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Vous avez dit "Pauvres francophones" ???

F. de la Chevalerie

Dans son édition du 29 octobre, Le Monde a publié une tribune intitulée "Pauvres francophones", long point de vue de François de la Chevalerie, membre de l’Académie du gaullisme. L’auteur de la chronique se lance dans un plaidoyer pour l’Afrique, montrant du doigt cette Europe qui repousse les clandestins. Une politique qui menacerait selon lui l’équilibre économique... et nuirait à la défense de la sacro-sainte langue française, fragilisant au passage la francophonie...

Du coup, François de la Chevalerie fait un voeu : l’Europe - en particulier la France, on le sent - devra regarder autrement l’Afrique au risque d’aller droit dans le mur. Cette mise en garde prend des accents plus que pathétiques lorsqu’on lit ceci :

"L’Afrique a besoin d’investissements. Faisons donc qu’investir à Dakar ou à Bamako soit plus rentable qu’à Paris ! Beaucoup mieux que l’aide publique au développement, désespérément maigrelette. Cette orientation devrait bousculer l’immobilisme."

L’émouvant François de la Chevalerie est tellement hospitalier, tolérant, généreux, ouvert qu’on devrait vite transmettre ses propos au Front national de Jean-Marie Le Pen et autres hommes politiques qui utilisent l’immigration comme leur fonds de commerce :

"De son côté, en se montrant accueillante, la France pourrait renouer avec une véritable croissance et répondre à ses difficultés structurelles, au vieillissement de sa population. Qu’elle prenne donc exemple sur les Etats-Unis, où le dynamisme économique des immigrés serait à l’origine d’un surcroît de croissance généralement évalué à 1 %."

Et alors, François de la Chevalerie - on a dit qu’il était membre de l’Académie du gaullisme - lance son petit appel (pas du 18 juin, mais du 29 octobre !) :

"Nous le savons, Dominique de Villepin porte beau la grandeur de la France. Il ne tient donc qu’à lui de chahuter les idées reçues. Qu’importe l’électoralisme de bas étage, les peurs !Parlons de l’avenir ! Et, alors, cette langue qu’il dit aimer, il l’aimera davantage."

Monsieur F. de la Chevalerie, "je vous ai compris" !!!

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