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PANA

La situation à Madagascar et le référendum à la Une des journaux

Brazzaville, Congo (PANA) - Les journaux congolais parus cette
semaine à Brazzaville, ont focalisé leur analyse sur la situation
à Madagascar et sur les résultats du référendum constitutionnel
du 20 janvier dernier au Congo.

"Madagascar vit des heures d’incertitude depuis la publication
des tendances du premier tour du scrutin présidentiel", écrit La
Semaine africaine.

L’hebdomadaire catholique souligne que "la lenteur avec laquelle
la Haute cour constitutionnelle malgache a proclamé les résultats
officiels, 40 jours après le déroulement de ce premier tour, n’a
fait qu’exacerber la tension née au lendemain de ce scrutin
présidentiel".

"Madagascar est donc plongé dans un cul de sac, tant que le
leader de l’opposition, Marc Ravalomanana, ne change pas d’avis,
en acceptant d’aller au deuxième tour", fait remarquer
l’hebdomadaire catholique, qui estime que "cette fois,
l’incertitude est grande sur l’issue d’une telle épreuve de force
et tout peut arriver".

Et à L’Observateur, hebdomadaire proche de l’opposition, de
renchérir : "grèves, troubles et vives manifestations populaires
sont redevenues une décennie après, le lot quotidien des
Malgaches".

"Pour soutenir Ravalomanana, persuadé d’avoir remporté la
présidentielle au premier tour, les populations emplissent les
rues de Tananarive", affirme L’Observateur, qui martèle : "en
Afrique, les pays changent, mais l’aboutissement des processus
électoraux reste généralement semblable en menant presque
toujours aux affrontements".

S’agissant des résultats du référendum constitutionnel au Congo,
Le Temps, hebdomadaire proche de l’opposition, citant l’ancien
président de l’assemblée nationale, estime qu’avec "ces
résultats, le Congo ressemble à une république bananière. Les
chiffres donnés par le gouvernement ne reflètent pas du tout la
réalité".

"De nombreux congolais ont voté sous la pression le Oui pour la
paix et la défense des intérêts d’une caste", souligne encore Le
Temps qui ajoute que "le pouvoir a fait de leur approbation, une
adhésion au système imposé au Congo depuis le 15 octobre 1997",
date de la fin de la guerre du 5 juin 1997.

Un autre hebdomadaire proche de l’opposition, L’Observateur,
souligne que "la constitution de 2002 a été votée en violation
flagrante de sa lettre.

Avant même de l’avoir votée, les propriétaires ont marché
allégrement sur ses dispositions ainsi que celle de leur propre
loi électorale, taillée sur mesure".

"La constitution de Denis Sassou Nguesso qu’il vient de
plébisciter par le peuple, souffrira toujours en comparaison avec
celle qu’elle vient de remplacer", votée à 98 pour cent contre
plus de 88 pour cent".

La Nouvelle République, hebdomadaire gouvernemental, écrit de son
côté, qu’"écrasée, l’opposition se tord alors de douleurs et
pleure largement", en dénonçant "un coup d’Etat constitutionnel".

Le journal renchérit que "la réalité est là, cruelle. Le peuple a
dit non à la politique destructive, aux apprentis-sorciers qui
cherchent à diviser la nation soufflant la haine et cultivant
l’antagonisme. Tel est le verdict des urnes du 20 janvier 2002".

"Avec ce même discernement, les Congolais iront à la
présidentielle du 10 mars avec la même rage de vaincre et
écraseront ceux qui jouent à la chauve-souris : tantôt démocrate,
tantôt criminels", souligne La Nouvelle République.

Les Echos, un autre hebdomadaire proche du pouvoir, soutient
qu’"en votant massivement la nouvelle constitution, les Congolais
ont tiré certainement les enseignements de notre passé lointain
et récent.

A la vérité, les guerres civiles que le Congo a connues ont
pour origine les élections. "Une nouvelle étape de l’histoire du
Congo vient de s’ouvrir, avec une nouvelle expérience politique
et institutionnelle qui va mettre définitivement le pays à l’abri
d’un système de gestion non conflictuel au sommet de l’Etat",
poursuit Les Echos.

Cet hebdomadaire proche du pouvoir conclut en soulignant que
"pour éviter donc une nouvelle fracture sociale, le peuple
congolais vient de trancher en faveur d’un régime présidentiel au
grand dam des épicuriens".

Pour La Semaine africaine, "la contestation du référendum par une
partie de l’opposition, laisse déjà pointer à l’horizon, une
ligne de démarcation au sein de la classe politique nationale".

"Si les partis au pouvoir reconnaissent quelques flottements dans
l’organisation du scrutin, rien pour eux ne permet de mettre en
cause les résultats du référendum constitutionnel qui donne une
large victoire au Oui avec 88,19 pour cent" écrit le journal.

La Semaine africaine propose qu’"avant le lancement de la
campagne électorale pour la présidentielle, que la classe
politique accorde ses violons sur le processus électoral. Il ne
s’agit pas de revenir sur ce qui a été déjà fait, mais de
rattraper ce qui peut encore l’être, avant de s’embarquer pour
l’élection présidentielle et de sauvegarder l’essentiel".

L’hebdomadaire catholique conclut en soutenant que "sans
consensus, la ligne de démarcation risque de mettre face-à-face
deux camps qui chercheraient à en découdre à tout prix, comme on
le voit déjà à Madagascar".

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