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Brazzaville

6e forum mondial sur le développement durable

Un honneur et un privilège pour le Congo

Le 6e forum mondial du développement durable s’est ouvert dans la salle des congrès du Palais du Parlement à Brazzaville le 29 octobre 2008, sous le haut patronage du président de la Tanzanie, Jakaya Kikwété, président en exercice de l’Union africaine, en présence d’une dizaine des chefs d’Etat et de gouvernements d’Afrique. Prélude à ce grand événement mondial, un déjeuner de presse a été animé par le directeur de Cabinet du président de la république, président du comité d’organisation, Firmin Ayessa, le samedi 25 octobre 2008 à l’hôtel Olympic. La cérémonie de lancement des travaux au Palais de Parlement, le 27 octobre 2008 a été rehaussée de la présence du Premier ministre, chargé de la coordination de l’action gouvernementale et des Privatisations. Isidore Mvouba,

« Ce que nous attendons de ce forum, c’est que l’Afrique prenne toute sa place sur les questions de développement économique, de gouvernance, d’innovation, d’infrastructure de développement durable. Il faut arrêter de raisonner en vase clos. Il faut associer l’ensemble du continent et montrer que le développement durable, c’est la transversalité de la pensée et de l’action. Je que j’attends essentiellement c’est que l’Afrique apporte son souffle au développement durable pour ne pas que ce soit une doctrine un peu désuète. » a déclaré M. Emile Henri Mallet, l’organisateur de ce forum.
Ajoutant : « Ce forum qui se tient en Afrique pour la première fois et que le continent africain doit prendre toute sa place sur les questions du développement durable. »
Le développement durable a dit le ministre Henri Djombo « est une conjonction d’actions menant à l’amélioration des conditions de vie des populations »
Dans ce même chapitre, Jean-Marc Laveille, dans son ouvrage « Droit international de l’environnement »  [1] écrit : « La protection de l’environnement (l’air, le sol ; les ressources naturelles, la faune, la flore, les paysages) est un défi majeur pour la génération actuelle et les générations futures. Cependant, l’Afrique centrale ne peut relever un tel défi que si elle traduit par les actes, le nouveau droit à l’environnement sain » inscrit dans les constitutions de ses Etats membres.

Prenant la parole au lancement des travaux, Jean Ping, président de la Commission de l’Union européenne a reconnu que « l’Afrique est pour des multiples raisons que l’on sait, le continent le plus vulnérable aux défis environnementaux et aux problèmes qui y sont liés (sécheresses, inondations, intempéries, crises alimentaires et sanitaires etc. Aujourd’hui, l’accentuation de l’effet de serre du fait de l’hyperactivité des hommes et le réchauffement planétaire qui s’ensuit, entraînent de graves conséquences du point de vue météorologique, sanitaire ou économique. » Il a rappelé les propos de l’ancien président français, Jacques Chirac : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l’admettre. L’humanité souffre. Elle souffre de mal développement, au nord comme au sud et nous sommes indifférents. La terre et l’humanité sont en péril et nous sommes tous responsables. » Jean Ping, s’est interrogé : « Comment concilier désormais une nature et un climat qui se retournent contre les hommes avec le développement ? Comment identifier et appliquer un modèle de croissance qui ne soit pas déconnecté des dimensions environnementales et sociales ? Comment en effet sans tomber dans l’angélisme, concilier concrètement les intérêts collectifs de l’Humanité toute entière (contraintes extérieures) ; notamment en matière de légitime aspiration à la croissance et au développement, à la lutte contre la pauvreté et la maladie, à l’accès de l’énergie et à l’eau potable ? »
Pour les Nations Unies a-t-il souligné : « la recherche des solutions au réchauffement de la planète ne doit pas compromettre le développement économique. » L’orateur a formé le vœu qu’ « à l’issue des assises de ce forum, sera ouvert un chapitre décisif dans les arcanes du partenariat international notamment pour la gestion intégrée des forêts du Bassin du Congo en apportant l’appui nécessaire à la Commission des Forêts de l’Afrique Centrale (COMIFAC), et en mettant sur les rails un projet d’envergure mondiale sur le potentiel hydroélectrique du fleuve Congo pour la production d’énergie propre, désormais au cœur de l’économie nouvelle du développement durable. » Il a également dit que pour que le développement soit promu en Afrique, le continent a aussi besoin d’investir des les secteurs critiques tels que l’eau, les infrastructures et services, l’agriculture, la production d’énergie et le tourisme et ce, de façon appropriée et proportionnellement aux énormes défis qui se posent à lui. « Nous devons judicieusement investir dans les petites et moyennes entreprises de transformation et de traitement. Nos réserves immenses de matières premières nécessitent une transformation sur place pour créer et développer des opportunités d’emploi et élever les niveaux de revenus de nos populations, en particulier des zones rurales. Nous avons également besoin d’investissement en vue de la transformation et la valorisation de notre bois et de nos produits agricoles pour soutenir les efforts d’industrialisation. L’Afrique ne peut pas et ne doit pas demeurer pour toujours le fournisseur de produit brut et soutenir l’industrialisation ailleurs. Dans une optique de durabilité, le partenariat avec des entrepreneurs africains sera avantagé et soutenu par des politiques d’investissement nationales avantageuses aux fins de l’acquisition et de l’assimilation des capacités, des connaissances et des compétences. »
Le président de la Commission de l’Union Africaine a demandé aux participants de renouveler dans le document final du présent forum les appels lancés respectivement dans la Déclaration de Maputo sur le développement agricole et le combat contre l’insécurité alimentaire, ainsi que dans la Déclaration de Shar El-Sheikh sur l’eau et l’assainissement de leur mise en œuvre.

Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre, Isidore Mvouba a relevé un défi majeur : l’extraordinaire biodiversité de notre planète, fruit d’une évolution de plusieurs milliards d’années qui est menacé par l’homme moderne, responsable de l’extinction d’un nombre sans cesse croissant d’espèces vivantes. Cette situation résulte d’une surexploitation de la flore et de la faune, une destruction des habitats due à la déforestation, au surpâturage, à l’assèchement des zones humides et à l’introduction des espèces étrangères. Il est admis a-t-il souligné qu’avant la fin du siècle, la température moyenne du globe pourrait augmenter de 2° à 4° Celsius. Ce qui revient à dire que 15 à 37 des espèces vivantes pourraient ainsi voir rayées de la planète avant 2050. Ainsi la 6e édition devrait donner des réponses idoines à plusieurs questionnement, car elle offre la possibilité d’assumer les devoirs, tant qu’il est impérieux d’agir. C’est pourquoi, a-t-il indiqué : « le développement durable ne peut se concevoir dans le cadre d’un seul pays, il est par vocation global et concerne tout le village planétaire. »
Les conclusions des travaux de Brazzaville sont très attendues, c’est pourquoi le Premier ministre a exhorté les participants à mettre l’accent sur la coopération bilatérale et multilatérale dans cette lutte pour la survie de l’humanité.
« Tout en souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouvert au nom du président Denis Sassou Nguesso, le 6e forum mondial du développement durable » a-t-il conclu.


Développement durable

Les enfants constatent que la moitié des 8 OMD ne sont pas réalisés. Un sursis de huit ans est accordé aux dirigeants du monde d’ici 2015.

Au cours de l’ouverture du 6e Forum mondial sur le développement durable, une enfant d’une dizaine d’années, a pris la parole au nom de tous les enfants du monde pour s’adresser aux chefs d’Etat, ministres, ambassadeurs etc. Huit ans se sont déjà écoulés depuis septembre 2000, est-ce que les dirigeants de l’Afrique ont relevé au moins de moitié les défis de l’Afrique pour que tous les peuples démunis accèdent au bien-être. Sa réponse a été non. Voici l’intégralité de son propos.

Chers parents, au nom de tous les enfants du monde, je vous remercie de me donner la parole pour m’adresser à votre assemblée, du haut de cette tribune.
Depuis quelques temps, nous avons appris que le 6e Forum mondial du développement durable se réunit à Brazzaville.
C’est une bonne chose, parce qu’on nous dit que notre continent est sous développé et connu pour ses calamités.
Au mois de septembre 2000, la communauté internationale, réunie au siège des Nations Unies à New York, s’est engagé à atteindre en 15 ans, 8 objectifs importants pour tous les pays /
• Réduire l’extrême pauvreté et la faim ;
• Assurer l’éducation primaire pour tous ;
• Promouvoir l’éducation des sexes et l’autonomisation des femmes ;
• Réduire la mortalité infantile ;
• Améliorer la santé maternelle ;
• Combattre le VIH/Sida, le paludisme et d’autres maladies ;
• Préserver l’environnement ;
• Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

Huit ans se sont écoulés déjà, est-ce que vous avez relevé au moins de moitié ces défis que tous les peuples démunis accèdent au bien-être ? Oui ou non ? puisque c’est non, il vous reste encore sept ans pour honorer vos engagements ! Comment le ferez-vous si tout le monde n’en prend pas conscience ?

Maintenant, on parle de multiples crises et des conflits que connaît nôtre planète : crise alimentaire, crise énergétique, crise sanitaire, crise financière, crise économique, crise morale, conflits armés, dégradation de l’environnement, tout cela en plein réchauffement climatique provoque par l’homme.

Aujourd’hui, une grande partie de la population de la terre croupit dans la pauvreté et rien n’est fait pour changer cette situation. Quel espoir vus nous donnez donc pour satisfaire nos besoins aujourd’hui et demain, ceux de nos enfants à nous ?

Nous comptons sur vous, chers parents, vous qui avez solution à tout et que rien ne peut dépasser dans la vie.

Nous comptons sur votre sens de responsabilité, sur votre générosité, sur le génie de votre intelligence collective, sur une solidarité entre le nord et le sud, sur la solidarité entre les générations, pour résoudre les problème alimentaires, de santé, d’éducation, d’eau potable, d’énergie, des infrastructures de base, de financement, de gestion de ressources et des écosystèmes naturels, de commerce équitable, de migrations etc.

Chers parents, en tant que pépinière de l’humanité, nous comptons sur votre sagesse pour dégager nos horizons et nous faire espérer un monde meilleur.

En comptant sur les solutions durables et le respect des engagements qui résulteront de ce Forum, nous souhaitons plein succès à vos travaux

Vive la solidarité internationale !

Je vous remercie.

Ch.Mb.

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