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Chaussure Made in Congo

Flagrant délit des méthodes de la RFI, la radio colonie, pour soutenir des initiatives mensongères liées à l’entreprenariat au Congo

Un titre accrocheur : Congo – Brazzaville : les artisans du cuir veulent montrer leur savoir-faire.

Il est à savoir qu’autant un artisan du tissu s’appelle un tisserand, celui du cuir est un tanneur. Un tisserand fabrique du tissu et un tanneur prend une peau, quelle qu’en soit l’origine, et la transforme en cuir. Toute peau peut être tannée. Hitler a porté des chaussures en peau de nègre.

Autant un tisserand n’est pas un couturier, autant le tanneur n’est pas un chausseur. Avec du cuir, on peut fabriquer des meubles, des vêtements, de la maroquinerie et j’en passe. Comment alors, sauf à avoir un esprit tordu, RFI peut lier spécifiquement l’artisanat du cuir à celui de la chaussure ?

« Je suis tanneur et Agent de bureau d’études, donc Modéliste en langage populaire, en Chaussure et Maroquinerie. J’ai fait mes classes à Romans, haut lieu du cuir, la chaussure et la maroquinerie de luxe. Je sais de quoi, je parle. »

RFI A TOUT FAUX

RFI dans son article nous révèle en préambule : « À la deuxième édition du Marché de l’artisanat que Brazzaville vient d’abriter, les artisans qui façonnent le cuir sont venus exposer leur savoir-faire. Ceux qui utilisent le cuir pour fabriquer des chaussures made in Congo se sont distingués au cours de ce rendez-vous, désormais présenté comme une vitrine pour les artisans qui, eux, appellent les autorités à leur bâtir un marché permanent » .

C’est le discours de celui qui ne connait pas et qui veut semer la zizanie.
L’artisanat du cuir est un métier et celui de la chaussure un autre. Mélanger les deux, c’est du grand n’importe quoi.

Voilà ce qui nous ait révélé quand l’article fait état des chaussures made in Congo  : « Il nous présente les différentes étapes de fabrication des chaussures en cuir, très prisées par les Congolais. Les chaussures sont d’abord montées dans un premier temps à Taiwan et en Chine par les artisans qui sont là-bas. Après, ça nous revient ici en mode semi-finie » .

En réalité quand une chaussure est montée, elle est portable. Donc elle est finie. Le montage de la chaussure signifie qu’elle est déjà passée à la coupe, à la préparation, au piquage et au montage, à la fin. À quel niveau les artisans congolais interviennent-ils ? Où sont situés leurs ateliers ? Qui est derrière cette fourberie ?

Le clou du spectacle, le bouquet final, c’est quand l’article de RFI fait référence à la chaussure sur mesure fabriqué par ces fameux artisans congolais. C’est une injure aux maîtres bottiers majoritairement formés, de nos jours, par les compagnons du devoir.

Il faut reclarifier de quoi on parle. Le métier du soulier sur-mesure ne court pas les rues. Il n’y a qu’une poignée d’individus dans le monde qui le font. Ils sont principalement installés en Angleterre et en France.

LE METIER DE BOTTIER

Une chaussure en grande mesure (telle est l’appellation du soulier sur-mesure), part d’une prise de mesure de votre pied. L’artisan prend les mensurations, les spécificités, le coup de pied, l’épaisseur du pied de celui qui fait la commande. Puis à partir d’un bout de bois, il va travailler avec des outils d’un autre temps, des limes et des rabots, dans le but d’interpréter, de lui donner la morphologie du pied qui portera le soulier. Au commencement, il agit en qualité d’artisan formier. Le bottier ne part pas d’une forme existante, il crée une forme en bois unique, personnel et qui aura le nom du client. À partir de cette sculpture, il prendra tour à tour les vestes de styliste, modeliste puis patronnier. Ainsi il obtiendra les gabarits utiles pour couper les pièces qui composeront votre chaussure. Laquelle sera réalisée intégralement à la main.

Il y a d’autres bottiers qui, à partir d’une forme existante, vont augmenter ou diminuer ce bout de bois avec généralement du liège, pour obtenir une forme qui servira pour une commande. Ils sont aussi bottiers, mais d’une classe en dessous.
Le Congo est le pays de SAPE. Un phénomène que Solange Knowles, la sœur cadette de Beyoncé, avait fait connaitre aux États-Unis à travers son clip Losing you, https://www.youtube.com/watch?v=Hy9W_mrY_Vk.

RÔLE DU PETROLE

Troisième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne, Le Congo a les moyens d’investir dans l’industrie de la mode et de gagner des parts de marché. Avec ses petites mains, ce secteur d’activité est très porteur en termes de créations d’emploi. Au lieu de ça, les autorités de ce pays préfèrent soudoyer des journalistes pour pondre des articles qui n’ont ni queue ni tête. C’est dommage que RFI, la Radio France Internationale, tombe aussi bas.

Philippe ASSOMPI

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