email
Sport

Dossier Hand Ball congolais

Hier encore, le handball était la gloire du sport congolais. Aujourd’hui, sans soutien il se vautre dans un tunnel de médiocrité dont on ne voit pas encore l’extrémité. En l’absence de structures d’accueil et de dirigeants désintéressés les sportifs ont eu bien du mérite à continuer leurs décourageants entraînements.

LE PROBLEME FEDERAL

La fédération congolaise de Handball (FECOHAND) est sensée avoir pour vocation l’orientation de la politique de vulgarisation et de développement du handball sur le territoire national. Elle doit coordonner toutes les activités entourant cette discipline sportive.

Si elle organise les différents championnats nationaux, on se demande si elle suit un programme défini car elle le fait avec un insuccès notoire. Le résultat est que le nombre des équipes et par voie de conséquence des pratiquants ne fait que diminuer tandis que le niveau général du handball congolais tombe dans une médiocrité affligeante. Les saisons sportives raccourcissent comme peau de chagrin, la saison handballistique 2004 n’aura duré que 5 mois, comment avec un tel manque d’émulation les résultats peuvent-ils être au rendez-vous ?

Quand le calendrier de la saison sportive de la Confédération Africaine de Handball (CAHB) place la coupe d’Afrique des Nations "Senior" en avril ou en mai, les différents championnats congolais (départementaux et ligue) voient leur ouverture au mois de mai. Dans ces conditions, on voit mal comment les joueurs congolais pourraient à froid obtenir des résultats au niveau international. Ceci illustre parfaitement la mégestion et le relâchement de la FECOHAND tristement illustrée par les résultats obtenus en 2002 à rabat (Maroc) et en 2004 au Caire (Egypte). Les équipes congolaises étaient constituées de joueurs sans aucune compétition dans les jambes, parce que les différents championnats n’avaient pas encore commencé.

Un budget de 100 millions de francs CFA avait été alloué aux épreuves de la CAN 2004 au Caire. Cet argent devait être débloqué en trois tranches, les deux premières servant au déplacement des équipes et des invités de la fédération ainsi qu’au financement du voyage en France de la présidente de la FECOHAND et de sa suite, afin qu’elle puisse acheter le matériel manquant et ramener les joueurs évoluant en Europe et en Afrique du Nord. En raison de la lenteur du déblocage de la dernière tranche, destinée pour sa part à financer le séjour en Egypte de la délégation, les équipes ont dû quelques heures durant quitter leur hôtel pour non-paiement des factures, tandis qu’elles se voyaient menacées d’exclusion de la compétition pour non-règlement en temps voulu des frais de participation. Des joueurs se sont vus contraints de jouer avec des chaussures usées jusqu’à la corde. D’autres ont tellement fait de la peine à leurs concurrents que certains d’entre eux leur ont donné des chaussures pour qu’ils puissent jouer.
Dans ces conditions, il vaudrait mieux que le Congo ne participe plus aux compétitions internationales plutôt que de voir son image ternie aux yeux du monde.

LE PROBLEME DES INFRASTRUCTURES

Si le handball congolais a su se développer par le passé, c’est qu’il s’agit là d’un sport qui comme le basket-ball a peu d’exigences au niveau financier. Ses besoins en surfaces sont faibles et on peut envisager des stades d’entraînement en plein air pour des coûts limités. Toutes les surfaces synthétiques qui ont été construite en 1979 pour la première édition de la Coupe Challenge Marien N’gouabi sont délabrées, en dehors de celle du stade Alphonse Massamba-Débat qui a été refaite à la suite des travaux de réfection de tout le stade.
Actuellement seule Brazzaville bénéficie d’une salle omnisport, même Pointe-Noire qui est la capitale économique et ville pétrolière ne bénéficie pas d’un terrain en surface synthétique, le seul stade ouvert en surface en béton acceptable "Enrico Mattei" est la propriété privée (Compagnie pétrolière ENI-CONGO).
Le Ministère de sport devrait avoir une bonne politique de développement du sport et surtout construire des infrastructures sportives qui n’existent pratiquement pas ou qui sont désuètes.

LE PROBLEME POLITIQUE

L’attribution à Marcel Mbani, homme jeune et dynamique, du portefeuille de ministre des sports a fait naître bien des espoirs, las, le Ministère des Sport qui est le premier pourvoyeur de moyens financiers manque de politique de planification objective et ponctuelle, raison pour laquelle nous avons été amenés à constater, ces dernières années, des déblocages tardifs de moyens financiers ou encore à des désistements de dernière minute.
Cet état de chose n’honore guère l’image de notre pays. Le sport n’est pas un secteur économiquement porteur, mais il est le témoin de la vitalité d’une nation. Les efforts sans limite que les pays de l’Est déployaient pour mettre en avant les résultats de leurs athlètes en furent longtemps le témoin. Les USA ne ménagent pas davantage la mise en valeur de leur peuple par le biais du sport.
Nous disions plus haut que pour prétendre rivaliser avec certains pays subsahariens comme l’Angola, le Nigeria ou la Côte d’Ivoire, le Congo doit se doter d’infrastructures nombreuses et modernes, mais aussi restructurer la FECOHAND dans un esprit de bonne gouvernance, afin qu’elle assume enfin ses objectif statutaires, qu’elle suscite les vocations en organisant efficacement ses compétitions internes et en les médiatisant, et, pourquoi pas en organisant des rencontres au plan continental ou sous-régional.

