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Sassou donné gagnant des élections du 10 mars

C’est dans le calme le plus complet que les 1 733 433
électeurs congolais recensés sont allés voter, ce
dimanche 10 mars, leur président. A Brazzaville, la
capitale, une ville morte avait été décrétée pour
éviter d’éventuels débordements. Plus de peur que de
mal car les brazzavillois ont observé une discipline
apparente. Ils ont voté sans causer des ennuis aux
forces de l’ordre qui s’étaient déployées sur les
artères et les différents lieux de vote.

Selon les résultats provisoires donnés par les médias
d’état, sur les 7 candidats qui se sont maintenus pour
briguer la magistrature suprême, le président sortant
Denis Sassou Nguesso sort largement en tête du lot. Il
bénéficie déjà de 80%, voire 90% des voix dans
certaines régions les plus peuplées du pays. A
Brazzaville, le candidat Sassou Nguesso est crédité de
plus de 80% de suffrages. Dans le nord du pays, il a
été voté jusqu’à plus de 90%. Tandis que dans le sud
du pays, partie favorable à l’opposition, le président
sortant recueille entre 15% et 50% des suffrages. Ces
résultats partiels ont été recueillis sur la base du
dépouillement de la moitié des bulletins de vote.

Ce score ne surprend nullement. Beaucoup de congolais
s’y attendaient. Cette élection ne présentait plus de
grands enjeux avec le retrait de la candidature, le 8
mars, jour de la clôture de la campagne électorale,
d’André Milongo, ancien président de l’Assemblée
nationale sous le régime de Pascal Lissouba. Les
autres candidats ne faisant pas le poids devant Denis
Sassou Nguesso.

André Milongo avait appelé ses militants, au cours de
son dernier meeting, à rester chez eux et à ne pas
voter. Une consigne qui a, semble-t-il, été observée
par beaucoup de militants. Car, à Brazzaville, on a
noté une participation sans grande affluence. Dans
les quartiers de Bacongo et Makélékélé, anciens fiefs
électoraux de Bernard Kolélas, ancien ministre et
maire de Brazzaville en exil, la participation a été
nulle. Les bureaux de vote n’ont guère été pris
d’assaut. Les éventuels votants ne se sont pas
bousculés. Ils se sont fait attendre. Les gens ont
plutôt voté au « goutte à goutte ».

Le contraste était visible par rapport à la
mobilisation enregistrée lors du référendum
constitutionnel du 20 janvier 2002, pendant
lequel les bureaux de vote avaient été investis toute
la journée par des congolais heureux de renouer avec
les élections.

Les médias d’état ont annoncé un taux de participation
de 70%. Un chiffre qui laisse quelque peu perplexe
quand on sait que beaucoup de congolais n’ont pas été
intéressés par le scrutin.

Signalons que le ministère de l’intérieur a mis en jeu
les grands moyens pour permettre un acheminement
rapide des résultats. Toutes les régions ont été
dotées de valise satellitaire pour faciliter l’envoi
des résultats.

Babo Ymési

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