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Les faits

I / Les réfugiés et le HCR piégés par un système criminel

Dès le déclenchement de la deuxième guerre de Brazzaville le 18 décembre 1998, opposant les résidus des milices Ninjas contre les forces gouvernementales soutenues par une coalition internationale de mercenaires, sous l’encadrement logistique de la république d’Angola, des milliers de familles traversent le pont du Djoué, pour tenter de se réfugier dans les quartiers sud de Brazzaville. L’intensité des combats et la furie des troupes gouvernementales contre les populations civiles, conduisent ces familles à s’enfoncer dans les profondeurs de la région du Pool et à traverser pour certaines le fleuve Congo et se réfugier en République Démocratique du Congo.

A la faveur de son message au peuple congolais le 31 décembre 1998, le Président Dénis SASSOU NGUESSO, invite les populations qui se sont réfugiées dans la région du Pool, de bien vouloir regagner Brazzaville par les couloirs humanitaires. Par cette même occasion, il déclarait accorder son pardon à tous les éléments des bandes armées qui déposeraient les armes. Ces appels sont maintes fois renouvelés notamment pendant le meeting devant la résidence Présidentielle à Mpila au mois de mars lorsque le Président prend l’engagement de remettre le Congo entre les mains de Dieu , et même le 15 août 1999 dans son adresse au peuple congolais.

Le HCR, soucieux du sort dramatique des populations qui se trouvaient en errance dans le Pool, prisonnières des Ninjas, condors et autres, initiait un accord tripartite impliquant les Gouvernements des deux Congo et les Organisations Humanitaires Internationales pour sortir des zones du Pool et de la R.D. Congo (Mbanza-Ngungu, Louwozi et autres) des milliers de familles. Ces Hommes et ces Femmes convaincus de la bonne foi des autorités n’ont pas hésité à partir soit des sites de la R.D. Congo ( Mbanza Ngungu et Luwozi ) ou des villages du Pool, de faire le déplacement de Brazzaville, le cœur gai et la conscience parfois agitée par le souvenir douloureux des faits dramatiques vécus en brousse.

Malheureusement, les réfugiés et les parents qui les attendent au débarcadère du Port ATC de Brazzaville vont constater avec un effroyable émoi qu’après l’accueil officiel du Ministre de la Santé et de la Solidarité Nationale au nom du Président de la République, des centaines de congolais sont systématiquement soustraits des groupes de réfugiés après un tri des plus méthodiques. On sépare les hommes des femmes et les jeunes des vieux, Sous le prétexte fallacieux d’une routinière opération de Police, les éléments de la Garde Présidentielle installés en doublure de la police des frontières arrêtent des centaines de personnes hommes et femmes et les conduits vers des destinations inconnues.

De mars à novembre 1999, la Force Publique et principalement par la Garde Présidentielle et les Services Spéciaux de l’Armée et des miliciens en civil procèdent en toute illégalité et de manière effrénée à l’arrestation de citoyens congolais innocents et dont les parents sont demeurés sans nouvelles jusqu’à ce jours. Nos statistiques provisoires dénombrent 353 disparus.

Des arrestations, assassinats et disparitions sont aussi constatés dans les couloirs dits humanitaires, dans les quartiers et dans les sites. Les recherches entreprises par les parents ont été abandonnées souvent du fait des menaces de mort dont ils sont l’objet. D’autres encore informés de source dite sûre de l’assassinat de leurs parents ont préféré le silence car, la politique de terreur instaurée par les membres des écuries et autres auteurs de ces crimes interdit toute revendication, toute organisation des obsèques et toute observation des rites funéraires prescrits par la coutume.

II / Les autorités tentent d’étouffer le dossier

Les Parents des victimes s’organisent, acculent le pouvoir, saisissent la justice mais les autorité tentent d’étouffer le dossier.

Dès la constatation des premières disparitions, les parents ont sollicité à maintes reprises, par le biais de contacts directs et de nombreux courriers, les interventions du Président de la République M. SASSOU NGUESSO ainsi que de certains membres du Gouvernement directement concernés par ce dossier en particulier : Le Ministre de L’Intérieur, Le Ministre de la Justice, Le Ministre de la Défense, certains membres des cabinets présidentiels et ministériels ainsi que des Parlementaires. Les autorités font mine de ne rien entendre. Il vont jusqu’à nier l’existence même des disparitions en invitant les parents « à ne pas écouter les rumeurs qui circulent ça et là dans Brazzaville ».

