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TRIBUNE LIBRE : Le pouvoir et l’opposition désavoués

Toute conclusion suppose des prémisses ; ces prémisses elles-mêmes ou bien sont évidentes par elles-mêmes et n’ont pas besoin de démonstration, ou bien ne peuvent être établies qu’en s’appuyant sur d’autres propositions, et comme on ne saurait remonter ainsi à l’infini, toute science déductive, et en particulier la géométrie, doit reposer sur un certain nombre d’axiomes indémontrables. On le sait, la géométrie est une discipline déductive, elle se différencie en cela des sciences physiques, par exemple, qui sont une science en partie expérimentale car on peut vérifier la véracité de ce que l’on affirme par l’expérience. Cependant, la méthode axiomatique utilisée par Euclide mathématicien grec du IIIe siècle avant Jésus-Christ, permet de démontrer en géométrie des théorèmes en utilisant uniquement la logique de l’esprit et des axiomes de base par exemple comme le fameux postulat d’Euclide : "Par deux points, on ne mène qu’une droite et une seule".
Mais voilà qu’au IXe siècle de notre ère, Nikolaï Ivanovitch Lobatchevski, mathématicien russe, le Hongrois János Bolyai les Allemands Carl Friedrich Gaur puis Bernhard Riemann, s’insurge contre cette certitude établie par Euclide, posant ainsi les fondements de la fameuse géométrie non-euclidienne.

Chez nous, en politique, devant l’offensive démagogique du Parti pour la Culture de la Terreur (PCT), le mal exclusif du siècle de notre pays, les Congolais qui, utilisant la méthode axiomatique pour ignorer l’expérience, après avoir cru au postulat bien connu selon lequel Sassou et ses sbires sont revenus au pouvoir par l’arrogance du canon, mais qu’ils ne s’y maintiendront que par la voix des urnes, viennent de se rendre à l’évidence, que même le bon Dieu lui-même peine à forcer en nous la certitude que Sassou sera vaincu par les urnes. La révolution de Lobatchevski à Riemann qui vient d’avoir lieu en ce mois de juin, démontre singulièrement la réalité de ce vieil adage qui proclame que : qui tue par le fer, mourra par le fer. Que Sassou revenu aux affaires par la force n’y partira que par la force, c’est le principe du parallélisme des formes.

Mais comme nous avons horreur de la force et telle n’est pas notre culture, que par ailleurs, le sang a trop coulé dans ce pays, et aucun démocrate digne de ce nom ne peut privilégier la voie de la brutalité dont la victime n’est en définitive que la population, la seule arme qui nous reste, et de loin la plus redoutable c’est le silence dans l’abstention. C’est cette démonstration que la population vient de faire ce dimanche 29 juin 2008.

« Toute pratique malfaisante se retourne contre son auteur….
Plus on a de pouvoir sur un être et plus il vous tient sous son
influence occulte en raison de la Loi d’équilibre et de réversibilité »

Sassou, l’Initié, devrait connaître cette vérité irrévocable révélée par notre Frère Oswald WIRTH, mais encore faut-il qu’il Travaille réellement sur la Voie du Grand Oeuvre !.

Ce dimanche 29 juin 2008, après avoir récemment compris qu’avec la résurgence du monopartisme qui s’insurge contre la réalité en refusant de s’identifier comme tel, l’exercice son droit d’expression par l’urne n’a plus aucun sens dans ce pays dépourvu d’éthique à tous les niveaux ; les Congolais ont décidé unanimement dans la spontanéité la plus totale et générale, de rester chez eux. Au Kouilou, nonobstant la Circulaire prise par la Direction de la Sécurité du Territoire (réflexe d’Etat policier) pour prolonger le scrutin à minuit, les urnes sont demeurées aussi vides qu’elles étaient venues dans les Bureaux de vote. "Puisque vous répugnez à organiser des élections libres et transparentes, et que vous êtes allergiques aux principes démocratiques ; alors, demeurez au pouvoir ad vitam !. nous refusons désormais de servir de caution à votre magouille" . Tel est en substance le message que vient d’adresser sans équivoque la population désabusée à Sassou et son Régiment Mécanisé des Putschistes (RMP), conduit par les Généraux de circonstance Isidore MVOUBA et Michel NGAKALA.

