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Congo : Les ONG dénoncent le retour à un régime de terreur

Les organisations non gouvernementales (ONG) congolaises de défense des droits de l’homme ont alerté la communauté internationale le 11 août dernier à Brazzaville sur la résurgence des arrestations arbitraires dans le pays qui laissent entrevoir un retour à un régime de terreur. Les ONG datent le retour de ces pratiques aux obsèques de Jean Pierre Thystère Tchicaya au début du mois de juillet dernier et déplorent depuis une grave recrudescence des intimidations en tout genre.

© D.R

Alors que l’ONG internationale Publiez ce que vous payez (PWYP) dénonçait le 9 août dernier la paupérisation constante de la population congolaise en dépit de la hausse des prix du pétrole qui génèrent davantage d’argent dans les caisses l’Etat, les ONG et associations de défense des droits de l’homme tire la sonnette d’alarme sur la violation répétée des droits de l’homme depuis le début du mois de juillet.

L’Association des droits de l’homme et de l’univers carcéral (ADHUC) ainsi que des ONG à caractère politique comme l’association « Marien Ngouabi et Ethique » ont fait part de leurs inquiétudes le 11 août dernier, sur le retour d’un régime de la terreur qui se profile au Congo au regard de la résurgence des arrestations arbitraires dans le pays.

Ces observateurs affirment que la dérive autoritaire aurait refait surface dans le pays depuis les obsèques agitées de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Jean Pierre Thystère Tchicaya, en juillet dernier à Pointe-Noire, la capitale économique du pays. Ces funérailles qui se sont déroulées les 5, 6 et 7 juillet derniers auraient fait l’objet de plusieurs actes de vandalisme.

La commission d’enquête mise sur pied pour faire la lumière sur cette affaire avait instruit l’arrestation du directeur des informations de la chaîne de télévision privée Télé Pour Tous (TPT), Christian Perrin, pour incitation à la violence. Il avait été incarcéré pendant 24 heures à la Direction départementale de la surveillance du territoire (DDST) puis au commissariat de police du port de Pointe-Noire.

Les ONG affirment que plusieurs personnes auraient également été interpellées et n’ont toujours pas été retrouvées depuis le 25 juillet dernier. Monsieur Guy Poaty aurait également trouvé la mort dans des conditions non encore élucidées.

Les échauffourées de Pointe-Noire avaient été précédées en mai dernier par l’agression du professeur Marion Mazimba, président de l’association « Marien Ngouabi et Ethique », dont la maison avait été saccagée, ainsi que par l’enlèvement de Mabio Mavoungou Zinga.
Les associations de défense des droits de l’homme affirment également que plus d’une centaine de jeunes congolais croupiraient dans les geôles du pouvoir pour avoir protesté contre la précarité de leurs conditions de vie, eu égard à l’accroissement des revenus pétroliers.

Des avis de recherche ont été lancés pour retrouver les hommes de l’ancien rebelle Frédéric Bitsamou, alias pasteur Ntumi, comme Modeste Aristide Mindouli Banzouzi, électricien de profession, ancien agent pétrolier et ex-militant du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI).

Ses parents originaires du département du Pool et établis dans la capitale économique font actuellement l’objet d’un harcèlement alors que l’ancien Ninja se trouverait sur le territoire français depuis le début de cette année.

Les ONG ont lancé un appel à la communauté internationale, notamment à la France en tant que partenaire privilégié du Congo, face à la reprise des activités des services de la Direction de la sécurité territoriale (DST) congolaise et des militaires à Brazzaville et Pointe-Noire.

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