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L’attentat du DC10 UTA Air France le 19 Septembre 1989-2009 : 20 ans déjà !

L’histoire doit retenir entre autres dates, celle du 19 septembre 1989 qui fit exploser l’avion UTA du DC10, parti de Brazzaville via Ndjamena. Au dessus du désert du Tennéré entre le Tchad et le Niger, ce fut l’explosion. 171 victimes furent déplorées. Parmi elles : 53 Congolais .

Tels sont les écrits qui surplombent le mémorial de la stèle érigée par Sassou Nguesso comme pour mieux se moquer de ses victimes. Cette hécatombe, restera-t-elle impunie ? Voila que 20 ans plus tard l’indécence pousse avec culot le barbare à solliciter le plébiscite des congolais qu’il n’arrête pas d’endeuiller à tout champ.
« En mémoire des victimes du terrorisme international dans le vol UTA Brazzaville – Ndjamena – Paris du 19 septembre ».

Voici la liste des malheureuses victimes congolaises

1 - Pambou Antoine Nicole

2° Berzo Louvouézo Etienne

3° Manza Nicolas Etienne

4° Bokamba Yangouma Myriam Michelle

5° Boukolo Philippe

6° Boungou Balendet Lazare

7° Brazza Gérard André Nicolas

8° Dabira Drius

9°Edouarna Gaena Rock

10° Gaena Ambi Ferdinand

11° Guyet Omba Hortense

12° Hombessa Matouba André

13° Ikias Fleuri le Prince

14° Ikounga Lie Médard

15° Kangou Aucrène Marlène

16° Kenzo Kitombo Alphonsine

17° Kenzo Kintombo Missamou

18° Loemba Gomir Olivier

19° Loukanou Arsène

20° Mikita Gambou Jacques

21° Malanda Foundout Christelle

22° Malanda Jean

23° Mangatanie Appolinaire

24° Manthelot Bahambana Bernard

25° Matondo Germain

26° Mavoungou Dominique

27° Mavoungou Célectine

28° Mbouandji Barnabé

29° Mbouandji Bouanga Bérenice

30° Mbouandji Lassy

31° Mbouandji Maud

32° Mbouandji Nicolas

33° Miayoukou Samuel

34° Missitout Oxane

35° Matondo Marie José

36° Moutinou Kangou Monique

37° Moutinou Mavoungou Germaine

38° Mpého Ikolo Jeannette

39° Ndéli Dominique

40 °Ngakegni samuel

41° Ngoma Mitouwidi Mboukou Jeanne

42° Niazaire Blanche Colombe Lydie

43° Eyembatola Ockh Edmonde

44° Okongna Samba Patricia Eugènie

45° Pambou Olivier

46° Pambou Priscila Marie France

47° Tadissa Abraham

48° Tombet Moukouela Mbouandji S

49° Totokolo Mianzila Olga

50° Vouka Alam Loziz

51° Zoba Baweti Vouka Michelle

52° X

53° X

Le contexte politique de cet attentat

En 1974, le Président Marien Ngouabi confronté à une crise aigüe effectuera un voyage qui le conduira dans les pays du Golf notamment au Koweit, en Irak, au Quatar pour terminer en Lybie. Partout, il sollicite auprès des dirigeants de ces pays une aide financière. Il a besoin d’argent frais pour faire face à une situation financière dramatique. Le Président Khadafi lui en propose mais le conditionne par sa conversion à l’Islam et par l’adhésion à sa doctrine dont le petit livre vert constitue le bréviaire.

Le Président Marien Ngouabi opposa un « non » catégorique au leader Khadafi.
Dans les années 1980, des bombes explosent à Brazzaville.
Les attentats inédits créeront un grand émoi dans l’opinion congolaise peu habituée à ce genre d’actions terroristes dans un pays réputé pour sa douceur de vivre.

Le premier attentat, sera revendiqué par un mystérieux « Groupe Action Armée Patriotique ». Le second restera anonyme.

Maintenant qu’il se dit opposant, que Ngoulondélé, en tant que Directeur incontesté et incontestable de la Forte Sécurité d’Etat nous dise comment les Bombes se sont embarquées toutes seules pour se retrouver dans l’avion le 19 septembre 1989, alors qu’en tant Directeur incontesté, il était sensé savoir ce qui se tramait soit sur son dos, soit avec lui ? Mon Général accusé, répondez ! )
Ici comme en 1978, les vrais coupables courent toujours dans la nature pendant que le pouvoir s’acharne contre des innocents. Ernest Claude Ndalla dit Graille qui est désigné comme l’un des cerveaux pensant de cette affaire est un marxiste pur et dur, membre du gouvernement de Alphonse Massamba-Débat ; ancien Ambassadeur du Congo en Chine populaire en 1966, il est l’un des fondateurs avec Marien Ngouabi en 1969, du Parti congolais du Travail (PCT) dont il sera le premier Premier secrétaire.
Son nom était associé au coup d’Etat manqué de Anges Diawara contre le Président Marien Ngouabi le 22 février 1972. Il sera condamné à mort, emprisonné et libéré en 1975. Après l’assassinat en 1977 du Président Marien Ngouabi, il est accusé de complicité, condamné à mort par contumace et emprisonné jusqu’en 1979 où il bénéficie, comme la plupart des prisonniers politiques congolais, de l’amnistie consécutive à l’arrivée au pouvoir du colonel Sassou Nguesso. (trois fois condamné à mort dans sa vie, il me dira au sortir des séances de la Conférence Nationale Souveraine en 1991 à Brazzaville : « que la mort ne voulait pas de lui dans son royaume »