Sans cesse, individuellement ou collectivement, les parents alertent les autorités du Congo, les organisations de défense des droits de l’homme nationales et internationales sur les arrestations et les exécutions sommaires qui sont opérées au port ATC sur des personnes qui voyagent sous le couvert d’un accord international et dont les corps fortement mutilés sont pour certains jetés au fleuve, abandonnés dans la savane jusqu’à putréfaction totale et brûlé en holocauste notamment les 19, 21 et le 24 mai 1999 dans l’enceinte du siège de la Garde Présidentielle.

Dans un cynisme triomphant, les autorités s’organisent pour étouffer l’affaire.

Il y a péril en la demeure. La presse nationale et internationale donnent un écho retentissant à l’affaire des disparus. Des groupuscules tribalistes issus des écuries, de l’armée et de certains milieux politiques dont l’hostilité vis à vis d’autres ethnies du Congo est manifeste, profèrent des menaces aux familles et organisations des Droits de l’Homme. Assuré d’une totale impunité, ils ont montré une étrange arrogance et une férocité sans égale dans la commission de crimes. Ils vont s’opposer catégoriquement à toute enquête sur les disparus. Les familles de disparus se voient opposer un seul argument : « laisser tomber cette affaire car il y eu aussi des victimes originaires du nord au cours de la précédente guerre ». Cette réponse est faite aussi aux organisations humanitaires et de Droit de L’Homme.

Qu’à cela ne tienne, les autorité ont mis en place dans certaines administrations d’Etat des services chargés tout particulièrement d’étouffer l’affaire des disparus du Beach.

Ainsi les autorité ont ordonné secrètement :

La création d’une commission au sein du Ministère de la justice.

La création d’une cellule d’enquête à la présidence.

La création d’une commission d’enquête au sein du Ministère des Affaires Etrangères.

Nous avons pu noter l’existence d’une cellule de désinformation manager par une certaine Madame LENOUX Raymonde qui se présente comme Fonctionnaire internationale et nièce de Monsieur le Secrétaire générale de l’ONU.

La surveillance par les services spécialisés des quartiers des parents des disparus a été renforcée.

Nombre d’officiers et militaires des corps qui ont pris part aux arrestations, tortures et exécutions ont été mutés vers d’autres services.

Certains bourreaux aux méthodes d’assassinat trop voyantes et barbares ont été purement et simplement éliminer physiquement sur ordre des autorités.

La mise en place de services spéciaux de surveillance des quartiers des parents de disparus.

La mutation des certains officiers et militaires qui ont pris part aux massacres afin de les disperser et faire oublier leurs macabres œuvres.

III / Familles et Organisations des Droits de L’Homme, même combat : le devoir de vérité et le refus de l’impunité

Les parents des disparus se sont d’abord organisés en comité ad hoc dès mai 1999 avant de se constituer en association. Malheureusement, à ce jour, Cette association a été empêchée de se faire enregistrer dans les formes prévues par la loi 1901 au Congo. Les autorités n’acceptent pas que l’association se dénomme « Association des Parents des Personnes Arrêtées par la Force Publique et Portées Disparues ». Cette dénomination décline parfaitement l’objet de l’association aussi les parents refusent-ils de changer sa dénomination. Le Comité exécutif des parents a néanmoins beaucoup travaillé depuis mai 1999. Il a recueilli de nombreuses informations et témoignages auprès de diverses en vue de constituer un dossier permettant d’étayer les exactions commises par la force publique sur les populations et plus spécifiquement sur les réfugiés arrêtés au Beach de Brazzaville.

