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10 Mars

- L’Editorial de Benda Bika -

Sur les échéances de dimanche prochain, au Congo, on a tout dit. L’élection présidentielle qui s’annonce, avec une dizaine de candidats plus ou moins sérieux, sera une formalité pour Denis Sassou-Nguesso. Les adversaires qu’il a en face sont des gens en quête d’affirmation nationale.

Les formations politiques qui les soutiennent ne sont pas de celles qui brillent par la solidité de leurs assises. De plus, une Constitution qui a pris soin d’ôter de la route du Président les obstacles majeurs, facilitera les choses. Nous pensons que Sassou-Nguesso sera élu au premier tour.

Le dire est un constat. Que ceux qui souhaiteraient autre chose ne se laissent pas lier par mes paroles. Elles n’expriment pas un souhait, mais disent la lecture du paysage que nous avons en face. Car le Congo d’aujourd’hui est une terre labourée par les haines d’hier, mais une terre vide de toute proposition. Où, quoiqu’on dise, ceux qui étaient en droit de représenter une opposition crédible pour une alternance vraie, sont pris dans le jeu de leurs propres contradictions. Leur voix porte haut. De l’étranger. Sur place même, beaucoup de leurs arguments et critiques sonneraient faux. Cela a conforté la position de Sassou.

Toutefois, ce n’est pas parce qu’ils ont des responsabilités de sang, des culpabilités de mauvaise gestion qu’ils méritent de rester au dehors. Une compétition idéale pour le Congo d’aujourd’hui aurait été celle qui aurait vu s’aligner Lissouba, Kolélas, Yhombi, Sassou et Moungounga. Qui aurait dégagé une ligne de conduite (que chacun reconnaisse le verdict des urnes). Qui aurait été acquise suivant un processus de recensement et d’immatriculation des électeurs consensuel. Qui aurait été supervisée par des observateurs internationaux incontestés.

Nous n’aurons pas tout cela dimanche. On peut le déplorer.

Mais nous ne continuerons pas non plus notre sur-place par l’attente des vrais démocrates. Je prétends que c’est ici et maintenant que les Congolais épris de paix doivent faire entendre leur voix. Jauger leurs forces dans la nation. Proposer la vision de leur futur. Nous dire ce qu’ils veulent faire avec nous, et que nous acceptions sans chèque en blanc qui soit pour eux liberté de (nous) tuer.

Dimanche prochain un Président sera mal élu sans doute. Mais une opposition sera en quête de projet et de visibilité. Car le Congo est aujourd’hui orphelin d’idées.

Benda Bika

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