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Grippe aviaire : aperçu de la situation africaine

Plusieurs jours après la découverte des foyers de contamination au Nigeria, d’autres pays africains sont très et prennent leurs dispositions. Les moyens de lutte contre la propagation se heurtent au manque de moyens de prévention.

L’Etat septentrional de Jigawa est probablement le nouveau foyer de grippe aviaire au Nigeria, selon Mohammed Abdu, chef de la branche de Kano (nord) de l’Institut national de recherche vétérinaire (NVRI). « 90% des volailles dans trois villages sont mortes en une semaine ». Toutefois, il a relevé le fait QUE ce diagnostic est délicat à établir parce que les symptômes de la grippe aviaire sont semblables à celle de la maladie de Newcastle, courante en cette saison.

Une équipe de 7 personnes est à l’œuvre à Kano, un épicentre de l’épizootie dans ce pays afin de le surveiller et de sensibiliser la population.
Nasidi Abdussalam, responsable fédéral de la lutte contre le virus H5N1 a annoncé que « tous les oiseaux se trouvant dans un rayon de 5 km autour d’une ferme infectée seront abattus. Dans les zones où des risques existent pour l’homme, il y aura des vaccinations ».

Depuis quelques jours, le gouvernement nigérian, avec l’aide de l’UNICEF, a commencé une vaste campagne de sensibilisation auprès de la population.

Mercredi, le président O. Obasanjo a annoncé aux représentants des bailleurs de fonds et aux agences onusiennes la création d’un centre de veille pour coordonner l’action des bailleurs de fonds, des groupes interministériels et des équipes sur le terrain. Ce centre, composé d’experts nigérians et internationaux, devra fonctionner « 24 heures sur 24, jusqu’à ce que la grippe soit sous contrôle ».

Christine Jaulmes, porte-parole de l’UNICEF a indiqué qu’une campagne de sensibilisation des populations avait été lancée, avec « des messages très simples (...) validés mardi avec le ministère de l’Information, qui sont diffusés sur les radios du pays, il y a aussi des affiches et des tracts très visuels ».

Pour Mme Jaulmes, ces messages sont destinés « aux éleveurs pour qu’il ne mettent pas en vente de poulets malades sur les marchés. L’important est que le virus ne passe pas à l’homme ».

La découverte de nouveaux foyers de contamination au Nigeria ne laisse pas indifférents les pays de la sous-région comme l’a déclaré le coordinateur des Nations Unies au Nigeria, Tegegnewok Gettu. La lutte contre la grippe aviaire « n’est pas seulement l’affaire du Nigeria. Toute la sous-région est en danger ».

Le Bénin et le Niger sont très inquiets à cause de la propagation du virus quand on sait que les éleveurs nigérians continuent d’écouler leurs volailles dans les zones frontalières. « Nous avons des difficultés à surveiller une frontière aussi immense que poreuse, il y a de fortes probabilités qu’il y ait eu des entrées de volailles et produits dérivés après l’interdiction de leur importation du Nigeria »,a annoncé Amaguirguiss Abdoulaye, responsable des services vétérinaires de Birnin-Konnin dans le sud du Niger.

Le Niger a élaboré un "Plan d’urgence" de 2,2 milliards de CFA (plus de 3 millions d’euros) et décrété "l’état d’alerte".

La Côte-d’Ivoire vient de décider l’interdiction des importations de volailles et produits dérivés nigérians.
La Guinée-Bissau quant à elle suspend toute importation de poulet quelle qu’en soit la provenance.

Bien de mesures sont prises dans de nombreux pays d’Afrique, mais celles-ci ne sont pas très efficaces sur le terrain parce qu’il n’existe souvent aucun système de prévention des épidémies et les contrôles sont quasiment impossibles. Jusqu’à ce jour le Nigeria ne dispose pas encore du Tamiflu, le médicament prescrit par l’agence de l’ONU pour traiter les cas humains de la grippe aviaire. Rare sont les pays d’Afrique qui en disposent et d’après le laboratoire Roche, sa production n’est pas encore à l’ordre du jour en Afrique. Par contre, le groupe pharmaceutique Saïdal a reçu l’autorisation (du Laboratoire Roche) de fabriquer le Tamiflu en Algérie.

Blanchard Alice

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