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Congo Brazzaville : qui veut manger le miel dans la fumée ?

Après la rencontre de Denis Sassou Nguesso avec les sages du Pool, notamment la main qu’il a tendue à Fréderic Binsamou alias Ntumi, le ciel du département du Pool avait commencé à s’éclaircir peu à peu. Un communiqué du chef d’état-major général, le général Guy Blanchard Okoï, dans lequel il a annoncé la levée des barrages militaires dans certains axes du département du Pool, a été publié ; plusieurs proches collaborateurs de Ntumi, en l’occurrence Gustave Ntondo et Franck Euloge Mpassi gardés à la maison d’arrêt de Brazzaville et à la DST (direction de la surveillance du territoire) ont été libérés ; des missions pour négocier la sortie des ninjas, conduites entre autres par Joachim Mbandza (ancien directeur de La Semaine Africaine) et Landry Kolelas (ancien ministre du Commerce, qui a été nommé à la réinsertion des ex-combattants) ont eu lieu. Voilà ce qui a fait renaitre l’espoir dans les cœurs meurtris des populations de ce département en proie à un conflit armé qui les avaient contraintes de quitter leur villages à cause des bombardements de l’armée gouvernementale qui ont fait d’énormes dégâts humains et matériels.

C’était sans compter avec le dard des abeilles.

Car cet éclairci et cet espoir ne vont être qu’éphémères. Fausse lune de miel. Pour cause, l’assassinat par les forces spéciales de Sassou Nguesso du ninja, Mikissi, que le pouvoir présente comme le numéro 2 des Ninjas Nsilulu, révolte, sème le désarrois et la confusion. Ce coup de Jarnac risque de stopper toutes les missions de négociations, et remettre les Congolais dans la psychose de la guerre.

Pourtant, il y a aussi d’autres situations qui confirment deux sons de cloches dans les rangs du pouvoir de Brazzaville. On cite la fameuse nomination et affectation du général Ngatsé Nianga Mbouala au poste d’attaché militaire dans une ambassade, mais dont on ne parle que dans des réseaux sociaux, l’affaire des Indignés du 242 avec Wilfrid Etoka dans laquelle la France serait intervenue pour calmer le jeu à Paris et à Brazzaville, le tacle donné à Rodolphe Adada, ambassadeur du Congo en France, la querelle médiatique entre Charles Zacharie Bowao et Pascal Tsatsi Mabiala, et enfin la conférence de presse du leader de Yuki, Guy Brice Parfait Kolelas, qui viennent troubler le ciel congolais qui commençait à se dégager.

Pire, l’ouragan annoncé par la météo politique a commencé à souffler. Au Zimbabwe, il a mis le président Robert Mugabe dans une position très inconfortable. Au Congo-Kinshasa, l’attaque du domicile d’un opposant et l’assassinat de son épouse risquent d’enflammer le pays dans les prochains jours. Au Congo Brazzaville, les faits parlent et montrent que les jusqu’au-boutistes qui ne veulent pas que cesse la guerre dans le Pool, qu’il y ait le dialogue national et qui ont boudé la main tendue de Sassou Nguesso à Ntumi piquent encore forts. Et, ils bourdonnent pour dire « nous sommes encore là ! » Ils tirent, eux aussi, la couverture de leur coté, et entonnent leur refrain pour obliger Sassou Nguesso à danser le cha-cha-cha. Mais qui entretient ce flou et veut manger le miel dans la fumée ?

C’est à la recherche de la réponse à cette question que nous proposions à faire le voyage dans ces quelques pages à travers ces quelques informations que nous avons récoltées dans les ruches de certaines officines.

