit-on dans les coulisses, sollicité
des hommes d’église pour mener une médiation. Les
hommes d’église ont posé des conditions dont l’arrêt
des violences dans le Pool. Lors de leur réception par
le chef de l’Etat, le 16 avril dernier, la délégation
des évêques de l’Eglise catholique conduite par Mgr
Anatole Milandou, Archevêque de Brazzaville et
président de la Conférence épiscopale du Congo a remis
leurs propositions de règlement de la crise du Pool.
Ce qui est sûr, conclut cet hebdomadaire c’est que « 
les congolais, las des conflits armés qui ont
ensanglanté le pays au cours de la décennie 1990,
n’expriment que leur ras-le-bol face à ce qui survient
dans le Pool ».

« La Rue meurt » revient sur les événements du mardi 9
avril dans son article « Autopsie d’une guerre avortée
 ». Le journal constate que l’instabilité ne survient
que quand le président est à l’extérieur du pays. Pour
« La Rue meurt », le problème du Congo se trouve au
Nord. C’est dans cette partie que l’on trouve « les
tiraillements carnassiers entre les candidats de
l’Elephant et ceux du PCT ». Et de se poser la
question : « Pourquoi la fièvre électorale qui mine le
nord du pays a-t-elle fini par embraser le Pool ? ».
La solution est entre ses mains du Chef de l’Etat
lui-même, informe l’article. Il doit sortir des
griffes du pouvoir « mwene », cette loge ténébreuse du
nord du pays « est incompatible avec l’exercice de la
démocratie car elle instaure une solidarité
obscurantiste inaliénable entre les dignitaires de cet
ordre », explique l’article. « C’est lui qui doit
indiquer le sens du combat ... ». Car, après l’avoir
élu à plus de 80%, le peuple attend que Denis Sassou
Nguesso soit le président de tous les congolais et
non d’un clan donné. Le peuple attend que le président
prenne réellement ses responsabilités. « Un président
sanctionne, autrement il démissionne ! Seule la
sanction peut assainir la société », poursuit
l’article.

« Les Echos » s’indigne du fait que « ... la politique
de la gestion prévisionnelle de l’Etat est le cadet
des soucis de nos décideurs politiques et économiques
 ». Selon l’éditorialiste, le pouvoir ne tire pas
jusqu’à présent les leçons du passé. Depuis la fin de
la guerre de juin-octobre 1997, les citernes de
stockage de produits pétroliers du site d’Hydro-Congo
à Mpila, éventrées par les obus, n’ont pas été
réhabilitées. Pendant la guerre de décembre 1998, la
capitale était à nouveau asphyxiée par une pénurie de
produits pétroliers avec l’arrêt du trafic
ferroviaire. Brazzaville survivait grâce à « de petits
ponts aériens ». Une fois de plus, personne n’avait
pensé à réhabiliter les cuves d’Hydro-Congo à Mpila. « 
Aujourd’hui encore avec l’arrêt du trafic sur le CFCO,
vingt quatre heures après, la rupture du kérosène est
totale à Brazzaville faute de politique de gestion
prévisionnelle de la chose publique ».

Dans un article « Plainte contre le Haut commandement
des Forces Armées Congolaises et ces soldats qui
pillent », « Les Echos » fustigent le mauvais
comportement des FAC qui ont spoliés les populations
des quartiers Sud mardi 9 avril 2002. « Des objets de
valeur ravis, de l’argent extorqué, avec en prime, la
mort en cas de résistance, par une soldatesque sans
foi ni loi. Une banale opération de police dit-on a
donc tourné au mélodrame », raconte l’article. Pour ce
journal, les victimes de ce pillage devraient porter
plainte contre le Haut commandement. Il exige que « 
des têtes tombent ! ». Car, « il est devenu comme une
tradition chez les soldats congolais de se livrer aux
actes de vandalisme (pillages, vols, viols) chaque
fois que des violences éclatent dans le pays ». Et
d’ajouter que le Haut commandement doit faire « un
nettoyage dans ses casernes , débarrasser l’armée de
ses scories sulfureuses afin d’extraire l’ivraie du
bon grain ».

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