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Accord avec le Soudan en vue de normaliser les relations

TCHAD - AFP

Le Tchad et le Soudan ont signé mercredi à N’Djamena un accord en vue de normaliser leurs relations, rompues depuis le mois d’avril, en s’engageant à régler diplomatiquement leur différend et à ne plus tenter de se déstabiliser via des mouvements rebelles.

Il prévoit notamment le déploiement d’une "force mixte" dans des zones de part et d’autre de la frontière.

« Le Tchad et le Soudan décident de régler par la voix diplomatique leur différend, de tourner la page du passé et d’ouvrir une nouvelle page dans leurs relations dans la compréhension mutuelle, la complémentarité de leurs intérêts et la consolidation de leurs relations bilatérales »", selon le texte de l’accord.

Celui-ci a été signé par le ministre soudanais des Affaires étrangères Lam Akol et le ministre tchadien de l’Administration du territoire, Mahamat Ali Abdallah, qui assure l’interim de son collègue des Affaires étrangères Ahmat Allami, en déplacement à Paris.

Un accord assez similaire avait été signé par les présidents tchadien Idriss Deby Itno et soudanais Omar al-Béchir en février à Tripoli, sous l’égide de la Libye, alors que leurs relations s’étaient gravement dégradées depuis plusieurs mois.

En décembre, le Tchad s’était dit en « état de belligérance » avec le Soudan, quelques jours après une offensive, repoussée par l’armée tchadienne, de rebelles tchadiens que N’Djamena avait accusé Khartoum de soutenir, contre la ville frontalière d’Adré.

L’accord de Tripoli n’avait pas empêché cette dégradation de se poursuivre et le président Deby Itno avait annoncé le 14 avril la rupture des relations diplomatiques avec Khartoum, au lendemain de l’échec d’une offensive sur N’Djamena des rebelles tchadiens du Front uni pour le changement (Fuc), soutenu par le Soudan, selon le Tchad.

Khartoum soupçonne de son côté N’Djamena de soutenir les mouvements qu’il combat depuis 2003 dans sa province occidentale du Darfour, frontalière du Tchad.

Les deux parties ont convenu mercredi que « la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays soit laissé à l’appréciation des deux chefs d’Etat ».

"Les deux parties s’engagent à interdire l’utilisation de leurs territoires respectifs pour des activités hostiles destinées contre la souveraineté et l’intégrité de chacune d’elle", et "s’engagent à interdire la présence et l’hébergement d’éléments rebelles dans leurs territoires respectifs", précise aussi le document, des dispositions déjà contenues dans l’accord de Tripoli.

Une "commission politique de suivi et d’application" de l’accord se réunira tous les trois mois alternativement dans les deux capitales, selon le texte.

Une commission militaire mixte de sécurité sera par ailleurs chargée de surveiller la frontière entre les deux pays, selon le document qui prévoit également le déploiement d’une "force militaire mixte" dans plusieurs zones de part et d’autre de la frontière.

"La signature de cet accord traduit la volonté de deux pays à transcender leurs incompréhensions et à préserver l’intérêt de deux peuples frères", a déclaré Mahamat Ali Abdallah.

"Le Tchad va se mettre dès l’instant à appliquer les engagements pris, tout en souhaitant qu’il soit de même du côté soudanais" a-t-il ajouté.

"Mon pays s’engage à traduire dans les faits les dispositions de cet accord", a répondu Lam Akol, ajoutant que "cet accord constitue la phase la plus importante pour la normalisation des relations entre les deux pays".

Lam Akol était arrivé la veille à N’Djamena, porteur d’un message du président Béchir à son homologue tchadien.

Il avait annoncé qu’une commission mixte allait travailler à résoudre des "questions urgentes" en vue du "rétablissement très rapide des relations entre les deux pays".

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