Un pas en avant, un pas en arrière

Il est devenu clair que Sassou Nguesso n’est pas seulement en guerre avec Fréderic Binsamou alias Ntumi ou tous les Congolais qui ne veulent pas reconnaître la légitimité de son pouvoir ; mais il est aussi en contradiction avec les membres de son propre clan ou de son parti politique qui, chaque fois, qu’il fait un pas pour avancer, l’obligent à faire un autre qui le ramène en arrière, pour garder le statut quo ou faire leur volonté. Ces félons profitent de cette situation confuse que vit le pays pour lui rappeler ce principe cher à leur parti : « Camarade président ! Tu avances, on te suit. Tu t’arrêtes, on te pointe ! Tu recules, on t’abat ! »

Ngouabi l’apprit à ses dépens.

Des selfies, des demandes d’audiences qui n’honorent pas Sassou Nguesso

Denis Sassou Nguesso qui connaît bien ce principe de son parti, ne sait donc plus quoi faire et à qui se confier. Il panique et fait ce que lui dit son cœur. Peut-être aussi ce que lui dicte son épouse, puisque parait-il que le pouvoir peut-être aussi sexuellement transmissible comme l’a voulu tester la première dame du Zimbabwe. Il effectue des voyages là où il n’est pas attendu. Il tend la main au « terroriste » Ntumi ; Il veut être médiateur international même dans les situations qui ont lieu en Asie, en Amérique du sud… alors que les autres membres du clan et de son parti veulent continuer la guerre. Il se fait des selfies avec ses homologues présidents comme un vulgaire fan.
D’ailleurs, ses nombreux collaborateurs qui pour la plus part sont ses proches parents ne cessent de lâcher dans les quartiers nord de Brazzaville qu’il n’écoute plus personne.

Mais, ceux qui connaissent bien l’homme disent que ce « un pas en avant, un pas en arrière  » ressemble au cha-cha-cha mexicain en vogue dans les années 1950. En effet, le cha-cha-cha se danse à quatre temps. Il mêle les rythmes de la mambo et de la rumba.

C’est donc cette danse qui a inspiré la politique de Denis Sassou Nguesso mêlant l’envie d’arrêter la guerre et de la continuer.

Dans sa stratégie politique, Sassou Nguesso s’est toujours comporté en flic. Il fait en même temps l’espionnage et le contre espionnage. Il se plait à mettre en contradiction ses propres collaborateurs. Tant pis, même si ce jeu peut les amener à la mort. Pendant plus de trente ans, le pays n’a fait que danser le cha-cha-cha. Ceux qui révèlent ce comportement de Sassou Nguesso citent en exemple les «  partition  » jouée par lui et qui a mis en contradiction les généraux Blaise Adoua, Avoukou, Dominique Okemba, Ngatse Nianga Mbouala et le colonel Marcel Tsourou.

Les « Démons crachés de l’autre république  », un roman prémonitoire ?

Déjà dans notre roman, Les « démons crachés » de l’autre République, 214 pages,
Paris, Éditions L’Harmattan, 2007, dans lequel nous contons la guerre de 1997 et l’histoire des disparus du Beach de Brazzaville, nous avons eu la prémonition de parler du président Manouana alias un pas en avant, un pas en arrière. Comme si c’était Denis Sassou Nguesso.

La nomination du général Ngatsé Nianga Mbouala au poste d’attaché militaire

La nouvelle a été publiée dans les réseaux sociaux. Elle fait état de la nomination, suivie de l’affectation du général Ngatsé Nianga Mbouala, alias Djo Bill, à l’ambassade du Congo au Liberia. Mais, ce dernier aurait décliné l’offre. D’après l’auteur de ce post, le général Nianga Mbouala aurait dit qu’il n’a pas été formé militaire et nommé général pour aller travailler dans une ambassade. Il ne veut pas être mis au garage comme un certain Niombela.

Mais, ceux qui observent la guéguerre de Nianga Mbouala avec Jean Dominique Okemba et qui savent lire les filigranes des événements, disent que c’est à cause de cette petite phrase : « On peut jeter un ami en prison ; mais on ne peut pas lui faire ça !  » Que le général Nianga Mbouala aurait lâché lorsqu’il s’était rendu à l’Hôpital Pierre Mobengo (l’hôpital militaire de Brazzaville), voir le corps du colonel Marcel Tsourou, alors que ce dernier avait trouvé la mort à la maison d’arrêt de Brazzaville, après avoir été torturé.