En même temps, furent arrêtés le capitaine Bikinkita Philippe frère de Bernard Kolélas le Maire de Brazzaville, Chef de l’Opposition. La cour révolutionnaire de justice ( une juridiction d’exception) était composés des juges tels que : Michel Ngakala, (vice Président de la Cour, cousin de Sassou Nguesso) et d’autres magistrats tous originaires du Nord de la République à trois exceptions près : Charles Madzou, Alexis Ngabou et Placide Lenga, Commissaire du Gouvernement.

C’est dans cette atmosphère plus ou moins tendue et délétère qu’intervient le 19 septembre 1989 ? Le DC 10 UTA, parti de Brazzaville explosa dans le Tennéré après avoir fait escale à Ndjaména ave171 passagers à bord.

Rappelons nous que dans cette même période, à l’euphorie qui a suivi le boom pétrolier, succéda une crise sans précédant au Congo. Les fonctionnaires accusant de longs mois de retard, les Etudiants ainsi que les retraités. Mais comment résister aux avances de Kadhafi qui propose des espèces sonnantes et trébuchantes ? Pourquoi on ne l’aiderait pas à « punir » la France ? Le panafricanisme aidant !
Contrairement au Président Marien Ngouabi qui, en 1974, refusa de satisfaire les lubies du Chef Libyen, Sassou, lui, accepta les compromissions

A l’opposé, Kadhafi aime bien ce genre de personne qui s’achète à vil prix. Dès lors, Sassou, devient l’auxiliaire et le soutien actif du mythomane libyen dans son aventurisme au Sud du Sahara.
QUAND LA LYBIE CHERCHAIT A CHATIER LA France : CONTENTIEUX : LA BANDE D’AOUZOU.
Un réseau de terroristes installés à Brazzaville au Congo est mis à nu par un Opposant Centrafricain qui accuse nommément les Services secrets Congolais à la tête de laquelle se trouve le cousin direct de Sassou Nguesso, M. Camille OKO, (coiffé tout ça par un grand Colonel pas encore Général : NGOUOLONDELE, d’être mêlés de près ou de loin aux activités terroristes qui secouent l’Afrique centrale. Avec une assistance manifeste de la Libye, épaulés sur place par les autorités Congolaises au plus haut niveau de l’Etat.

Terrorisme qui opposera les autorités congolaises à celles du Tchad et de la Centrafrique qui accusent sans rechigner et sans retenue les autorités congolaises qui ne s’en défendent pas d’ailleurs. Entretenir du terrorisme étatique et surtout animer la subversion internationale ? tels sont les désidératas et déclarations qui sortent de la bouche des autorités Tchadiennes et Centrafricaines.

En 1983 le Président Hissen Habré, commentant l’explosion survenue à bord d’un avion d’Air Afrique sur le Tarmac de l’Aéroport de Ndjaména (déjà), n’eût-il pas des mots très durs à l’encontre des autorités congolaises en qualifiant Brazzaville de « capitale de la subversion en Afrique centrale » ? C’est un autre précédent !

Et voici en exclusivité trois procès verbaux qui en disent long sur l’implication des Services secrets congolais, de la collusion avec les autorités Libyennes dans les différents attentats qui ont secoué l’Afrique centrale de 1980 à 1989

Cour d’Appel de Brazzaville
………………………………………….
Tribunal de GRANDE Instance
De Brazzaville
…………………………………………….
Parquet
N°C/1/C-96 Procès verbal
(Document N°1)
L’an mil neuf cent quatre vingt seize et le 22 Novembre à 11 h 45. Devant nous KITOKO-NGOMA, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Brazzaville, Etant notre Cabinet sis au Palais de Justice de Brazzaville,

Mandons et entendons la personne ci-après qui nous fait la déclaration suivante :

Je me nomme GOUANDJI Claude Richard, je suis de nationalité Centrafricaine, je suis né le 3 Avril 1952 à Bangui, je suis Statisticien, je suis père de 12 enfants, je suis domicilié 802 rue Mpouya à Ouénzé Brazzaville.
J’ai vécu au Congo de 1974 à 1990 en qualité d’exilé politique. Je représentais le Front Patriotique pour le Progrès qui est le principal Parti de l’Opposition en Centrafrique. Et dans le cadre de mes contacts, j’ai eu à m’entretenir avec le Colonel Kadhafi auprès de qui, j’avais sollicité une aide dans le cadre de nos activités politiques. Il avait ordonné à ses Collaborateurs de m’aider mais curieusement, ces derniers m’ont demandé de revenir sur Brazzaville. Ils devraient me remettre l’aide en question vers la fin de l’année 1986. Ces émissaires sont arrivés à Brazzaville pour me contacter et ont conditionné cette aide à des actions terroristes.

