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Le Congo épinglé par la Chambre de commerce international de Paris

Qui paie ses dettes s’appauvrit. C’est fort de cette maxime que le Congo veut se payer la tête de Commisimpex en refusant d’honorer ses créances (La Lettre du Continent du 16 septembre 2010). Mal en a pris à l’arnaqueur puisque le créancier a eu gain de cause par décision du 20 août de la Chambre de Commerce International de Paris. Commisimpex a eu satisfaction... en théorie car pour la pratique, c’est une autre affaire.

L’escroquerie date de 1990 quand Comminsimpex , groupe privé de BTP appartenant à Mohsen Hojeij, signe avec Sassou I (qui n’est pas encore grand bâtisseur) des contrats de plusieurs grands chantiers. Coût de la créance : 750 millions €. Le Congo ne veut pas payer ("na canaille kaka" dirait-on à Talangaï) « En 2000 un premier arbitrage a eu lieu entre les deux parties  » Le 23 août 2003, Brazzaville reconnaît la dette au terme d’un protocole. Il va alors payer. C’est sans compter avec la ruse qui caractérise ces hommes sans foi ni loi rodés aux méthodes de "l’escroc avisé" . Car cet accord « paraphé par Jean Dominique Okemba, alors conseiller spécial du Président congolais et secrétaire général du Conseil national de sécurité ainsi que par Gabriel Longombé…n’a pas été exécuté  » relate La Lettre du Continent.
A l’école du vol, le Congo est un bon élève.

De guerre lasse bien que fatigué de prendre des coups, Comminsimpex met ses avocats (White & Case Paris) sur le coup. S’ensuit une rude bataille de procédure. Le Tribunal de Paris tranche sur la recevabilité de la créance exigée. Dans le même temps, le Congo qui lutte avec force pour être admis à l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) est battu à plate couture car il espère que son statut de pays pauvre va attendrir le FMI et la Banque Mondiale. « Niet » disent ces bailleurs. Donc la dette est maintenue. Le Congo doit payer ce qu’il doit. « La prochaine audience devant le CCI se tiendra en octobre » rapporte le canard d’Antoine Glaser. C’est-à-dire dans un mois. En débiteur averti, Sassou n’a pas encore dit son dernier mot. Mohsen Hojeij n’est donc pas encore sorti de l’auberge. Qu’il médite sur le sort de Serge Bérébi (Socavilou), autre "arnaqué " de l’Etat congolais, qui a déjà goûté aux us et coutumes économiques de Mpila. Sassou semble avoir eu raison de lui.

Le Congo, on a vu, est prêt à payer des sommes colossales d’avocat pour ne pas payer des dettes parfois inférieures aux honoraires : une logique qui défie la rationalité économique.

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