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Saddam Hussein : la corde et la discorde

La pendaison de Saddam Hussein le samedi 30 décembre 2006 fait couler beaucoup d’encre, réveillant du coup la question de l’abolition ou du maintien de la peine de mort. L’éditorial du Monde de ce jour rappelle comment le président américain George Bush s’est réjoui de cette pendaison, voyant en elle une marche vers la "démocratie". Et Le Monde de préciser que cette démocratie-là n’est pas "la nôtre".

Même son de cloche du côté de la Fédération Internationale des droits de l’Homme (FIDH) qui sur leur site s’insurge contre cette exécution.
Elle condamne avec la plus grande fermeté l’exécution par pendaison de l’ancien dictateur irakien et rappelle que, quelle que soit la gravité des crimes commis, la peine de mort n’est jamais justifiée. Et, selon Patrick Baudouin, président d’Honneur de la FIDH, "la peine de mort est la pire des réponses à apporter aux crimes qu’a commis Saddam Hussein, puisqu’on répond à la barbarie par la barbarie... au delà de la condamnation absolue de la peine de mort, l’exécution hâtive de Saddam Hussein prive les Irakiens et le monde entier d’un procès global concernant le massacre d’ Haladja, l’opération Anfal et le massacre des chiites, qui aurait permis de mettre en lumière les complicités occidentales dont il a joui".

La complicité occidentale est-elle ainsi sauve ? La justice doit-elle avant tout établir la vérité ou appliquer aveuglement une sentence ? Dans la foulée, nous aurions en effet appris beaucoup de choses sur les liens qu’entretenaient les pays occidentaux avec le dictateur. Et comme la loi est aussi impitoyable pour les coupables que pour les complices, on comprend dès à présent l’allégresse de certains dirigeants. La corde a ainsi permis d’éviter la discorde totale... Pendant ce temps Jacques Chirac souhaite inscrire l’abolition de la peine de mort dans la Constitution française. Mais il faut dire que le cas du dicateur irakien est plus qu’embarassant. En un mot, comment peut-on amputer une exécution américaine aux Irakiens, s’interrogent certains ?

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