Principalement, ils m’ont proposé d’engager des actions des actions en direction de la République Centrafricaine où je devais mettre des explosifs à certains endroits stratégiques et la seconde proposition serait une action punitive en direction de la France. Il m’a été demandé de recruter quelqu’un au niveau des bagagistes d’Air Afrique qui devrait mettre dans les soutes d’un avion d’UTA- Air France un cageot de fruits contenant une bombe.
Par mesure de prudence, j’avais accepté de faire cette mission et j’ai reçu des explosifs à cet effet au niveau de l’Ambassade de la Libye à Brazzaville que j’avais remis par la suite à M. OKO Camille qui fut à l’époque Directeur de la Contre Intelligence au niveau de la Sécurité d’Etat du Congo.
En ma présence, un rapport verbal a été fait par OKO Camille au Président de la République Dénis Sassou Nguesso qui l’avait exigé. A la demande de M. OKO Camille, je lui ai remis le lendemain un rapport circonstancié qui devrait être transmis au Président de la République, Dénis Sassou Nguesso, qui l’avait expressement demandé. Ce qui fut fait et depuis lors, je n’ai plus eu d’information sur la suite de l’Affaire qui était pourtant grave.
Et deux ans plus tard en 1989, un avion DC10 d’UTA, parti de Brazzaville explosa en plein vol dans le désert du Tenneré. Curieusement et épatétiquement, c’est dans les mêmes conditions comme décries par moi auprès de OKO Camille et contenu dans le rapport exigé par le Président Dénis Sassou Nguesso que s’opéra l’Attentat.

Je n’avais jamais été entendu par la Justice congolaise alors que le Congo avait mis en place une commission d’enquête. C’est en 1991 que j’ai reçu le Juge Bruguère chargé d’instruction qui était venu m’interroger au Canada où j’avais été expulsé par les autorités Congolaises. Le Canada était devenu mon nouveau pays d’installation et c’est là, dans la cadre de la Commission rogatoire à titre de témoins que je fus entendu.

Ce magistrat m’avait révélé qu’il était tombé sur un document dans lequel j’étais cité et c’est pour cette raison qu’il s’était tourné vers moi. J’ai été surpris parce qu’en réalité, je n’ai jamais été entendu à Brazzaville. Dans le cadre de cette même affaire, j’ai été entendu par le F.B.I qui m’avait même présenté des explosifs qu’ils auraient ramenés du Congo et qui leur seraient remis par OKO Camille, lesquels explosifs lui avait été remis par moi.
En réalité, il ne s’agissait pas des mêmes explosifs que j’avais remis à M. OKO Camille. Ceux-là étaient différents de ceux remis à moi par les autorités Libyennes. …….S.I.R…..Les Libyens s’appelaient Saïd, il était Ambassadeur de la Libye et le Premier Conseiller de l’Ambassade dont j’ignore le nom. Il eut aussi Daoud qui avait ramené les explosifs et il est membre de la MATHABA qui est le « Centre International de Lutte contre l’Impérialisme, le Colonialisme et le Sionisme »
Il y avait avec eux un métis qui devait être artificier parce qu’il m’expliquait le maniement des explosifs.
…………..S.I.R.. Ces explosifs m’avaient été remis à l’Ambassade de la Libye. Mais je n’ai jamais reçu l’aide promise parce qu’il fallait d’abord entreprendre les actions terroristes.
…………….S.I.R…Je n’ai jamais été relancé par les Libyens parce qu’un mois après avoir remis les explosifs à M. OKO Camille, j’avais été arrêté par la sécurité d’Etat sans aucun motif d’inculpation. Je suis resté en détention pendant quatre mois et quand je me suis adressé au Directeur de la Sécurité d’Etat, il m’a dit que c’était pour ma sécurité que j’avais été arrêté.(curieuse réponse !)
………….S.I.R. J’ai été libéré grâce à l’intervention de mes amis politiques comme le Président Thomas Sankara qui était intervenu personnellement auprès du Président Dénis Sassou Nguesso et à ma sortie, il m’avait été demandé de quitter le Congo sous quarante huit heures et c’est pour cette raison que je me suis installé au Canada.
………….S.I.R. Je suis resté au Congo jusqu’en juillet 1990 parce qu’il fallait négocier un pays d’asile. Donc en 1989 quand a lieu l’Attentat du DC10 UTA, je me trouvais encore à Brazzaville.
…………..S.I.R. A ma sortie de la Sécurité d’Etat, je n’ai jamais été contacté par les Libyens.
……………..S.I.R. Je fais ces révélations maintenant parce qu’il fallait bien rétablir et reconstituer la vérité.
…………..S.I.R. Je n’ai plus rien à déclarer.
………………Lecture faite de ces déclarations, l’intéressé persiste et signe avec nous le présent procès verbal.
Pour le Tribunal de Grande Instance
Le Procureur de la République
Kitoko –Ngoma
Magistrat.

Fait à Paris le 30 mai 2009.
Maître Tony Gilbert MOUDILOU
Président de l’A.E.D.R.A,
Membre du MCDDI

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