Mais, d’autres langues qui y ajoutent sa fidélité à Denis Sassou Nguesso, donnent l’impression que le général Nianga Mbouala qui aurait sous ses ordres 5000 éléments armés, commence à être un pion gênant qu’il faut vite écarter comme dans un jeu de dames.

(Mwa nzembo ya ba nkoko etoka nanu. Un petit chant pour marquer la pause et vous permettre de respirer) comme aurait dit Georges Embana, dans son émission radiodiffusée, Lisapo ongue.

Affaire des indignés du 242 avec Wilfrid Etoka

Dans le cadre de la guerre qu’ils mènent contre leurs compatriotes congolais qui sont cités dans l’affaire des biens mal acquis et qui sont poursuivis en France, les Indignés 242 ont donné un petit concert gratuit devant le domicile de Wilfrid Etoka, patron de la société Sardp Oil et proche parent de Denis Sassou Nguesso, dont la justice suisse avait fait saisir, fin juin 2016, plusieurs comptes. L’affaire qui a eu lieu en France et qui relève du droit privé a été érigée au Congo en une affaire d’Etat.

Wilfrid Etoka a, en effet, mobilisé tout le clan au pouvoir et tout l’appareil d’Etat jusqu’à ses fanatiques qui ont proféré des menaces de morts à l’endroit des indignés et leurs parents qui sont à Brazzaville.

Une plainte a même été déposée à Brazzaville contre Roland Nitou, le leader du groupe ; et sa mère a même été convoquée au commissariat central de Brazzaville.
Mais, parait-il que c’est après sa réception à L’Elysée où il a bu un verre glacé que notre Roland Nitou aurait réussi à calmer ses « bilayis  » c’est- à-dire ses fétiches de combat ; et que sa colère serait redescendue dans les tripes ; Et, à Brazzaville c’est aussi un coup de fil de l’Elysée qui aurait poussé le pouvoir à mettre l’eau dans son vin.

Cependant, le procureur de la République, Oko Ngakala, s’était fait remonter les bretelles et avait été remis dans ses petits souliers. Il serait tout simplement allé trop vite en besogne.

Certes à travers cette plainte, l’aile qui contraint Sassou Nguesso à faire aussi un pas en arrière lorsqu’il en fait un en avant, visait à démotiver les Indignés du 242 et les rendre inoffensifs parce qu’ils avaient commencé à faire peur et à susciter des adhésions au Congo et à l’étranger. David, le sauveur, était au moins trouvé.
Mais, on apprend aussi dans les couloir de cette tendance que l’interpellation de la mère de Nitou Roland aurait pour but de déclencher la colère des jeunes des quartiers sud de Brazzaville qui jusque-là ne semblent plus « bouger » depuis l’alignement de leur leader Guy Brice Parfait Kolelas derrière Sassou Nguesso.
Simple coïncidence ? C’est aussi sur ces entrefaites que Guy Brice Parfait Kolelas sort sa tête et donne une conférence de presse. Comme pour dire, Roland Nitou est originaire du Pool et a vécu à Bacongo, dans mon fief électoral. Imaginez donc la suite ! Mais, le leader du Yuki ne parle pas de lui dans sa conférence de presse. Il sait où avoir le pouvoir de Brazzaville.

Rappelons qu’au début de ses démêlées avec Jean Dominique Okemba, notamment lorsqu’on l’avait accusé, par une certaine presse, de complicité avec Ntumi, le général Nianga Mbouala avait lâché ce morceau chaud et s’était brulé la langue : « c’est lui, Dominique Okemba, qui a besoin d’un soulèvement populaire et qui veut renverser les institutions. »

Mais, devant ces révélations dangereuses sur la sureté et la vie des institutions, la République a continué sa marche comme si rien ne s’était passé.

