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Une autre manière de gérer la forêt congolaise avec la Nouvelle Espérance,

Par Glavhy Ofaye

Le Gouvernement Congolais par l’intermédiaire de son Département de l’Economie Forestière, aurait-il opté pour le sacrifice la forêt congolaise au bénéfice de sociétés étrangères. Ces entreprises extrème orientale), ne respectent guère plus la réglementation en vigueur dans le pays que leurs travailleurs. Ce Département, après avoir sonné le glas du Parc de Conkouati Douli dans le Kouilou profond, au profit de son exploitation par une société américaine, vient de confier à une autre nouvelle société chinoise : SINO-CONGO FORET (SICOFOR), les actifs de l’usine de déroulage de l’Ex-MAN FAI TAI, rachetés en 1996 par une autre société chinoise du nom de CHINA OVERSEAS DEVELOPMENT qui fit faillite à son tour en 2006.

La relance des activités de CHINA OVERSEAS DEVELOPMENT rachetées par SICOFOR, a été entérinée à Pointe-Noire le 6 juin 2007 en présence de Ministre de l’Economie Forestière, M. Henri Djombo qui a reconnu la mauvaise foi des opérateurs économiques chinois de la première structure. Ces derniers n’ont pas respecté les accords signés. Ils les ont délibérément violés en s’orientant vers la seule exportation des grumes négligeant la transformation sur place de 80% des grumes pour la production des placages et contreplaqués, comme leur en faisaient obligation les actes signés. Leur cahier des charges prévoyait la réfection de l’usine de déroulage de Km4. Cette clause négligée entraînait le désarroi des travailleurs abandonnés à sort. Dans le même temps la forêt congolaise est saccagée et détruite avec le rythme régulier et journalier des grumiers qui transportent les grumes.

Le non respect de la Convention d’Aménagement et de Transformation signée par les partenaires chinois de CHINA OVERSEAS DEVELOPMENT, dénoncé par de nombreux observateurs, à poussé le gouvernement congolais, contraint de sauver la face, a effectuer la saisie de grumes, des champs d’exploitation et d’autres droits de cette société. Quand les partenaires asiatiques ont déjà brillé par leur irrespect notoire des règles de transformation du bois et par les promesses non tenues, C’est à une nouvelle société chinoise la SICOFOR, accords politico-financiers obligeraient-ils, qu’ont été confiées les actifs des entreprises défaillantes. On peut considérer que ces nouveaux accords relèvent de l’aveu d’incompétence du Congo dans la gestion et l’exploitation de son bois.

Il faut retenir que la Société SINO-CONGO FORET, née de la volonté des deux chefs d’Etat chinois et congolais afin de raffermir leurs liens d’amitié existants par la diversification des domaines de coopération, a racheté les actifs de CHINA OVERSEAS DEVELOPMENT qui, en 1996, s’était portée acquéreur des actifs de la Société MAN FAI TAI et STCPA-BOIS. Malheureusement, quelques années plus tard elle faisait faillite à son tour et elle a cédait ses actifs à SICOFOR, à la suite d’une Convention d’Aménagement et de Transformation entre la République du Congo et la SINOCONGO FORET, le 5 octobre 2006.

Dans cette convention, cinq unités forestières d’exploitations d’une superficie totale de huit cent trois mille six cent dix-huit hectares [1] furent attribuées à SICOFOR. [2] SICOFOR se sachant soutenue par les Gouvernements congolais, et de la province de Jiangsu en Chine et qui bénéficie de l’appui financier de la Banque du Chine, dit vouloir investir sur un programme d’investissement de trois ans, un montant total estimé à près de 22 milliards de F CFA.

Qu’est ce qui pourrait nous faire croire que les nouveaux repreneurs respecteront ces accords ? N’assiste-t-on pas à la projection du même film ? Lors de l’implantation de TAMAN INDUSTRIES M. Djombo avait promis monts et merveilles, le recrutement de près de 40.000 travailleurs congolais, sur trois à quatre années d’investissements. Mais aujourd’hui, visitez les ateliers de déroulage de cette unité, vous en rendrez compte de l’indifférence de nos dirigeants qui ferment les yeux devant l’exploitation fragrante, inhumaine, et assimilable au servage des travailleurs de cette société.

Le Ministre Congolais de l’Economie Forestière, se rengorge devant la presse en déclarant que « Cette activité s’inscrit dans une bonne stratégie qui témoigne l’engagement de SICOFOR pour une grande production dont la mise en œuvre commence dès à présent et qui vise avant tout la maximation de la contribution de la société à l’économie nationale sur la base d’une transformation intégrale. Ce qui permettra, à court et à moyen terme, le respect des quotas prévus par la loi à savoir 85 % de transformation et 15 % d’exportation. Ceci parce que cette SICOFOR a investit, un montant estimé à 2 milliards de F CFA pour la réhabilitation des unités maîtresses de l’usine l’acquisition et l’acheminement du nouveau matériel afin d’atteindre une transformation à 100% de toute sa production grumière.

C’est pourquoi cette société a reçu un chèque blanc parce qu’elle a fait une expertise totale des installations restée longtemps à l’arrêt, a réhabilité la cellule de séchage, la grande dérouleuse, la presse hydraulique, le séchage à rouleau et la chaudière, a acquis trois groupes électrogènes de 700 KVA chacun et a construit un forage de 86 m de profondeur d’une capacité de 15 m3/heure capable d’alimenter les deux entités de l’usine (EX-STCPA – BOIS et EX-SONATRAP). ». Pourtant personne n’ignore n’est pas le marché congolais qui rapporte à ces opérateurs économiques, mais l’exportation de billes.

Pour le Chef du Département l’Economie Forestière, ceci n’est que l’aboutissement d’un effort inlassable de son gouvernement qui a mis la pression sur les partenaires Chinois qui se sont orientés vers l’exploitation des grumes en laissant la transformation du bois pour la production des placages et contre plaqués.

Les nouveaux dirigeants de la nouvelle société comptent réhabiliter une deuxième unité de déroulage (Ex-COMETRAB). Ils déclarent viser d’ici 2010 à la transformation intégrale de toute sa production grumière et à embaucher plus de 1500 travailleurs permanents, sans compter les effectifs des chantiers estimés à 624 agents car avec une consommation estimée à 9000m3 de grumes par mois, elle pourrait produire près de 18.000 m3 de placage par an.

Le problème n’est pas de chanter que le Congo d’ici 2010 sera parmi les plus grands producteurs des placages et contreplaqués mais de savoir si en contre partie les congolais et en premier lieu les travailleurs, bénéficieront des retombées de leur effort de travail. Car comment juger la Nouvelle Espérance, le projet du Chef de l’Etat Congolais, si ce dernier ne fait pas progresser le niveau de vie des travailleurs parce que ce projet ne serait de fait qu’un simple slogan chargé de masquer la collusion entre ces sociétés et le gouvernement.

En attendant les anciens travailleurs de la société CHNIA OVERSEAS DEVELOPMENT ne savent plus sur quel pied danser, ils se demandent si leurs droits leur seront payés. Ils ont pour triste exemple celui des travailleurs de l’usine chinoise de cimenterie à Loutété avec leurs maigres et insignifiants salaires.

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