Mais ce message populaire comporte une double résonance, en ce qu’il s’adresse tout à la fois à l’opposition ou ce qui en tient lieu. Les lecteurs assidus de la presse écrite locale ainsi que les Internautes se souviendront, pour peu qu’ils soient de bonne foi, que j’ai, à moult reprises appelé l’opposition au ressaisissement, en s’abstenant de tout comportement qui soit en déphasage avec le discours. J’ai déclaré en substance que l’opposition devait arrêter ses gesticulations, car tôt ou tard disais-je, la population finirait par se rendre compte de sa traîtrise. Je n’ai pas été entendu évidemment.

Devant une opposition qui, un jour revendique la mise en place d’une commission électorale indépendante, trouvant ainsi implicitement sujette à caution la capacité du pouvoir en place à organiser des élections fiables, et le lendemain s’employer à proclamer les vertus prétendues de la politique de la ‘’chaise occupée’’ qui ne sert manifestement que les intérêts égoïstes de ces truands politicards qui, usant à foison du vocable ‘’opposition’’, instrumentalisent sans foi ni loi leurs bases électorales tribales tout en se défendant d’être tribalistes ; la population a bien compris le sens de cet adage koongo qui dit : "Nkutu zoba nkumbu mosi kwa ba fwanda yo’" autrement dit : on ne vole impunément dans la sacoche d’un imbécile qu’une fois.

Et ce dimanche 29 juin 2008, la sanction populaire est tombée sans appel, l’opposition comme le pouvoir, qui avaient appelé au vote ont été irrémédiablement ignorés ‘’ chat noir, noir chat’’ ont répondu les Congolais. Ici, les consorts MOUKOUEKE, ex agitateurs marxistes qui avaient infiltré l’UPADS à l’occasion de la Conférence Nationale Souveraine, s’activent par délégation à placer ce grand Parti sous perfusion afin de l’empêcher de survivre à Pascal Lissouba, telle est leur mission ! là à l’UDR-MWINDA, le rejeton américanisé d’André MILONGO qui ne sait aucun mot de notre langue, et qui se croit héritier présomptif du Parti, s’emploie de son côté sous commande de Mpila, à déstabiliser ce Parti pour faire que le leader récemment dûment élu à la tête de cette Formation politique, ne parvienne à exprimer ses compétences pour la relever a son vrai niveau, telle est évidemment la mission qui lui est assignée.

Au RDPS, dont la nature réelle de la tête n’a jamais fait mystère, simple annexe du PCT, ne se gêne plus en fait à ignorer la vraie orientation politique de sa base en ces temps ci : l’opposition ! Ailleurs, que l’on ne se laisse pas gruger par le discours à géométrie variable de YHOMBI, c’est un bouffeur ! tant que ce Parti ne sera dirigé ni par Saturnin OKAMBE ni par Anaclet TSOMAMBE, le RDD exprimera un discours anti PCT, en phase avec sa base, avec cependant le ventre orienté vers MPILA, c’est la triste réalité !. Enfin, au MCDDI, c’est la catastrophe ! ici, la dynastie est en marche, elle règne en souveraine. Qui dans ce Parti pourra demain reprocher à Sassou de léguer le pouvoir à un fils ou à un neveu ? Que l’on me dise alors où se trouve l’opposition dans ce merdier ! Elle à construire, c’est cela la certitude !.

Que la classe politique Interroge les marins, elle apprendra que les marées de vives eaux ont lieu quand le Soleil et la Lune sont en Syzygie, autrement dit en conjonction ou en opposition. En l’espèce, en politique congolaise en ces jours ci, le pouvoir et l’opposition se trouvent en syzygie de conjonction, il en résulte cette vive marée qui s’exprime par un ras-le-bol général de la population, dont la démonstration du 29 juin 2008, n’est que la demi finale ; rendez-vous à la finale de la présidentielle, où en vérité je vous le dis, la participation sera en dessous de zéro.

