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Attention, Michel Houellebecq arrive !

Houellebecq

La bataille des journalistes littéraires est maintenant lancée en France avec la parution du nouveau roman de Michel Houellebecq, La Possibilité d’une île ( à paraître le 31 août, chez Fayard, 22 euros).

Si vous faites un petit détour du côté du « Blog ami » de Pierre Assouline ( retrouvez le lien sur notre Blog, rubrique « Liens intéressants » ), vous remarquerez à quel point les échanges virulents des intervenants légitiment la place qu’occupe désormais cet écrivain dans le paysage littéraire français.

Et lorsqu’un journaliste - comme dans l’hebdomadaire L’Express de cette semaine - se lance le premier dans la critique de ce livre que personne d’autre qu’un cercle d’initiés n’a lu, on en vient presque à sourire. En effet, Olivier Le Naire écrit ceci :

« Michel Houellebecq a écrit 488 pages souvent provocantes, parfois écœurantes, toujours intelligentes, qui, à elles seules, auraient suffi à constituer l’événement de cette rentrée littéraire. Dommage que La Possibilité d’une île donne lieu à toutes sortes de manipulations médiatiques qui n’auront finalement servi qu’à brouiller les pistes. »

Mais attendez, les pages du livre que le journaliste a qualifiées « d’intelligentes », vont presque passer plus loin à la tronçonneuse digne du film Scareface lorsqu’il s’agit d’opposer Michel Houellebecq à Louis Ferdinand Céline, l’auteur de Voyage au bout de la nuit :

« Mais ses inconditionnels - de Houellebecq - ont beau voir en lui le nouveau Céline, il n’a de l’auteur du Voyage que la violence, la désespérance, la lucidité. Pas cette puissance, cette singularité stylistique qui font la différence des plus grands. Officiellement, la platitude de l’écriture serait chez Houellebecq un choix assumé - une marque d’époque. Or on a plutôt l’impression qu’il cherche encore son style, en lisant ces phrases - aucunement au second degré - où il se laisse aller à un lyrisme pseudolittéraire : « Les falaises dominent la mer dans leur absurdité verticale, et il n’y aura pas de fin à la souffrance des hommes. » C’est cela, Michel, c’est cela ! Sans parler des « poèmes », du genre : « Je suis seule comme une conne/ Avec mon/ Con ». Les adeptes du haïku apprécieront peut-être. Mais Houellebecq, lui, peut mieux faire, beaucoup mieux. Il l’a déjà prouvé. ».

Du coup, pour nous forger notre propre avis, ne vaudrait-il pas mieux attendre la parution du livre le 31 août ? La sagesse va dans ce sens puisque ni Beigbeder dans Voici ni Olivier Le Naire dans L’Express ne semblent nous donner un avis clair et net. Est-ce la peur d’être en inadéquation avec le verdict du lectorat qui, lui, se moque des avis de ces journalistes choisis à la volée et à qui on a remis le texte en exclusivité tout en leur demandant de signer une clause rigide de confidentialité ?...

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