Le tacle qui met chaos l’ambassadeur Rodolphe Adada

Toujours dans cette guerre que se livrent les membres du clan au pouvoir, tous les coups sont désormais permis. Aucune personne du pouvoir de Denis Sassou Nguesso ne doit être épargnée. Christel Denis Sassou Nguesso aurait été coincé devant la justice française par des informations parties de la DST, à Brazzaville ; Wamba Sassou Nguesso aurait rabroué le ministre Jean Jacques Bouya et pris au collet le ministre Gilbert Ondongo pour les obliger à rapatrier une partie de l’argent volé et caché dans les paradis fiscaux, afin de payer les salaires des fonctionnaires. Le nouveau directeur de cabinet de Sassou Nguesso, le général Florent Ntsiba, a lui profité du contrôle des ses collaborateurs, les conseillers à la présidence, pour éclabousser son prédécesseur. Sur la liste des conseillers à la présidence, figurait des conseillers fictifs.

Les Congolais assistent donc à une véritable partie de judo, ce sport de combat d’origine japonaise où l’on gagne en donnant un tacle et en clouant au sol son adversaire.

C’est donc ce sport que les Congolais prennent comme métaphore pour parler du tacle qui a cloué au sol leur ambassadeur en France, Rodolphe Adada, qu’ils ont surnommé « l’homme au nœud papillon ». Parce qu’il ne porte que des nœuds papillons même quand il ne s’agit pas de cérémonie mondaine. En tout cas, Adada, cravate, connaît pas ! Cet accessoire vestimentaire symbolise sans doute à ses yeux le nœud coulant de la corde avec laquelle on pend les assassins.

En effet, ce personnage qui a été très discret et qui bat le record de participation dans les gouvernements avait amassé une fortune à laquelle les Congolais ne s’intéressaient pas jusque-là. C’est ainsi qu’ils ont été surpris d’apprendre que leur ambassadeur en France dispose des placements de plus de 800 millions de dollars dans les îles caïmans et Belize.

Et, cette révélation s’est faite au moment où Rodolphe Adada mène avec le Mouvement des entreprises de France (Medef) une réflexion sur la diversification de l’économie congolaise.

Néanmoins, une certaine opinion qui connait bien les jeux du pouvoir, soupçonnerait la présidence de la république d’être à l’ origine de cette information et de ce tacle très brutal.

Il a été dans beaucoup de gouvernements depuis Marien Ngouabi. Alors pourquoi a-t-il attendu que le navire prenne l’eau partout pour proposer des solutions ? A qui veut-il donner ces leçons ? Un mbata ya mokolo (une gifle au grand frère) qui lui a fait voir des étoiles et qui a développé en lui un sentiment de peur.

C’est ainsi chat échaudé qui craint l’eau froide, notre cher ambassadeur serait devenu paranoïaque.
C’est pourquoi les chuchotements des indignés du 242 qui voulaient lui rendre une visite de courtoisie à son domicile, lui ont fait peur. L’homme au nœud-papillon a vite trouvé asile dans un poste de police dans le 7eme arrondissement à Paris.

Ce que cacherait le débat sur la clarification

Charles Zacharie Bowao, l’un des leaders de l’opposition qui a refusé de reconnaitre le referendum et la réélection de Sassou Nguesso à l’issue de la présidentielle anticipée de mars 2016 ; et Pascal Tsatsi Mabiala, leader de l’Upads, le parti de Pascal Lissouba, qui a reconnu ce referendum et la réélection de Denis Sassou Nguesso, puisque son parti participe aux institutions de cette nouvelle république, se sont lancés dans une guerre médiatique sur la clarification des positions de l’opposition. Bowao aurait dû parler des oppositions pour être clair.
Pourtant, il ne s’agit que de l’arbre qui cache la forêt.

En effet, derrière ce débat, il se cache un vrai débat que le pouvoir de Brazzaville veut occulter et Charles Zacharie Bowao a flairé.

