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Revue de presse du samedi 27 avril 2002

« Tam-Tam d’Afrique » fait état dans ses colonnes de
l’arrestation, d’après diverses sources, de Willy
Mantsanga dans la province du Bas-Congo, au Sud-ouest
de la République démocratique du Congo. Le journal
signifie que cette information n’a pas encore été
confirmée par les autorités bien qu’à Kinshasa l’on
estime que le fait est avéré.

Ce journal confie que
Willy Mantsanga pourrait être extradé vers Brazzaville
car les deux Congo sont liés, depuis 1999, par un
pacte de non-agression. Dans certains milieux, on se
félicite de cette arrestation qui devrait permettre de
dénouer l’énigme autour des armes qui auraient été
distribuées à ce guerrier et à ses acolytes. Son
extradition lèverait ainsi le voile sur « ces
personnalités qui n’ont pas intérêt à voir la paix
revenir définitivement dans le pays ou qui sentent
leurs intérêts menacés face à la perspective d’une
nouvelle recomposition politique qui se dessine après
la victoire électorale de Denis Sassou Nguesso »,
souligne l’article.

« La Rue meurt » évoque « la mission confiée au clergé
 » en s’interrogeant sur les interlocuteurs des hommes
d’église. Avec qui vont-ils négocier, se questionne « 
La Rue meurt » ? Après avoir traité de façon sélective
les différents accords signés en n’appliquant que les
clauses qui lui étaient favorables, le pouvoir a
engendré des frustrations qui, pour le journal, sont à
l’origine de la présente crise qui prend l’allure
d’une guerre. A cela s’est ajouté d’autres problèmes
internes au pouvoir. Le pouvoir se tourne vers le
clergé mis à l’écart durant tout le processus de
dialogue, « encore une fois, le clergé royalement
oublié au dialogue sans exclusive de mars 2001 est
appelé à jouer les sapeurs-pompiers », souligne le
journal.

La crise du Pool revêt plusieurs
ramifications pense « La Rue meurt » en la qualifiant
« d’équations à plusieurs inconnus ». En deux semaines
de conflit, 2 milliards sont sortis du Trésor Public
informe-t-il, les troupes étrangères sont payées en
dollars alors que les derniers salaires ont été payés
avec un grand retard. L’article conclut que « la
mission de négociation confiée à l’église ne pourrait
aboutir que si elle jouissait de la bénédiction de
Denis Sassou Nguesso qui reste le seul homme du
moment. C’est à lui de jouer son rôle constitutionnel
de père de la Nation en se hissant au-dessus de la
mêlée pour convoquer tout le monde à sa table, dans un
dialogue sans façon, ni exclusive, ni exclusion, mais
pour parler simplement Congo ».

« La Semaine Africaine » informe de la préparation par
l’armée d’une offensive dans le district de Kimba,
dans la région du Pool selon certaines sources.
L’opération baptisée B.A.D bénéficierait de l’appui de
l’armée angolaise avec ses maîtres-chiens et de
volontaires étrangers qui seraient recrutés pour être
envoyés au front. L’hebdomadaire catholique soutient
que la crise actuelle tire sa source de « ces appétits
individuels énormes qui obèrent les finances publiques
 ». Car le désordre est, pour les hommes en armes, un
moyen de se remplir les poches. « Les troubles armés
qui frappent le Congo ces derniers temps, la
recrudescence des braquages, etc, semblent tirer leur
source de ce désir d’enrichissement sauvage par le
pillage pour les hommes de troupes et par des sorties
d’argent effrénées du Trésor public sous le couvert de
la guerre, pour les officiers », dénonce « La Semaine
Africaine ». Le président ayant envoyé ses ministres
dans toutes les régions du pays, l’armée n’est plus
seule à gérer cette crise du Pool. Les ministres
Gérard Bitsindou, Michel Mampouya et Isidore Mvouba
ont été mis à contribution pour « expliquer aux
populations ce qui se passe et prévenir les risques de
contagion de la crise du Pool » et « oeuvrer au retour
de la paix et rassurer les populations ».

« L’Observateur », dans son éditorial « On se
complaint dans le désordre et dans l’impunité » se
pose la question de savoir « s’il y a un peuple si
accommodant sur la surface de la terre que le peuple
congolais ». Un peuple résigné, traumatisé. « Comment
fait-il pour tenir dans cette position intenable de
misérabilisme entretenu ? », continue-t-il de
s’interroger. L’éditorialiste constate que « l’état
mental actuel du congolais, son profil psychologique,
est le résultat d’un travail stalinien, d’un cynisme
barbare et d’une sorcellerie « andzimba ». Car, malgré
toutes les souffrances endurées, le peuple congolais
ne dit mot. « C’est le goulag : il est interdit de
manifester, de se révolter, de s’indigner, de
revendiquer ou de se plaindre au Congo-Brazzaville,
même pacifiquement. C’est trop dangereux pour la
stabilité du pouvoir », dénonce l’éditorialiste. Même
les intellectuels se sont arrêté de penser et sont
devenus de véritables « garçons de course du Prince ».
Mais, cet hebdomadaire fait remarquer qu’« un peuple
qui sait souffrir, qui pleure, qui se désole
éternellement, telle une veuve inconsolable, est plus
à craindre qu’un peuple qui a le droit à la parole ».

Babo Ymési

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