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Biens mal acquis - Isidore Mvouba : "le chien va mordre"

Sonnées par l’affaire des Biens mal acquis, les autorités de Brazzaville ont décidé de se défendre. « Trop c’est trop  » a martelé Isidore Mvouba devant une foule de militants du PCT reprenant en les adaptant, des chansons de propagande mobutistes : un signe de fin de règne qui ne trompe pas.

Le chien de son maître

« le chien aboie, la caravane passe. Cette fois-ci, le chien va mordre  » a promis un Isidore Mvouba dont le contenu du propos contraste avec un physique massif et mollasson. Considéré comme le cadre le plus idiot du PCT et du Pool, Isidore Mvouba a semblé donner raison à ses détracteurs en tordant le sens originel du fameux adage prisé ces temps ci par les membres de son parti « le chien aboie la caravane passe  » car d’ordinaire c’est eux, les agents du Chemin d’Avenir qui tiennent le rôle de la caravane et les adversaires du grand bâtisseur (Sassou) celui du chien. Désormais, Mvouba veut jouer le rôle du chien (ce qui n’est pas si faux que ça) et, en falsifiant ce proverbe des gens du désert, notre premier ministre fantoche et fantôme nous met, comme disent les bédouins, « l’est en ouest  »

Destabilisation

« Complot, néocolonianisme, volonté de déstabilisation » aboient en chœur les ministres Pierre Mabiala, Thierry Moungalla, le conseiller Laurent Tengo et un prétendu prof d’Université (Marien Ngouabi) Serge Ikiémi. Pour eux, l’ONG, Tranparency International France, a « une volonté de déstabiliser le Congo à un moment où ce pays a recouvré la paix et où il affiche une croissance à deux chiffres, tandis que Imbouilou est sur le point d’entrer en activité et que l’eau potable va être distribuée aux Congolais, les aéroports et les ports construits, les routes bitumées. Oui, il s’agit bien d’une volonté de nuire. Ce n’est donc pas hasard si une ONG s’en prend au Congo, pays dont le chef de l’Etat est pourtant un homme probe, etc. etc. ».

Les ONG étrangères veulent destabiliser le Congo ? Et alors. Quel humaniste n’a jamais tenté de renverser une dictature ? Mais qu’ils sont naïfs !

Désormais, on ne peut rien leur cacher en effet, car, pour une fois, ils ont compris qu’on veut leur peau. Et franchement aucun Congolais ne pleurera sur leur triste sort.

D’ailleurs Me William Bourdon n’a jamais caché les mobiles qui l’ont poussé à charger trois chefs d’Etats africains dont les pays regorgent de pétrole : à cause de leur politique de vol et de détournement des ressources nationales, ces Présidents (non élus) affament leurs populations.

C’est clair et précis. Pour Me William Bourdon, ces Présidents voleurs doivent débarrasser le plancher. Comment ? Par la seule arme dont il dispose : le Droit. En faisant condamner Sassou, Obiang, Bongo, il les discrédite et invalide à jamais leur qualité de Président : le rêve de tout Africain épris de justice et de liberté !

Non ingérence

Riposte de nos voyous africains : « mais de quel droit vous mêlez-vous de nos affaires ? Vous n’êtes pas Africains, et vous n’avez jamais été lésés, puisque, selon les Textes en vigueur dans votre propre pays , La France, pour porter plainte contre une personne morale ou physique il faut être originaire du même pays que cette personne. Or vous êtes des étrangers qui poursuivent un chef d’Etat étranger. Pourquoi ne laissez-vous pas les Africains régler eux-mêmes leurs problèmes ? C’est du néocolonianisme !  » s’indignent les partisans congolais de Sassou.

Son avocat français Me Jean-Pierre Versini Campinchi avait déjà donné le ton en s’étonnant de la « position singulière » de la Cour de cassation : « Avec cette jurisprudence, n’importe quelle association française qui dénonce la torture va pouvoir attaquer Georges W. Bush pour la guerre en Irak  »(France Soir 13 novembre 2010) . Dans son ironie, l’avocat du tyran congolais oublie que les ONG américaines ne l’ont pas attendu pour dénoncer les tortures ordonnées par Bush sur les prisonniers irakiens à Guantanamo.

Vols avérés

En clair, les amis, parents et alliés de Sassou ne nient pas le vol, ils ne contestent pas l’acquisition des biens meubles et immeubles par le vol. Du reste, eux-mêmes, propriétaires d’immeubles sur le sol français, n’ont pas la conscience tranquille. Mais ce qu’ils aimeraient c’est voir les Congolais, eux-mêmes (et pas d’autres à leur place), porter plainte contre celui qu’on accuse détenir des biens frauduleusement acquis en France (et bien sûr ailleurs aussi).

En somme, ils disent : « Laissez, si elles ont les couilles bien suspendues, laissez les victimes congolaises se défendre elles-mêmes  ». Ce qui en langage de dictateur veut dire : « ils peuvent toujours courir » ou (c’est le cas de le dire ici ) « le chien aboie, la caravane passe ».

La farce judiciaire du procès du Beach

Mais Me William Bourdon qui n’est pas né de la dernière pluie, sait ce qui se passe quand la Justice de Sassou décide de laisser les Congolais laver leur linge sale en famille. Le procès/mascarade des généraux de Sassou ayant massacré des Congolais au Beach de Brazzaville en 1999 est un exemple éloquent de la façon révoltante dont on dit le Droit sur les berges du fleuve Congo.

Non, cette fois-ci ce ne sera pas Brazzaville qui jugera Sassou, car disait encore Me Bourdon, autant demander à une Cour composée de militants SS de juger un chef nazi. Il sera simplement acquitté avec acclamation et dédommagements. C’est ce qui arriva au procès des assassins du Beach. Blanchis, les généraux sabrèrent du champagne.

Les Mvouba, Ibovi, Okyémi savent bien que les Congolais intra muros, même dans leurs rêves les plus fous, n’oseront pas poursuivre la famille Sassou en justice pour acquisition de biens qu’aucun salaire ne peut justifier, à plus forte raison quand certains membres de cette famille sont sans emplois ! Raison pour laquelle, avec un cynisme consommé, ces "petits messieurs" disent : « laissez les Congolais s’en charger eux-mêmes ». Ils le disent en sachant bien que grâce à la terreur qu’ils ont instaurée au Congo, aucun Congolais n’oserait le faire. Autant dire que si aucune ONG étrangère de la trempe de Tranparency International ne s’en charge, ils peuvent dormir en paix.

Aide étrangère

« Mais quand on a les mains liés, il n’est pas mauvais qu’un étranger te prête main forte » a dit judicieusement Benjamain Ntougamani dans une vidéo visible sur le site Zenga-Mambu.

Aujourd’hui les Congolais sont bâillonnés par Sassou. Tous, à 99%, sont ravis que Survie, Sherpa et Transparency International France marchent sur la prétendue souveraineté nationale incarnée par un Président qui a 110 comptes bancaires (connus) en France alors que ses compatriotes meurent de polio à Pointe-Noire, ville aujourd’hui sujette à de terribles inondations.

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