En effet, dans la peur des exigences que le Fmi pourrait faire au gouvernement congolais, il y a celle sur le dialogue national sous la supervision de la communauté internationale et auquel devront aussi prendre part tous les membres de l’opposition, de la vraie opposition.

Cependant, comme dans toutes leurs fuites en avant et comme il sait toujours le faire, pour contourner cette exigence, au cas où le Fmi la présenterait comme l’un des préalables, le pouvoir de Brazzaville mène déjà une campagne auprès d’une certaine opposition avec qui ils définissent et comprennent le concept opposition rien que par la présence à l’assemblée nationale et au sénat. Donc ne fait partie de l’opposition, la vraie opposition, que le ou les partis politiques qui ont des élus dans ces deux institutions. Voilà l’appât auquel l’opposition menée par Tsatsi Mabiala et Guy Brice Parfait Kolelas qui toucheraient chacun 10.000.000 de Francs Cfa par mois et qui seraient payés par la présidence de la république, ont mordu. Mais, c’est plutôt le leader du Yuki, Kolelas, qui semble être clair et qui le dévoile dans sa conférence de presse.

En effet, dans sa rencontre avec les journalistes qui a eu lieu le 17 novembre dernier, Guy Brice Parfait Kolelas encourage Denis Sassou Nguesso « à aller jusqu’au bout en activant les articles 227 et 228 de la constitution du 25 octobre 2016, instituant le Conseil national du dialogue comme organe de concertation, d’apaisement et de recherche de consensus.  »

Mais, en réalité à travers cette conférence de presse, Guy Brice Parfait Kolelas réclame non seulement le leadership de l’opposition ; mais veut aussi écarter tous les leaders ou les partis qui n’ont pas d’élus dans les institutions constitutionnelles afin qu’ils ne participent pas au Dialogue national au cas où le Fmi l’exigerait.

Et, dans ce même élan, il y a aussi le statut d’individualité que le pouvoir veut donner à Frédéric Binsamou alias Ntumi pour ne pas donner un caractère politique a la guerre du Pool, et éviter la participation de toute la classe politique au dialogue national. Selon cette rumeur, Ntumi n’est rien moins qu’un bandit.
Pourtant, jusqu’à la date du déclenchement de la guerre du Pool, Ntumi était président du Cnr. Et, c’est en tant que leader politique qu’il a participé à la campagne de Guy Brice Parfait Kolelas, le candidat du Yuki. Mais, dommage que Kolelas n’ait pas eu l’audace et l’honnêteté intellectuelle pour aborder cette question dans sa conférence de presse.

N’est-il pas au courant de ce projet ? Et, pourquoi veut-il, lui aussi, éviter aujourd’hui un dialogue national sous l’égide de la communauté internationale et à laquelle doivent prendre part la société civile et toute la classe politique y compris les leaders qui ont été arbitrairement jetés en prison ?

Pour terminer, je voudrais envoyer quatre télégrammes à Guy Brice Parfait Kolelas, à mon ancien collègue au Conseil départemental du Pool, Gustave Ntondo, à l’évêque du diocèse de Kinkala, Mgr Louis Portella, et aux responsables des églises œcuméniques.

