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Vous voulez aller en Amérique ? Soyez patients !

Ne cherchons plus ailleurs les populations qui forcent les frontières pour entrer aux Etats-Unis. Nous en avons à plaindre plus près de nous ! Ce matin, spectacle plus que désobligeant à l’Ambassade américaine de Paris : des gens alignés le long du mur, la mine austère de ceux qui ont eu à peine le temps d’écouter leur réveil réglé à 6 heures du matin afin d’être là à l’heure, puis de se brosser les dents. Ajouté à cela, une petite pluie qui agaçait un Camerounais, véritable personnage de roman, tiré à quatre épingles avec des chaussures Weston neuves qu’il ne souhaitait surtout pas désacraliser pour une histoire de visa. Alors, il laissait passer tout le monde afin de bénéficier d’un endroit couvert, un endroit si limité que même un nain de jardin porterait plainte pour manque d’espace vital. Et que dire de ces autres impatients qui fumaient, écrasaient les mégots d’un air de dépit et d’exaspération ?

La patience, il faut en avoir pour obtenir un visa. Vous me direz que c’est la même choses dans les ambassades françaises de nos pays d’Afrique où les fonctionnaires errent de couloir en couloir à la recherche d’un dossier perdu - et qui est pourtant sous leurs yeux. Certes, mais chez les Américains, non seulement il vous faudra vous armer de patience, il vous faudra surtout préparer votre compte en banque. D’abord, prenez rendez-vous au téléphone (14 euros la communication !). Ce rendez-vous est pris au moins dix jours à l’avance. On vous donne une heure fixe, mais vous ne serez pas le seul ( ou la seule) à bénéficier de ce traitement de faveur, puisqu’il faudra compter sur les 250 autres personnes qui ont le même rendez-vous ! C’est donc une masse de migrants que vous retrouvez dans une salle aussi bordélique qu’une auberge du quartier Trois-Cents.

Ce n’est pas fini : vous enverrez un mandat de 85 euros avant votre rendez-vous. Vous payerez les frais "Sevis" de 100 euros, vous viendrez avec une enveloppe Chronopost à 20 euros. Et, pour certains, vous payerez les frais de visas selon que votre contrée plaît ou horripile l’aigle américain. Vous n’aviez qu’à naître ailleurs, pauvres de vous ! On vous prend les empreintes, on vous fait refaire les photos (l’ambassade a son appareil pour cela, puis des machines à Coca etc.)- il faut payer, bien sûr !

Bref, après tout cela, on se demande pourquoi nos ambassades africaines sont très "cool", octroient des visas sans faire passer tous ces travaux de Hercule aux "soupirants" ? Au moins leurs caisses seraient remplies, et elles ne se plaindraient jamais du manque de budget. Mais ne rêvons pas...

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