31/05/2007 - A sa naissance, Coca-Cola était déjà président en Afrique. Devenu grand, il constate que l’indépendance et la démocratie ne seront plus au rendez-vous sur son continent, car il est midi passé. C’est la panique au village…Voilà pourquoi Samba Ngo chantera jusqu’à la fin de sa vie pour donner matière à méditer.
Samba Ngo, fils d’une famille originaire du Congo Brazzaville, est né au tournant des années cinquante à Diboulou dans l’ex-Congo Belge, aujourd’hui République Démocratique du Congo (R.D.C). Le petit Samba grandit au milieu des chants et des musiques sacrées qui accompagnaient les séances de guérison dirigées par son père qui était un N’Ganga (grand guérisseur herboriste).
Expulsés du Congo Belge en 1964, il s’installe à Brazzaville avec ses parents où il fera la connaissance de Titos Somba, Jacques Bakangaduo et Loussakoueno Dieudonné qui l’intègrent comme guitariste dans Les Echos Noirs. Leur formation propose une musique urbaine, mélange d’influences sud-africaine et de rythmes congolais qu’ils nomment Mudgéku
Samba réalisera quatre 45t avec le groupe avant de monter Africarythme en 1970 qu’il quitte en 1972 pour créer M’Bamina (la foudre en bakongo) avec lequel il produira sept albums.
Méconnue de la génération du mp3, cette bande de Congolais et de Béninois fait partie des précurseurs de la création africaine urbaine d’inspiration traditionnelle qui offre une musique authentique, électrique, vigoureuse.
Le best of que Samba Ngo met sur le marché aujourd’hui, rassemble toutes ses compositions enregistrées entre 1975 et 2003. Elles évoquent l’Afrique étouffée par ses matières premières (Midi Passé), indexent ses politiciens véreux (Butchè) ou militent pour la diversité culturelle (Rendez-vous).
Samba Ngo The best of 1975 – 2003 (Nocturne) 2006
Solo Soro, RFI Musique