A Guy Brice Parfait Kolelas

Cher aîné,

Les Congolais ont beaucoup souffert du kolelisme. Ils ne veulent plus de ces leaders qui au lieu d’être charismatiques sont devenus « Nkarismatiques  ». « Nkarismatiques » adjectif conçu à partir du mot laari « Nkari » qui veut dire commerce avec lequel on peut designer les leaders politiques congolais facilement corruptibles et qui font de la politique un business pour s’enrichir au détriment des populations. Je vous prie d’arrêter votre mascarade avec le pouvoir, et vous préviens qu’un dialogue sans la participation de la société civile et de tous les leaders politiques de la vraie opposition et qui ne sera pas tenu sous l’égide de la communauté internationale ne sera reconnu ni par les Congolais ni par la Communauté internationale. Par ailleurs, faudra-t-il vous rappelez que les articles 227 et 228 que vous recommandez à Sassou Nguesso pour résoudre la crise multidimensionnelle que connaît le pays, sont dans la nouvelle constitution votée et promulguée à l’issue d’un referendum que les Congolais et la communauté internationale ne reconnaissent pas et dont ils rejettent les résultats ? Avez-vous déjà oublié le nombre des morts enregistrés au cours de ce referendum ? S’il vous plait Kolelas ! S’il vous plait… ! « Nsimou ni mayela » ou se souvenir du passé, est le début de la sagesse. Vous endosserez la responsabilité historique de tout ce qui suivra.

A Gustave Ntondo

Cher Collègue conseiller départemental,

J’imagine combien tu as souffert dans les geôles de la DST. J’avais séjourné pendant onze jours dans cette grande maison construite avec des pierres taillée, alors que j’étais au lycée, et avec d’autres élèves nous avons, le 11 novembre 1986, jeté des pierres contre le gouvernement qui voulait conditionner les bourses par un concours. Mais, c’est du passé, et j’avoue que mon cas n’est pas aussi comparable au tien.
Cependant, je voudrais te signaler que beaucoup de rumeurs sont fomentées sur ta libération. On apprend que l’on t’aurait mis des puces je ne sais où pour que tu aides le pouvoir à localiser Ntumi. On dit, on dit, on dit... Mais, mon télégramme veut porter sur la volonté manifestée par ton leader politique, Frédéric Binsamou, à travers les medias internationaux. Il avait souhaité un dialogue national sous l’égide de la communauté internationale. C’est un simple rappel que je voudrais te faire, et je n’ose pas te retenir longtemps. Ta sante s’étant dégradée. Je te souhaite une bonne guérison.

A Mgr Portella,

Cher père,

Je vous appelle père, parce que non seulement je suis un fils de l’église le « Corps mystique de Jésus  », mais aussi parce que je suis votre fils. Vous me connaissez depuis le séminaire, jusqu’à mon passage dans les paroisses et à La Semaine Africaine.

Cher père,

Je sais que vous connaissiez bien et mieux que moi la fourberie et le double langage du pouvoir de Brazzaville et ceux de son chef, Denis Sassou Nguesso, puisque vous l’avez déjà affronté plusieurs fois ; mais permettez qu’en tant que votre fils ; mais aussi en tant que chrétien, de vous inviter à la prudence.

D’ailleurs, le mieux serait de quitter ces négociations et cette médiation qui sont piégées d’avance et dans lesquelles on veut vous embarquer.

Déjà le statut que l’on veut donner à Ntumi n’est pas clair, et aucun Congolais ne se laissera duper. Les articles 227 et 228 que Guy Brice Parfait Kolelas recommande à Sassou Nguesso pour résoudre la crise multidimensionnelle que connaît le pays, sont dans la nouvelle constitution votée et promulguée à l’issue d’un referendum que les Congolais et la communauté internationale ne reconnaissent pas et dont ils rejettent les résultats jusqu’à ce jour. Aussi, faudra-t-il que je vous rappelle que ce pouvoir a déjà assassiné un Cardinal et tué, par empoisonnement, trois évêques. Mon père, la coupe est déjà pleine.

Aux responsables des églises œcuméniques du Congo

Chers pasteurs,

Je voudrais juste vous rappeler votre mission de pasteurs des églises chrétiennes, si vous me le permettiez. Le bon berger n’est-il pas celui qui donne sa vie pour ses brebis ? Et, dans la guerre qui a lieu dans le département du Pool, n’y a-t-il que les chrétiens catholiques qui sont tués, pour que, vous pasteurs d’autres églises membres de l’œcuménisme, restiez indifférents à ce génocide qui est en cours. Où est donc l’unité des chrétiens ?

J’ai dit !

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

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