email

Tout ça n’empêche pas Nicolas qu’la Françafrique n’est pas morte

Jean-Marie Bockel avait annoncé la mort de la Françafrique, au consulat général de France à Pointe-Noire M. Joyandet, Secrétaire d’Etat chargé de la coopération et de la francophonie nommé en catastrophe pour le remplacer et plaire à Denis Sassou Nguesso et Omar Bongo Odimba, dans un discours aux échos sarkoziens l’affirme au mieux de sa forme.

Le jeune et dynamique consul général de France au Congo, Terence Wills, avait convié la communauté française à une garden-party ce 22 mai en raison de la visite de M. Joyandet, chargé de la coopération et de la francophonie. La manifestation a attiré nombre de français mindelé mais les « double nationaux » l’ont boudée, réaction significative quand on sait à quel point ils sont friands de ce genre de manifestation. L’assistance était donc très blanche si l’on excepte les épouses congolaises des couples mixtes présents et bien sûr le personnel de service. On remarquera la présence de Vincent Bolloré.

Arrivée pédestre de M. Joyandet, un peu de populisme ne peut pas faire de mal à un secrétaire d’Etat du gouvernement Sarkozy. Il est accompagné de son staff, et de l’ambassadeur de France. Montée au micro immédiate avec la promesse de faire bref. Le clone de Sarkozy, même taille, même costume, coiffure du même style et surtout même dialectique et tics de langage, livre de fait plus d’un quart d’heure d’un discours qu’on croirait rédigé par le «  Président de tous les français ».
Le ministron présente à la première personne, comme s’il était le gouvernement français ou la France elle-même, un pseudo programme d’action. Seules phrase, à retenir :
 « Ce n’est pas sur une déclaration de décès qu’on peut construire quelque chose. ». De quel décès s’agit-il ? Il ne le dira pas mais tout le monde comprend parfaitement que la Françafrique a de beaux jours devant elle.
 « Depuis deux mois que je suis en poste, j’ai déjà visité 12 pays africains ». On peut dire que le monsieur en question aime faire du tourisme aux frais de la nation.
 Une déclaration de confiance vis-à-vis du Président Sassou qui laisse supposer que la France le soutiendra en 2009.
 De vagues excuses auprès des ONG pour avoir participé au lancement de Moho-Bilondo.
De fait, la communauté française s’est ressoudée, une fois n’est pas coutume, autour d’un avis général : discours vide et décevant. Les représentants du patronat trouvant les mesures annoncées mollassonnes, et les partisans de la gauche sont déçus du retour en arrière.

La France, négligente de ses intérêts sur le continent depuis deux décennies se réveille soudain devant l’avancée des pays émergents Chine en tête, tente de recoller les morceaux. Les offensives sarkoziennes au Congo, visite de Hortefeux, du navire de la marine nationale « Tonnerre » et hier de M. Joyandet, le montrent, Sarkozy ne s’étant pas encore risqué sur sol congolais. On peut cependant supposer qu’il y viendra assez vite soutenir son ami Vincent Bolloré dans son oukase sur le port et les transports. Pour l’instant, il est à Luanda où sa doublure Joyandet est partie le rejoindre. Ne dit-on pas que Dos Santos est meilleur gestionnaire que Sassou ? Serait-ce pour ça que le président français évite toujours la capitale de la France libre ?

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.