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Fusillade à Brazzaville : "des éléments incontrôlés de la force publique"

BRAZZAVILLE, 20 déc (AFP) - 19h45 - Le commandant de la gendarmerie nationale du Congo, le général de brigade Gilbert Mokoki a accusé samedi des "éléments incontrôlés de la force publique et quelques ex-combattants" d’être responsables des tirs d’armes automatiques dans les quartiers sud de Brazzaville, dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Certains éléments de la force publique et quelques ex-combattants ont fait le désordre dans la nuit de mercredi à jeudi. Quelques éléments de la force publique sont connus. Ils seront sanctionnés. D’autres courent encore, ils sont recherchés", a dit le général Mokoki lors du lancement d’une opération de police destinée à restaurer le climat de paix et de sécurité dans l’ensemble du Congo.

Le général Mokoki qui assure le commandement de cette opération dénommée "Espoir" a précisé que son but était de "traquer tous ceux qui pillent, détiennent illégalement des armes de guerre et consomment de la drogue".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des tirs d’armes automatiques et de roquette ont provoqué une panique générale à Bacongo et Makélékélé, quartiers sud de Brazzaville.

Jeudi après midi, deux militaires ont braqué le véhicule du haut commissaire à la réinsertion des ex-combattants, le colonel Michel Ngakala, a dit le général Mokoki.

Jeudi soir, le gouvernement congolais a mis en place une commission pour identifier formellement les auteurs de ces tirs.

Interrogé par l’AFP, le général Mokoki n’a pas précisé l’identité des "éléments incontrolés" de la force publique et des ex-combattants impliqués dans la fusillade, ni les buts visés par les coups de feu.

La force publique regroupe l’armée, la police et la gendarmerie.

Les ex-combattants sont d’anciens miliciens cobras du pouvoir, ninjas de l’ancien premier ministre Bernard Kolélas, Nsiloulous du revérend pasteur Frédéric Bitsangou alias Ntumi et cocoyes de l’ancien président déchu Pascal Lissouba.

Les ex-cobras, ninjas et Nsiloulous vivent essentiellement à Brazzaville ou dans les départements voisins comme le Pool et les Plateaux.

Selon diverses sources, les "éléments incontrôlés" de la force publique auraient projeté d’organiser des pillages dans les quartiers sud de Brazzaville à la veille des fêtes de nouvel an 2004.

Selon le général Mokoki, les tirs auraient fait deux blessés légers parmi les Nsiloulous qui ont été soignés dans un hôpital.

Prévue pour trois mois, l’opération "Espoir" sera menée conjointement par des unités de la gendarmerie, de la police et de l’armée.

"L’opération de police doit être menée dans le respect des règles de l’art, des lois et règlements de la république", a dit le général Mokoki au cours de son lancement.

"L’action de la force publique ne doit pas apporter des inquiétudes au sein de la population. Au contraire, elle doit célébrer une expression de joie. Il est inadmissible que les fauteurs de l’ordre public proviennent de nos rangs", a soulilgné l’officier.

"Le haut commandement de la force publique ne va pas tolérer un comportement incivique et indigne d’un agent de la force publique", a averti le général Mokoki.

"J’ordonne aux commandants des unités de ne pas hésiter de sanctionner tous ceux qui commettront des actes de vandalisme et de pillage", a lancé le général Mokoki, ajoutant que les auteurs de ces actes seront renvoyés de la force publique et traduits en justice.

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