Le Comité exécutif de l’association a mené, au nom des parents des disparus une série démarches qui lui valent aujourd’hui une reconnaissance de fait. Le Comité a en particulier pris l’initiative d’informer et rencontrer toutes les institutions qui étaient susceptibles de faire pression sur les autorités congolaises afin de faire la lumières sur ces exactions et les faire cesser. Il s’agit notamment :

 LE HCR

Les pressions des parents auprès du HCR le conduisent a adresser une protestation polie mais ferme aux gouvernement du Congo Brazzaville en particulier au Ministre des affaires Etrangères et de la Coopération, au Ministre de l’intérieur et de la Décentralisation, et au Ministre de la Santé et de la Solidarité. Toutes ses autorités n’ont pas daigné répondre de la même manière qu’elles pu répondre de manière appropriée aux nombreuses lettres adressées par les parents à titre personnel, au nom de l’association ni encore moins par l’intermédiaire de leur avocat des familles. Par sa protestation écrite ( voir pièce en annexe) Le HCR a certainement aide à sauver de nombreuses vies. Toutefois son statut limite quelque peu son intervention auprès de l’Etat. Son action n’a été relayée par ni le conseil de sécurité de l’ONU, ni par l’Union Européenne pour ne citer Qu’eux. Ainsi nous avons probablement manqué de saisir la chance de sauver la vie de citoyens qui pourraient encore être vivants et enfermés dans des lieux de détention tenus secrets .

 les milieux diplomatiques

Bien que compatissants car ils ont prêté une oreille attentive aux supplications des familles, les diplomates des pays qui ont une influence certaines sur le Congo ainsi que les représentants de l’union européenne et du PNUD sont restés sans réagir. Ils pourtant été abondamment informés des cas de disparitions d’exaction et d’assassinats. Certains d’entre eux ont reçu les familles mais aucune protestation forte n’est venue de la part de leurs pays respectifs ou de leurs institutions.

 les organisations de Droits de l’Homme

L’OCDH (Observatoire Congolais des Droits de L’Homme), la FIDH (Fédération Internationale des Droits de homme ) ont repris à leur compte les accusations des familles. L’OCDH a encouragé et soutenu et soutenu les familles et a contribuer à faire connaître les crimes commis au Congo dans le monde entier. Deux rapports fameux, produits en mars 1999 et avril 2000 ont mis en lumière de façon éclatantes des actes criminels de la force publique congolaise. Les familles ont directement porté à la connaissance des institutions et organisations internationales les faits dont ils avaient la connaissance exclusive en tant que premières victimes.

IV / Le plan d’élimination systématique d’une catégorie de la population

A en juger par les faits et les témoignages, les autorités ont agit selon un plan bien orchestré. Les moyens, le mode opératoire, sont dignes d’une opération confiée à des forces organisés, et exécutée selon des ordres précis et objectif à atteindre : liquider physiquement des personnes valides, principalement originaires de la région du Pool et plus généralement du sud du Congo.

L’organisation générale et le déroulement peuvent être reconstitués comme suit.

A / Lieux où les arrestations ont été opérées :

 Port ATC (Beach) de Brazzaville (pour les réfugiés provenant des sites internationaux de la RDC : Mbanza-Ngoungou, Louwosi et autres)

Le Port fluvial ATC plus connu sous l’appellation de Beach de Brazzaville a accueilli plusieurs bateaux transportant des réfugiés en provenance de la RDC. De mai à septembre 1999, un peu plu de 40 000 réfugiés transitent par ce port avant de rentrer à Brazzaville sous la responsabilité du HCR, du Gouvernement congolais et le gouvernement de la RDC. Ces réfugiés en particulier les jeune gens vont être triés sur le volet et arrêtés.

 Couloirs humanitaires et lieux indiqués par le gouvernement

Des appels incessants à la radio y compris par le Président de la République lui même informent les populations qui se terrent dans les forêts du Pool et qui n’ont pas pu gagner la RDC que la guerre est définitivement terminée et invitent ces populations à rentrer à Brazzaville où la sécurité règne désormais. Le gouvernement annonce que des couloirs humanitaires sécurisés peuvent être pris par ces populations, depuis la région du Pool jusqu’à Brazzaville. Certaines de ces populations sont transportées dans des véhicules militaires mis à la disposition par le gouvernement jusque dans les sites d’hébergement provisoire. Nombre de ces réfugiés vont être abattus en cours de route ou arrêtés et détenus illégalement.

 Sites publics où étaient hébergés les habitants des quartiers Sud de Brazzaville, des villages de la région du Pool ramenés de force dans la capitale.

