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L’IDC-FROCAD a bon dos

Du coup d’Etat constitutionnel du 25 octobre 2015 à la promulgation de la nouvelle constitution le 6 novembre 2015 en passant par le gazage des quartiers sud de Brazzaville et les tueries du 20 octobre 2015 à Brazzaville et à Pointe-Noire et par la vague d’arrestations des leaders de l’opposition farouchement rétifs au changement de la Constitution du 20 janvier 2002, l’année 2015 a été pour le Congo-Brazzaville une année sombre. Pourtant, dans ce contexte dramatiques, ont émergé des donneurs de leçons et de distributeurs de torts.

Piloris

Les militants du bord de la Seine et les combattants de la dernière heure ont usé de leurs plus belles plumes et de leurs plus belles voix pour clouer au piloris l’alliance IDC-FROCAD. Et, depuis, les critique sans nuances et sans la moindre proposition fusent de toute part, des plus inattendues aux plus grotesques.

Renaudot 2006

L’alliance IDC-FROCAD est couverte de philippiques. Sur ce registre, la palme revient au prix Renaudot 2006, Alain Mabanckou. Le monstre sacré de la littérature congolaise et française a renvoyé dos à dos Denis Sassou Nguesso et l’opposition du Congo-Brazzaville. Mais l’auteur de «  Mémoires de porc-épic » (Edition Seuil, 2006) s’en est aussi pris vertement à l’opposition congolaise qu’il considère comme « la plus bête du monde », car « elle ne sait pas ce qu’elle veut, elle vit aux dépens du gouvernement donc sa parole n’est pas forcément légitime » a assené l’écrivain.
« L’opposition a pris en otage la jeunesse congolaise. Elle a menti, elle a fait croire que son heure était venue de gouverner et a emmené les jeunes dans la rue. Puis quand ça a commencé à crépiter l’opposition s’est cachée et a laissé la jeunesse congolaise sous les balles », a-t-il dénoncé. (AFP, 20 novembre 2015).

Alain Mabanckou n’a-t-il pas visionné la vidéo montrant Paulin Makaya le matin du 20 octobre 2015 aux côtés des populations de Bakongo, Makélékélé et Simou Djoué en prises avec les forces armées tirant à balles réelles ?

Paulin Makaya croupit aujourd’hui dans les geôles de Sassou Nguesso pour participation à une manifestation interdite. A-t-on entendu Alain Mabanckou dénoncer cette arrestation ? Quid de la vague de répression qui s’abat sur les leaders de la plate-forme IDC-FROCAD ? Alain Mabanckou qui a des entrées dans les milieux de l’édition et des médias n’a jamais porté sur les fonds baptismaux la cause des populations du Congo-Brazzaville martyrisées, affamées et paupérisées par Sassou Nguesso.

Voie d’eau

Certes, la plate-forme IDC-FROCAD n’est pas exempte de reproches. Certains de ses membres siégeaient au conseil des ministres de Sassou Nguesso il y a encore quelques mois. D’autres demeurent des membres de la majorité présidentielle. D’autres encore sont liés par des accords avec le PCT.

L’IDC-FROCAD peine à désigner un porte-parole et à nommer un leader unique de l’opposition auprès des differents interlocuteurs internationaux. Mais, quand un bateau subit une voie d’eau, on ne perd pas le temps à se demander si le capitaine à bien commander, si le navigateur a fait fausse route ou si le timonier s’est endormi. On colmate. Pour le cas d’espèce, c’est-à-dire le Congo-Brazzaville, où Denis Sassou Nguesso dispose d’un immense trésor de guerre, d’une milice armée et d’un arsenal militaire impressionnant, on ne bavasse pas et on ne se lance point à cœur joie dans des critiques stériles. On sert les rangs et on formule des propositions.

Edifice

Colmater, la tâche n’est pas glorieuse ni enthousiasmante de la part des donneurs de leçons qui aimeraient être consultés en première instance. Elle est décisive. On apporte sa pierre à l’édifice. Celle de la construction d’une société de l’alternance démocratique au Congo-Brazzaville. Tel est l’enjeu de l’après référendum de Denis Sassou Nguesso et de la nouvelle constitution du 6 novembre 2015.

C’est un réel enjeu qui oblige chacun à des attitudes dignes et responsables pour rechercher les voies et les moyens ainsi que les stratégies en vue de dégager Sassou Nguesso du plancher et assurer un mieux être aux populations du Congo-Brazzaville.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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