Brazzaville, Congo (PANA) - Le chef de l’Etat congolais, Denis
Sassou Nguesso, candidat à sa propre succession lors de
l’élection présidentielle de mars et avril 2002, a invité
mercredi à Brazzaville la population à l’élire dès le premier
tour du scrutin.
"Je souhaite que le dimanche 10 mars à 20 heures, les résultats
de l’élection soient connus et que je sois déclaré élu dès le
premier tour pour me permettre de poursuivre le programme de
reconstruction et de pacification du pays", a déclaré le général
Sassou Nguesso en lingala (une des langues nationales), lors d’un
meeting au Collège d’enseignement général Agostino Neto dans son
fief de Talangaï, quartier nord de la capitale congolaise.
Ce meeting, qui est le premier du candidat Sassou Nguesso, a
rassemblé des dizaines de milliers de personnes brandissant ses
portraits et arborant des tee-shirts à son effigie.
Vêtu d’une saharienne bleue avec un mouchoir blanc dans la main,
le général Sassou Nguesso a demandé à la population de se rendre
massivement aux urnes.
Il a dévoilé ensuite son programme de gouvernement, promettant
la réfection des infrastructures scolaires et sanitaires dont la
plupart ont été détruites durant les guerres civiles ou sont
délabrées faute de moyens financiers.
Il s’est engagé à assurer l’indépendance énergétique du Congo en
annonçant la construction d’un barrage sur la rivière Léfini au
nord de Brazzaville, d’une centrale hydroélectrique sur la
rivière Djiri près de Brazzaville et la réhabilitation des
installations du barrage de Moukoukoulou dans la région de la
Bouenza (sud-ouest) endommagées lors des guerres civiles.
Les études techniques du barrage sur la rivière Léfini ont été
faites par une équipe de techniciens chinois, a révélé le
candidat Sassou Nguesso.
La capitale congolaise est approvisionnée en énergie électrique
dans une large mesure par le barrage d’Inga en République
démocratique du Congo (RDC) voisine, rappelle-t-on.
Dans un discours entrecoupé par des applaudissements nourris, le
général Sassou Nguesso a promis le bitumage de la route entre
Brazzaville et le port de Pointe-Noire (sud).
La construction de cette route a toujours fait partie des programmes
des différents gouvernements qui se sont succédés au Congo,
indique-t-on.
Cette route en terre n’est praticable qu’en période de saison
sèche. Son bitumage permettra de désengorger le Chemin de fer
Congo-océan (CFCO) long de plus de 510 km qui est la principale
voie de communication entre la capitale et Pointe-Noire.
Ces dernières années, les infrastructures ferroviaires ont été
endommagées pendant les guerres civiles. Des locomotives et
wagons ont été détruits, réduisant les capacités techniques du
CFCO dont la direction vient de recevoir six locomotives
d’Afrique du Sud.
Le gouvernement a investi en 1999 plus de 6 milliards de F CFA
(environ 8 millions de dollars US) pour réhabiliter les ouvrages
d’art de la voie ferrée, avec l’assistance technique de la
Société nationale des chemins de fer de France (SNCF).
Pour contribuer au désenclavement des régions nord, le général
Sassou Nguesso a annoncé le lancement des travaux de construction
de la route Owando-Makoua-Ouesso. Cette voie est le prolongement
de la nationale 2 qui relie Brazzaville au nord.
Au plan alimentaire, le général Sassou qui n’a fourni aucune
estimation chiffrée de toutes ses promesses, s’est aussi engagé à
relancer le programme d’autosuffisance destinée à augmenter la
production agricole.
Le Congo dépense en moyenne près de 100 milliards de F CFA
(environ 140 millions de dollars US) par an pour des importations
alimentaires alors qu’il dispose de terres cultivables.
Le programme d’autosuffisance alimentaire avait été lancé dans
les années 80, mais a été interrompu à cause des difficultés
financières.
La campagne pour l’élection présidentielle au Congo, qui met aux
prises dix candidat prendra fin le 8 mars. Le premier tour du
scrutin aura lieu le 10 mars et le second tour le 7 avril 2002.