Afin de réduire les derniers foyers de résistance certaines populations ont été forcées de quitter des zones de combats. Hébergées dans les sites officiellement ouverts par le gouvernement, ces populations voient disparaître plusieurs personnes qui sont enlevées la nuit par la force publique et des éléments des écuries qui les secondent. Ces forces se rendent sur ces sites spécialement à la recherche de jeunes gens à assassiner et des femmes à violer ou de personnes à rançonner.

 Les domiciles et la voie publique

Les quartiers reprennent peu à peu vie avec le retour de réfugiés. Les écuries et la force publique écument les rues sur dénonciation ou au hasard de rencontre avec des personnes récemment rentrée. Celles-ci sont considérées comme Ninjas et infiltrés. Elles font l’objet de traque méthodique et d’arrestations. Elles sont rançonnées, torturées, violées pour les femmes et tuées pour la plupart de jeunes gens.

 Les lieux de travail

Certaines arrestations sont réalisées sur les lieux de travail. Il climat de dénonciation calomnieuse se développe à Brazzaville où des groupes d’indicateurs arrondissent leur fin de mois en vendant aux services officiels des fausses information . De nombreux innocents ont perdu la vie en raison de l’acharnement systématique de la garde présidentielle qui considérait que toute personne valide, fille ou garçon, était un Ninjas ou pouvait le devenir. Certains réfugiés qui ont repris leur poste de travail après leur retour à Brazzaville, ont été ainsi arrêtés, conduits dans des endroits inconnus et portés disparus par la suite.

B / Les lieux de détention

Les locaux de commissariat du Port fluvial ATC ( Beach ) de Brazzaville

Le siège de la Garde Présidentielle dite Garde républicaine (situé dans l’ancienne palais présidentiel du Plateau)

La Direction Centrale des renseignement militaire (DCRM)

La Direction de la Sécurité Militaire (DSM)

La tour Nabemba

Les Commissariats de police des Quartiers nord et du Djoué

La résidence Privée du Chef de L’Etat à MPILA

Autres lieux de détentions disséminés à travers la ville, notamment les domiciles des responsables des écuries.

C / Services responsables des arrestations

Garde présidentielle

Direction de la sécurité militaire

Les services de la police régulière

Les écuries aux ordres de différentes personnalités au pouvoir. Pour gagner et conserver une position dominante dans les milieux du pouvoir être membre du PCT ou proche du Chef ne suffit plus. Entretenir une écurie qui "rend des service à la république" est une contribution hautement appréciée et qui rend absolument intouchable.

D / Nombre des personnes arrêtées

Il est impossible de connaître le nombre exact de personnes arrêtées, le nombre de disparues ni encore moins le nombre victimes assassinées ou encore en détention. Seules les autorités militaires qui, d’après les témoignages des rescapés, tenaient une comptabilité sur des registres peuvent le dire. Toutefois l’association des parents dispose d’informations sur 353 personnes dont la disparition est reconnue par les familles. De nombreux parents refusent encore toute inscription de leurs victimes sur la liste actuelle et rejettent tout contact avec notre association et l’OCDH de peur des représailles.

E / Traitements infligés aux personnes arrêtées

Tortures corporelles et morales

Arrestation et bastonnade des personnes devant les parents effrayés et impuissants. Aucune protestation ni explication n’était possible. Des parents ont perdu la vie du fait d’une tentative de défense en particulier lors des arrestations opérées aux domiciles, sur la voie publique ou dans les centres d’hébergement sous administration des autorités congolaises et des organismes humanitaires ;

Les femmes arrêtée ont été systématiquement violées ;

Les hommes incarcérés au siège de la Garde Présidentielle ont été forcés à des actes de sodomie collective. Il leur a été ordonné de brûler des nuits entières, les corps de victimes assassiné avant de subir le même sort eux mêmes ;

Les personnes arrêtées ont été affamées afin de provoquer l’épuisement physique ;

Les personnes arrêtées ont dû supporter des injures, et autres humiliations.

Exécutions sommaires

Des personnes arrêtées ou interpellées on été exécutées devant leurs parents et ceux-ci n’étaient pas autorisé a procéder à l’inhumation des corps. Les corps des victimes ont été amenés par leur bourreaux vers des destinations inconnues.

