email
HANDBALL :

Interview de Jean-Jacques Moukyama Mbeli, 2ème vice-président de la Fédération congolaise de handball

“Du travail pour atteindre le meilleur niveau”
Jean-Jacques Moukyama Mbeli, 2ème vice-président de la
Fédération congolaise de handball (FECOHAND) explique les
déboires des Diables rouges de handball.

A.B : L’équipe congolaise féminine comptait parmi les favorites de
cette 15ème Coupe d’Afrique des Nations de handball. Comment
expliquez-vous son élimination précoce ?

J.J. Moukyama Mbeli : Effectivement, les handballeuses congolaises ont toujours
fait partie du carré d’as, pour ne pas dire qu’elles étaient
deuxièmes lors de la dernière compétition. Mais il faut
comprendre que les choses ont évolué. Le niveau de nos
adversaires a évolué alors que le notre a stagné. Notre
handball n’a pas progressé. Il faut d’abord tenir compte de
la structure de notre championnat. Autrefois, il fallait
compter vingt matches avant la compétition pour prétendre
faire partie de l’équipe. Aujourd’hui, même avec dix matchs,
on peut jouer. Aussi, il se pose souvent le temps de
regroupement des joueuses. Il y a également le problème de
gestion des effectifs.

A.B : Vous avez été pendant longtemps au sommet des compétitions
africaines. Cette constante régression des Diables rouges ne
serait-elle pas aussi due à un problème de relève ?

J.J. Moukyama Mbeli : Le Congo a suffisamment de ressources. La preuve, dans cette
équipe, nous n’avons sélectionné qu’une seule championne
d’Afrique (championne en 83 et 85). Le reste, ce sont des
filles qui ont joué la Coupe du monde junior en Chine où
nous étions sorti 5ème. Nous avons même une équipe cadette
et une autre junior. De ce coté, il y a la relève. Le grand
problème, c’est l’effectif actuel. Et puis, nous devons
insuffler une discipline au sein de l’équipe parce que si, à
ce niveau il y a légèreté, les jeunes peuvent fléchir.

A.B : Venons-en aux professionnelles, comment mesurez-vous
l’apport de ces dernières lors de cette coupe ?

J.J. Moukyama Mbeli : Sur les sept joueuses pro convoquées, seules quatre ont pu
répondre à l’appel. C’est une équipe de jeunes et la
prestation des professionnelles était moyenne.
La mauvaise prestation des Diables rouges masculins mérite

A.B : quelques explications ?

J.J. Moukyama Mbeli : La prestation de l’équipe masculine durant cette coupe a été
en deçà de nos attentes. Il y a eu un relâchement et ils ont
manqué de concentration.

A.B : Trois joueurs auraient déserté l’équipe pendant votre stage
en France. Confirmez-vous cette information ? Si Oui,
pensez-vous que leur absence a eu un impact négatif sur le
rendement de l’équipe ?

J.J. Moukyama Mbeli : Oui. Trois de nos joueurs ont déserté l’équipe. Cette
absence a été ressentie à un poste, à la rigueur à deux.
C’est un problème de plus.

A.B : Quelle leçon tirez-vous de cette compétition ?

J.J. Moukyama Mbeli : Il faut travailler et beaucoup travailler.

A.B : Un mot sur l’organisation ?

J.J. Moukyama Mbeli : La critique est aisée, l’art est difficile. Nous avons eu le
nécessaire. Mais c’est au niveau de l’arbitrage que la
compétition a failli. Les matches que j’ai suivis, et pas
seulement ceux du Congo, ont laissé l’impression qu’ils
étaient dirigés. Le plus épatent, c’est la rencontre
Cameroun-Algérie dames. J’ai eu le sentiment que tout était
fait pour que les Camerounaises perdent. Il est tout à fait
normal que les fautes soient sifflées, mais nous avons
assisté quelquefois à des petits jeux qui n’honorent pas le
niveau d’une telle compétition.
Cela dit, dans l’ensemble, ça s’est bien passé. Le peuple
marocain a été gentil avec nous et hospitalier. Entre
délégations tout s’est bien passé. Le contact a été bon et
très franc. Nous avons été souvent émus de voir des
entraîneurs reconnaître nos joueurs.
Enfin, j’ai constaté avec joie que bien d’anciens joueurs
sont devenus des entraîneurs et d’autres des dirigeants au
sein de leur fédération respective.

Alain Bouithy

Editeur : Libération
Date : 05.04.2002

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.