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Une nappe de pétrole se répand au large des côtes congolaises

BRAZZAVILLE, 25 juin (AFP) - 14h48

Une nappe de pétrole s’est échappée du gisement "Emeraude" exploité par une filiale de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) et menace les côtes congolaises, a annoncé vendredi à Brazzaville le ministère congolais de l’environnement.

"Depuis hier jeudi, nous avons été informés qu’une nappe de pétrole s’est échappée du gisement Emeraude exploité par Congo-Rep, filiale de la SNPC. Cette nappe s’est répandue en mer et menace nos côtes à Pointe-Noire", a déclaré à un groupe de journalistes, Germain Kombo, conseiller à l’Environnement au ministère congolais de l’Economie forestière et de l’environnement.

"Nous ne sommes pas encore en mesure de fournir les indications sur les dimensions de la nappe, mais elle est importante. Le préfet du département du Kouilou dont dépend Pointe-Noire doit annoncer l’alerte à la pollution par les hydrocarbures pour permettre au gouvernement de prendre les décisions qui s’imposent", a ajouté M. Kombo.

Le gisement "Emeraude" était exploité jusqu’en 2000 par Elf-Congo qui a été la filiale du groupe français Elf-Aquitaine devenu TotalFinaElf. Il a été repris par Congo-Rep, filiale de la SNPC.

Situé à 20 km des côtes de Pointe-Noire, ce gisement produit entre 8.000 et 9.000 barils de brut par jour.

Interrogé par l’AFP, le directeur de la production de la SNPC, Jérôme Moutou, a déclaré que les "huiles" qui se sont répandues en mer avaient deux origines.

"Il y a des fuites d’hydrocarbures au gisement Emeraude, mais que nous maîtrisons et une nappe en provenance du Cabinda (province angolaise, ndlr). Les fuites d’hydrocarbures au gisement Emeraude sont sporadiques et nous les maîtrisons", a dit M. Moutou ajoutant que "les opérateurs pétroliers soupçonnent aussi que les fuites d’huiles peuvent avoir été provoquées par le percement d’un pipeline".

D’après des témoins joints par téléphone à Pointe-Noire, la nappe était visible depuis le centre-ville de Pointe-Noire.

La SNPC envisage depuis quelques années de démanteler les installations du gisement Emeraude.

"En 2002, la SNPC avait demandé une autorisation pour lui permettre de démanteler une partie des installations d’Emeraude. Le ministère de l’environnement lui avait demandé de lui présenter une étude sur l’impact de cette opération. La SNPC n’avait pas daigné répondre", a dit M. Kombo.

Créée en 1998, la SNPC commercialise pour le compte de l’Etat congolais une partie de la production pétrolière du Congo. Elle a plusieurs filiales spécialisées entre autres dans l’achat et le raffinage des produits pétroliers, et l’exploitation.

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