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Tentative avortée de coup d’Etat en RDC

11/06/2004

Des militaires de la garde du président Joseph Kabila ont tenté un putsch dans la nuit jeudi à vendredi à Kinshasa, mais les autorités affirmaient avoir repris le contrôle de la situation dans la matinée, alors que les pustchistes étaient en fuite.

Selon son porte-parole, le président Joseph Kabila 11/06/2004 "va très bien" et aurait lui même déclenché la contre-attaque des forces loyalistes.

Le président doit s’adresser à la nation "dans les heures qui viennent" a annoncé le porte-parole du gouvernement, Vital Kamerhe, vers 09H30 locales (08H30 GMT). Il a appelé les populations au calme et a annoncé que les putschistes tentaient de se diriger vers le quartier général de la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc), pour y demander asile.

Dans la nuit, un groupe "commando", d’une vingtaine d’hommes, avait envahi les locaux de la radio nationale pour annoncer la suspension des institutions et la neutralisation de la transition congolaise, qui doit conduire le pays à des élections générales en juin 2005.

Leur meneur, le major Eric Lenge, est un homme d’une trentaine d’années, membre de la garde présidentielle, qui avait joué un rôle important dans la répression des manifestations de la semaine dernière, dirigées contre les Nations unies, et qui avaient fait 12 morts à Kinshasa.

Il est considéré comme un proche du président Kabila.

Après la diatribe radiodiffusée de leur leader, qualifiée d’"intervention intempestive" par le ministre des Affaires étrangères Antoine Ghonda, les putschistes se sont rendus à la société nationale d’électricité, la SNEL, où ils ont, selon le ministre de l’Information Vital Kamerhe, "séquestré" le personnel et coupé l’alimentation électrique de la capitale.

Les deux ministres ont ensuite affirmé sur les ondes de radios congolaises que les putschistes avaient été "encerclés" dans le camp militaire Tshatshi, du quartier Ngaliema de la capitale.

C’est dans ce secteur qu’ont été entendues vers 6H00 locales une demi-douzaine de déflagrations d’arme lourde, suivies quelques instants plus tard de rafales d’armes automatiques.

Ces tirs ont ensuite été clairement entendus dans le quartier résidentiel de Gombe, qui abrite la Présidence et la résidence du chef de l’Etat.

Quelques instants plus tard, des blindés de l’armée prenaient position aux principaux carrefours du quartier Gombe. Des hommes en civil, mais armés, vraisemblablement issus de la Demiap (détection militaire des activités antipatriotiques) étaient également présents aux carrefours, aux côtés de policiers.

Un important dispositif militaire, avec plusieurs blindés, était également déployé aux abords de l’aéroport international de Kinshasa-Njili, a constaté un correspondant de l’AFP.

Vers 09H00 locales, au moins un hélicoptère militaire a survolé Kinshasa, selon la même source.

D’autres informations faisaient état de ce que les fuyards, qui disposeraient de quatre véhicules, pourraient tenter de se rendre au beach-Ngobila, l’embarcadère fluvial qui permet de traverser vers Brazzaville.

Les personnels des Nations unies contactés par l’AFP déclaraient tout ignorer de la situation, ayant reçu l’ordre de rester chez eux.

Aucun véhicule civil ne circulait dans les rues de Kinshasa. Seuls quelques piétons se faufilant de carrefour en carrefour étaient visibles vendredi.

Selon un diplomate, il s’agit d’une "nouvelle tentative de déstabilisation de la transition", après les événements du 28 mars, lorsque des tirs avaient visé cinq sites militaires de la capitale. Ils avaient été attribués à d’anciens militaires des forces armées zaïroises de l’ex-dictateur Mobutu Sese Seko.

La semaine dernière, deux événements graves avaient déjà ébranlé la RDC, la prise par des militaires insurgés de la ville de Bukavu (est), entre le 2 et le 9 juin, et les manifestations et pillages constatés à Kinshasa comme en province et principalement dirigées contre les Nations unies.

www.monuc.org/

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