En dépit d’une inertie toute habituelle dans le pays, Marcel Mbani a fini par prendre le taureau par les cornes, après un peu plus d’une année de porte feuille, en congédiant l’ensemble du bureau de la FECOHAND.

La nomination d’un nouveau bureau nommé, à contrario du précédent, à 90% au sein d’anciens pratiquants de la discipline, laisse espérer entrevoir rapidement le bout du tunnel, du moins en ce qui concerne le jeu. Le président Charles Omboumaou (Capi Charles pour les initiés) a déjà mis en place quelques innovations comme l’organisation en juillet dernier d’un tournoi des sélections départementales junior à Brazzaville en vue de se faire une idée pour la présélection d’un pool de joueurs, tirés de la fine fleur des jeunes handballeurs congolais, destinée à constituer une nouvelle équipe nationale junior dont les éléments seront véritablement des juniors et non des seniors aux papiers falsifiés. Cette équipe en cours de montage sera chargée de défendre les couleurs nationales durant les championnats junior qui auront lieu en Hongrie du 14 au 28 août 2005. Souhaitons que l’équipe atteigne un degré de maturité suffisante, en dépit du peu de temps qu’elle aura eu pour se préparer, pour figurer honorablement au palmarès de cette compétition.

Si les amoureux du hand se réjouissent de ces nouvelles dispositions, ils demeurent quelque peu inquiets au sujet des crédits et du financement de nouvelles surfaces de jeu, l’Etat se désintéressant du financement, seuls restent les investisseurs privés, trop peu nombreux pour que nous puissions espérer une amélioration rapide de la situation de crise dans laquelle se débat la discipline.

R.D.M.


PALMARES DU HANDBALL CONGOLAIS

SENIORS

Si les hommes n’ont pu se qualifier qu’une seule fois à une phase finale des Jeux Africains à Nairobi, Kenya, en 1987, les dames depuis 1987 n’en ont pas manquée une seule.
On a pu voir les dames aux JO de Moscou en 1980, et les messieurs en coupe du monde en Norvège 1985.

JUNIORS

Dames : 1ère aux Championnats d’Afrique Junior, Cotonou, Bénin, 2002, mais avant dernières à Abidjan en 2004.
Messieurs : 3ème sur 5 participants à Abidjan en 2004, ils sont cependant qualifiés pour les Championnats Monde Juniors en Août 2005 en Hongrie.

CADETS

Depuis Luanda en 1980, d’où les cadets garçons et filles étaient revenus avec la médaille d’or, les résultats ne sont plus au rendez-vous.

On voit que le handball congolais, après avoir beaucoup promis, n’a guère continué sur le chemin qu’il s’était tracé, désormais il se contente des strapontins.
Il suffirait d’un peu de suivi et quelques efforts financiers, techniques et promotionnels pour qu’il reprenne la voie du succès. Espérons que cet effort sera entrepris par les instances décidantes et que l’on reverra bientôt flotter le drapeau congolais sur les plus hautes marches des podiums continentaux, et pourquoi pas mondiaux.

COUPE D’AFRIQUE DES NATIONS

Année Ville Pays Messieurs Dames
1994 Tunis Tunisie 5e 3e
1996 Cotonou Bénin 6e 3e
1998 Johannesburg Afrique du Sud 6e 2e
2000 Alger Algérie 5e 2e
2002 Rabat Maroc 9e 5e
2004 Le Caire Egypte 7e 6e

PHASE FINALE DES JEUX AFRICAINS

Année Ville Pays Messieurs Dames
1987 Nairobi Kenya 2e 2e
1991 Le Caire Egypte NQ 2e
1996 Harare Zimbabwe NQ 2e
2000 Johannesburg Afrique du Sud NQ 2e
2004 Abuja Nigeria NQ 4e

R.D.M.


TETE D’AFFICHE

La paire arbitrale : Michel MOUELLE-MABOUNDA / Daniel MVOULA fait perdurer à elle seule la gloire du handball congolais sur les parquets internationaux. Elle est présente depuis 23 ans dans toutes les compétitions organisées par la Confédération Africaine de Handball (C.A.HB) et la Fédération Internationale de Handball (I.H.F).

Natifs de Dolisie (Département du Niari), ces deux inséparables amis se suivent depuis l’école primaire. Ils se sont destinés ensemble à la carrière sportive débutant par le mwana-foot (pelote) dans l’Equipe Petits Cheminots de Dolisie avant de passer au handball. Ces intoxiqués du ballon ont pratiqué au plus haut niveau dans les clubs de la capitale, Diables Noirs et Unisport.

Depuis leur premier arbitrage international à Bouaké (Côte d’Ivoire) en 81 en coupe d’Afrique des clubs champions, ils ont été plébiscités plusieurs fois meilleure paire arbitrale.
A l’heure de leur retraite sportive, ni la FECOHAND, ni le ministère, n’ont jugé bon de montrer aux deux compères leur reconnaissance pour services rendus.

Toutefois, dans le cadre du nouveau bureau national, Michel MOUELLE-MABOUNDA à été promu secrétaire général du bureau exécutif tandis que la Confédération Africaine de Handball le nommait membre de sa commission « Arbitrage et règles de jeu ».
R.D.M.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.