email

L’occasion fait le larron !

D’habitude, le lecteur se dit : « ce livre est cher, je vais attendre qu’il passe en poche pour l’acheter ».
Maintenant, ce même lecteur a le choix entre le livre normal et le livre d’occasion.
Le plus souvent les sites comme www.amazon.com ou celui de Barnes et Nobles www.bn.com affichent sur la même page le livre neuf et le livre d’occasion, et ceci le jour de la sortie de l’ouvrage !

Certes, en France Gibert Jeune brise la règle, vend d’occasion le livre qui sent encore la colle d’imprimerierie et l’odeur de l’encre de chine... livre qui n’est donc même pas sorti. Et certains se ruent dans ces magasins, car tout le monde n’est pas Angelo Rinaldi du

Angelo Rinaldi, critique redoutable du Figaro

Figaro, lui qui a ramassé le dernier bouquin de Houellebecq tombé d’un camion, dans un square du 3 ème arrondissement de Paris !...

Et puis, on sait depuis longtemps que ce sont souvent les journalistes qui revendent les livres chez Gibert Jeune, ces livres qu’ils ne chroniqueront pas. A la rigueur, ils les redemanderont à l’éditeur si par hasard cet auteur bradé à Gibert Jeune refuse d’aller reposer en paix au cimetière Mongo-Kamba...

La revue Writer’s Digest de Septembre 2005, sous la plume de l’écrivain américain à succès

Un numero de 1999 du Writer’s Digest : les 100 meilleurs auteurs du siecle...

Un numéro de 1999 du Writer’s Digest : les 100 meilleurs auteurs du siècle...

James Grippando, s’inquiète de la prolifération de ces livres d’occasion en concurrence avec les neufs. L’éditeur et l’auteur sont les grands perdants de l’histoire. L’opération se déroule de la manière suivante :

Florent achète le livre à 17 euros et le revend en ligne après lecture pour 10 euros. Sami le rachète depuis son ordinateur et le revend, toujours en ligne, à 5 euros. L’opération se poursuit ainsi, jusqu’à ce que le lecteur qui avait l’habitude d’acheter son livre au prix "nouveauté" tombe sur un livre à 3 euros... et qui est pourtant neuf !

Voici donc ce livre qui aura été vendu plusieurs fois et dont l’auteur touchera à peine les 80 centimes de la première vente, la vraie, celle effectuée au prix nouveauté !

L’Association des Editeurs Américains estime que ce commerce d’occasion génère plus de 700 millions de dollars (10 pour cent du marché du livre aux Etats-Unis ). Le constat est le suivant : si ce commerce continue à prospérer, les éditeurs risqueront de ne publier que les auteurs qui sont capables d’écouler en un temps record ( 2 à 3 semaines ) plusieurs centaines de milliers de livres ! Houellebecq peut dormir tranquille !

Certes, en France, on n’en est pas encore là. Il me vient cependant à l’esprit qu’il y a des livres d’occasion vendus en ligne : Fnac.com, alapage.com, Chapitre.com etc. et que j’ai parfois acheté mes livres par ce canal... afin de les offrir à ces amis hargneux et impitoyables qui pensent que les auteurs dorment avec leur stock de livres sous le matelas. L’un d’eux m’avait menacé presque au couteau bembé en ces termes sans voies de recours :

"Je te previens, Alain, si tu ne me donnes pas ton livre, je ne vais pas le lire !"

Croyez-vous que j’allais prendre le risque de perdre un lecteur aussi passionné ?

Pauvres auteurs !!!...

Voici le Site de la Revue Writer’s Digest, Write better, get published, revue qui m’a inspire la chronique que vous venez de lire : (www.writersdigest.com) ( site en anglais ).

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.