Brazzaville, Congo (PANA) - Les journaux congolais parus cette
semaine à Brazzaville ont focalisé leur attention sur la
situation à Madagascar, liée à la contestation des résultats du
premier tour de l’élection présidentielle par l’un des candidats,
Marc Ravalomanana, et les élections au Congo.
Dans un éditorial intitulé : "Démocratie, deux exemples
frappants !", l’hebdomadaire catholique, La Semaine africaine,
écrit : "La démocratie ne peut être bénéfique pour un peuple que
si elle est source de développement socio-économique, de respect
des droits de l’homme, de promotion des valeurs d’amour, de
solidarité, etc".
"Si la démocratie n’est que lutte pour le pouvoir entre ceux qui
sont prêts à passer leurs intérêts personnels avant ces valeurs,
alors elle aura du mal à s’établir chez nous, car on s’en méfiera
comme de la peste, après les catastrophes provoquées pendant la
décennie 90 par ceux qui se disent démocrates", fait remarquer
l’hebdomadaire catholique.
"C’est dans ce deuxième cas de figure que les élections sont
souvent considérées comme la période de tous les dangers",
poursuit La Semaine africaine qui fait remarquer que Madagascar,
l’un des pays les plus pauvres de la planète, est en train de
s’enfoncer depuis le lendemain du premier tour de l’élection
présidentielle du 16 décembre 2001.
Selon l’hebdomadaire catholique, "en plus de la confusion
électorale, ce pays risque de se retrouver devant un imbroglio
constitutionnel, car le mandat du président Didier Ratsiraka,
expire le 9 février".
Le journal ajoute qu’il ne fait pas de doute que l’économie de
ce pays sortira exsangue de ce bras de fer électoral, aggravant
ainsi la pauvreté de larges couches de la population malgache.
"Les Etats-Unis, première puissance économique de la planète, se
sont retrouvés dans un cas à peu près similaire à celui de
Madagascar, lors du scrutin présidentiel de novembre 2000.
"Au Congo, nous avons les exemples qu’il faut pour ne plus faire
les mêmes erreurs", écrit encore l’hebdomadaire catholique.
L’Observateur, hebdomadaire proche de l’opposition, fait
remarquer, de son côté, que "depuis le 15 octobre 1997, le
pouvoir issu de la guerre du 5 juin 1997 ne cache pas sa
détermination à améliorer son image d’un pouvoir conquis par des
méthode peu amènes...".
Le journal estime ainsi que le pouvoir s’est fait violence en
organisant les élections pour la consommation extérieure et pour
se donner un certificat de pays fréquentable et à aider.
Il n’y a qu’à voir la nature et l’esprit des textes de la loi
votée depuis novembre 1997 pour s’en convaincre", écrit le
journal.
L’Arroseur, journal proche du pouvoir, souligne, pour sa part,
qu’en attendant de franchir le dernier virage, le candidat
longtemps coopté des Forces démocratique unies (FDU, coalition
soutenant Sassou Nguesso) enregistre chaque semaine de nouveaux
soutiens".
"Des associations naissent et poussent comme des champignons.
Chacun veut mouiller le maillot afin de recueillir les dividendes
le moment venu", poursuit le journal qui martèle : "Tout est fin
prêt pour qu’on assiste à une véritable démonstration de force".
L’élection présidentielle congolaise est prévue le 10 mars
prochain, rappelle-t-on.