C’est le lieu de rappeler à la classe politique , que le droit, disait Epicure, n’est autre chose qu’un pacte d’utilité dont l’objet est que nous ne nous lésions point réciproquement, et que nous ne soyons pas lésés. La démocratie dans un Etat n’est rien autre que cela.

Le pays se meurt lentement mais sûrement, et Il n’est pas superfétatoire de relever que dans cette parenthèse de la démocratie oyocratique, belle bourde du siècle, où l’opposition putative est discrètement chargée par le pouvoir de vaincre chez chaque opposant l’espérance résiduelle en la démocratie plurielle, Sassou s’autoproclamant le Sphinx d’une paix qu’il est historiquement, pourtant évidemment et sans équivoque l’unique menace, il en résulte une seule victime hélas : le Pool-koongo, les faits sont là. Quand les temps sont durs, c’est au Pool seul de se porter en première ligne. Arrive les beaux temps, la démocratie de retour, les démocrates deviennent légion dans le pays. Bernard Kolélas ruiné par l’âge, abdique. Depuis, le pays ne compte plus d’opposant crédible. C’est aussi cela la vérité ! Nous avons toujours payé et continuerons de payer à cause de notre surdité et cécité politique.

Sans nous désintéresser de l’ensemble du pays, il convient tout de même d’être réaliste, c’est ce que font les autres qui nous laissent aller au combat, attendant les fruits pour s’en approprier. Sous Lissouba en effet, l’on a entendu des déclarations du genre : "nous avons attendu 30 ans, c’est maintenant notre tour" ! Mais où ont-ils attendu ? Au PCT où ils avaient été les plus éloquents et plus bavards griots ?

Hélas ! incapables de lire les évènements qui les interpellent chaque jour, ceux du Pool-Koongo persistent à espérer l’émergence d’une nation congolaise qui peine à se mettre en place. La sonorité magique du vocable ‘’unité’’ si glorieusement koongo, fait que nous ne pouvons nous empêcher de croire, nous autres koongo de nous trouver en présence d’un dogme absolu de l’évolution positive d’une société. Pour avoir fait de l’unité nationale leur credo, pourtant, Fulbert Youlou et Alphonse Massamba ma Ndebani ont allégrement ignoré les principes si élémentaires de la conservation du pouvoir.

On s’insurge et on s’insurgera encore contre mon approche réputée tribaliste. Voltaire a dit : « De l’expérience que j’ai de moi, j’ai de quoi de me faire sage ». Ceux qui ont érigé en vertu et institutionnalisé le tribalisme comme condition pour arpenter sans peine l’échelle de la hiérarchie sociale, sans qu’il soit autorisé d’en parler, sont hélas les mêmes qui traiter les autres de tribalistes. C’est le voleur qui crie au voleur ! Je dis une fois encore que la médiocrité étant consubstantielle et donc atavique chez certains, vouloir ignorer l’évidence, résulte simplement d’une manipulation génétique de la société.

Je demeure raisonnablement et légitimement sourd aux réactions épidermiques de mes contradicteurs qui, plutôt que d’apporter un argumentaire qui contredise mes affirmations, se cloîtrent dans des affirmations sur une prétendue dangerosité de mon approche. J’ai la faiblesse de penser avec Spinoza, que l’envie, cousine de la haine, est la plus calamiteuse des passions tristes, ces impedimenta à l’expression de la réalité telle que décrétée par la nature, dont tout homme saint esprit devrait se préserver.

A mes parents du Pool je redis ; après avoir gravement mutilé la région, sacrifié la carrière de nombreux cadres civils et militaires de la région, notre gourou place peu à peu mais sans rire fils et neveux au soleil sous nos yeux. L’homme nous avait prévenu sous Pascal Lissouba : après la fête du matanga, seuls restent les membres de la famille disait-il. On ne peut être plus clair. Une certitude, Bernard Kolélas dans son itinéraire politique avait compris une chose fondamentale : Le Pool-Koongo était malléable, l’essentiel était dans le discours. En tout cas, nous avons jusqu’ici donné aux autres l’impression nette, que le Pool était un troupeau de moutons, il suffit de corrompre la tête pour que le reste suive. Réveillons nous, telle n’a jamais été notre nature !

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