Drôle d’élection présidentielle que celle qui se profile en France l’année prochaine. Les "candidats à la candidature" affûtent leurs armes, et pour l’observateur lambda que nous sommes, il va y avoir du sport. Tenez, regardons simplement ce qui se passe chez les socialistes : Ségolène Royal (ci-contre en photo, à droite)est « royalement » portée par les sondages, une cote d’amour qui ne cesse de grimper de semaine en semaine au point d’atteindre parfois des pics culminants qui laissent Nicolas Sarkozy de la droite loin derrière. C’est dans ces conditions que le "vieux lion" Lionel Jospin est sorti de son bois, rugissant dans une émission de la première chaîne française. Derrière ces rugissements répétés, un seul message : il veut être LE candidat des socialistes en 2007. Il pose donc ses exigences : il faut qu’on l’appelle. Seulement, beaucoup ont tourné la page et ne souviennent même plus de son nom. Il leur est resté le goût de la défaite cuisante de la dernière élection présidentielle dans laquelle le lion Jospin (ci-dessous, en photo avec Chirac) n’avait pas pu atteindre le deuxième tour, coiffé par l’impétueux Jean-Marie Le Pen...
En réalité, Jospin ne croit pas à la candidature de Ségolène Royal et estime au fond que celle-ci n’a pas la carrure adéquate pour prendre en mains le destin de la France. Or pour critiquer Ségolène, il faut de l’habileté au risque d’être taxé de macho. Alors personne n’ose s’y lancer frontalement. Pendant ce temps, la belle Royal installe sa tente, poste ses lieutenants, relit ses interventions, marche sur les pas de Sarkozy. Cela montre aussi l’ouverture de cette élection, sans candidats de grande envergure ayant traversé une bonne période d’opposition comme jadis avec Mitterrand ou Chirac. Jospin n’a pas tort de tenter un timide retour. L’Histoire pourrait lui donner raison. Comme moi, il doit aimer la boxe.
En effet, le monde pugilistique fut dans cette situation, lorsque le retraité George Foreman constata qu’il n’y avait plus de véritables champions du monde des poids lourds de sa carrure, de celle de celui qui "brisa" sa carrière en 1974 au Zaïre, Mohammed Ali "Boma yé", alors que tout le monde le donnait vainqueur par KO en moins de 3 rounds. La retraite anticipée ne lui allait pas, d’autant que sa défaite contre Ali obnubilait ses pensées, rayait d’un trait indélébile sa fulgurante entrée dans ce sport...
Devant ce vide frappant et cette absence de boxeurs d’envergure à son goût, George Foreman dut remettre ses gants pour prouver au monde que la vie commençait à quarante ans. Il accumula des succès, et, certes, une défaite "à la Pyrrhus" devant Evander Holyfield... mais le meilleur était à venir. C’est donc le 5 novembre 1994, à Las Vegas, dans l’Etat du Nevada, à 45 ans, qu’il mit KO le jeune Michael Moorer et devint le plus vieux boxeur de l’Histoire à remporter le titre de champion du monde des poids lourds !
Lionel Jospin a-t-il la force et la conviction d’un George Foreman qui vient de promettre de remettre les gants à plus de 50 ans cette fois-ci, au point d’avoir interrompu son contrat de consultant qui le liait à la prestigieuse chaîne de télévision américaine HBO afin de mieux se préparer pour un nouvel exploit ? Et si Chirac aussi revenait ? Jack Lang est trop romantique pour le poste. Dominique Strauss-Khan a du mal à démontrer qu’il peut galvaniser une foule. Laurent Fabius gouverne un petit camp de fabiusiens dont les intrigues ne dépassent guère le cercle de leur union.
François Hollande- le chef du Parti socialiste - a l’avantage de laisser aller les choses, d’encourager sa compagne Ségolène Royal une fois qu’ils sont seuls à la maison. La victoire de sa compagne serait aussi la sienne, cela se voit comme le nez au milieu de la figure. Il n’y a que Lionel Jospin qui continue à croire qu’Hollande pourrait se prononcer pour lui. Aux dernières nouvelles, Ségolène Royal aurait annoncé son mariage imminent avec François Hollande. Ils vivaient ensemble depuis deux décennies. Et puis, entre nous, c’est quand même mieux de gouverner en couple, non ? Devinez alors qui pourrait être le premier ministre de Ségolène Royal...
