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Libre opinion

Compte-rendu du 1er conseil de ministres du gouvernement en exil

La rédaction a reçu le texte ci-après émanant du gouvernement en exil de Me Tony Moudilou.

Notre avis : il s’agit du premier acte politique du récent groupe de pression ayant vu le jour dans le paysage contestataire congolais. La diaspora congolaise, c’est le moins qu’on puisse dire, regorge de contre-pouvoir au pouvoir de Sassou. Il reste que la mise en place d’un "gouvernement en exil" donne une nouvelle dimension au modus operandi envisagé par tous ceux qui, ex situ, veulent en découdre avec le régime très contesté de Denis Sassou Nguesso.

Compte rendu

L’an deux mille neuf, le 13 octobre, s’est tenu à Paris au siège du Gouvernement en exil l e premier Conseil des Ministres présidé par le Chef du Gouvernement Maître Tony Gilbert MOUDILOU.
Prenant la parole le Chef du Gouvernement a présenté la situation combien dramatique et chaotique qui prévaut dans notre pays depuis le retour au pouvoir par coup d’Etat le 13 octobre 1997 doublé d’une effraction le 12 juillet dernier à l’occasion du passage en force par Monsieur Sassou Nguesso (tricherie électorale). Deux points figuraient à l’ordre du jour :

- La situation politique sans précédent qui prévaut dans notre pays.

- La situation chaotique et sociale prévalant dans notre pays.

Ces deux actes ramènent ainsi notre pays aux tristes périodes d’avant la Conférence Nationale Souveraine où les libertés, toutes les libertés, étaient confisquées.

1°- En effet depuis le 12 juillet 2009, date du holdup électoral, un déni de liberté et des droits les plus élémentaires est imposé à tous les dirigeants de l’Opposition projetant notre pays aux tristes périodes d’avant la Conférence Nationale Souveraine du 20 février au 10 juin 1991.

En effet tous les dirigeants de l’Opposition sont privés de tout mouvement, les arrestations arbitraires sont quasi quotidiennes. Depuis le 12 juillet la gendarmerie, sous la direction du Général Moukoki, fait la pluie et le beau temps. Il arrête sans forme de procès. Il dénie toute liberté d’aller et de venir sur l’ensemble du Territoire national à tous les leaders de l’Opposition. Ainsi depuis le 12 juillet, Mathias Ndzon, Kinfoussia, Edouard Poungui, Maître Malonga, Bonaventure Mbaya, Marion sont séquestrés et confinés à résidence surveillée. Ce qui bafoue ainsi les règles élémentaires des Droits de l’Homme et des libertés.

2°La situation sociale, est telle que, les congolais depuis le retour de Monsieur Sassou Nguesso connaissent une dégradation économique de leur vie. Notre pays a gagné plus d’argent dans la seule période de 2004 à 2008 soit 11 mille milliards de francs Cfa . Paradoxalement notre peuple est plus pauvre qu’il y a 50 ans. Un peuple complètement démuni et qui n’arrive pas à faire face au quotidien car tout s’est aggravé avec la crise internationale. Pendant ce temps les Ministres, le clan Sassou et quelques apparatchiks se vautrent dans l’opulence.

Le seul hôpital du Congo situé dans la capitale est vide. La situation est telle que si rien n’est fait dans l’immédiat par les patriotes, il ne restera du pays que le nom, toute la population aura disparu par manque de tout : les populations congolaises ne vivent que d’expédients. L’eau manque dans tous les foyers alors que le plus grand fleuve d’Afrique, le deuxième au monde, coule dans notre capitale.

L’électricité est un luxe. Nos écoles manquent de tables banc et nos enfants obligés contraints au système D pour s’asseoir. Pourtant notre pays reste le plus grand producteur de bois.

Que d’espoirs déchus au sortir de la Conférence Nationale souveraine ! Le Dictateur n’a jamais changé sa manière de gérer le pays, bien au contraire, il s’est entouré d’hommes et femmes sans foi, ramenant notre pays 50 ans en arrière.

Vu ce qui précède, après un débat très fraternel et consensuel, le Conseil des Ministres affirme son attachement indéfectible aux grands changements à opérer dans notre pays, ceci dans une véritable alternance. Il a pris l’engagement ferme et solennel de mettre tout en œuvre, et par tous les moyens légaux et, au besoin, illégaux pour chasser du pouvoir le régime meurtrier et corrompu de Monsieur Sassou Nguesso. Faire tout pour redonner espoir au peuple congolais dans toute son intégralité ; du Nord à l’Est ; de l’Ouest au Sud. Milite pour que notre pays recouvre toutes ses lettres de noblesse et permettre à notre jeunesse de pouvoir réaliser ses rêves.

Le Conseil des Ministres lance un appel solennel à toutes les forces vives d’où qu’elles se trouvent , Nord, Ouest, Est, Sud afin de conjuguer tous nos efforts pour bouter de la scène politique les irresponsables et usurpateurs au pouvoir depuis le 15 octobre 1997.

Monsieur Sassou Nguesso et son gouvernement composé de voleurs et de corrompus, n’ont plus d’idéal pour notre pays.

C’est pourquoi, devant ce qui précède, le Conseil des ministres a décidé de donner un ultimatum de 90 jours inclus à Monsieur Sassou pour libérer les dirigeants de l’Opposition assignés à résidence surveillée. Passé ce délai, le gouvernement se réserve le droit de passer à des actions supérieures dont, bien entendu, le contenu reste secret. Monsieur Sassou, vous voilà prévenu. « Bâtisseur infatigable », vous avez fatigué tout le pays.

Le Conseil des Ministres prend la communauté nationale et internationale à témoin pour les conséquences qui pourraient s’engendrer suite à un refus de la part du pouvoir et de monsieur Sassou Nguesso. Commencé à 19 heures précises, le premier Conseil des Ministres a pris fin à 22 heures précises.

Fait à Paris le 13 octobre 2009

Pour le Gouvernement des patriotes, son Premier ministre, Maître Tony Gilbert MOUDILOU.

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