Selon certaines informations reçues de source militaire, les personnes enlevées au Beach, dans les sites, les églises et dans les rues auraient été assassinées à 95 %.

Les témoignages des repentis et des rescapés se recoupent et accréditent de manière irréfutable la thèse selon laquelle tous ces crimes ont été prémédités organisés, planifiés par les plus hautes autorités du pays.

Certaines victimes attaché à une barre de fer, ont été jetés vivants dans le fleuve. D’autres on été enterrés vivants.

La grande majorité des victimes a été assassinée par balle.

F / Lieux des exécutions

Au gré des circonstances, des citoyens ont été assassinés dans les endroits les plus divers de Brazzaville selon la volonté des auteurs des crimes. Il faut cependant relever que les lieux suivants ont été tristement célèbres :

Le siège de la garde Présidentielle où des centaines de corps été brûlés en holocauste les 19, 21 et 24 mai 1999. Certaines de ces personnes jetées au feu étaient seulement dans le coma du fait de la maladie, des tortures et de la faim.

Le long du chemin de la Corniche qui longe le fleuve en passant par la Mairie centrale de Brazzaville et le bas du domaine présidentiel.

Le port ATC au Beach où les jeunes arrêtés après leur débarquement des bateaux qui les ramenaient de Kinshasa, étaient exécutés en ligne et leur corps basculés dans le fleuve.

Le Commissariat de Ouenzé

Le Commissariat de Talagaï

Le commissariat de Yoro

Le Commissariat de la Frontière

Le long de la route National 2 à partir du quartier Massengo

Au cimetière Itatol

Pont du Djoué où jusqu’au mois de janvier 2000, des corps étaient encore balancés dans l’eau

Les alentours de la résidence présidentielle de Mpila où des personnes arrêtées étaient enfermées dans des containers jusqu’à ce que mort s’en suive.

Les locaux du mausolée Marien Ngouabi

Derrière le super-marché Score à côté du domicile du ministre de l’intérieur

G / Traitement des cadavres

Fortement mutilés, les corps sont coupés et placés dans sacs en plastique pour être brûlés ou jetés dans le fleuve. De nombreux sacs en plastique contenant des restes humains sont découverts en bas du pont du Djoué et en aval des cataractes.

Nombreux ces corps sont défigurés : têtes écrasées, membres coupés, corps criblés de balles.

D’autres encore intacts mais gravement brûlés en divers endroits ou lacérés de coups de couteau.

Sommairement enterrés, de nombreux charniers sont découverts à Itatolo où des parties de corps saillant attirent pendant plusieurs mois l’attention de ceux qui vont inhumer normalement les corps de leur parents morts dans les hôpitaux. Courant mai et juin 1999, du fait de l’abondance des corps sommairement enterrés, les autorités municipales ferment le cimetière à plusieurs reprises.

De nombreux corps méconnaissables son abandonnés dans les environs de la morgue centrale du CHU de Brazzaville. Ces corps sont pour la plupart amputés de leurs membres. En effet dans cette période des parties de corps humain décorent les calendes et les carrosseries de certains véhicules militaires comme signes de bravoure des occupants ou en guise d’intimidation et de victoire sur les ethnies des défunts. A la suite de ces scènes, Une attitude de résignation totale s’est emparée des familles et de l’ensemble de la population devant les actes de barbarie de la garde présidentielle et des écuries.

H / Souhaits des familles

Les familles des personnes portées disparues et les rescapés souhaitent que Monsieur SASSOU NGUESSO permette :

La libération des personnes encore emprisonnées.

La mise en place de mesures législatives et réglementaires appropriées en vu de la protection de tous les témoins.

La mise à la disposition de la justice internationale après les avoir relevés de leurs fonctions de toutes les personnes cités par la plainte et de toute celles sur lesquelles des charges pèseraient au cours de la procédure.

La venue au Congo d’une commission rogatoire et de toute autre commission internationale pour les besoins de l’enquête.

La remise des corps des personnes assassinées.

L’assistance par la réhabilitation des victimes et le soutien psychologique de certains parents qui souffrent aujourd’hui de maladies psychosomatiques

Conclusion

Outre la connaissance que nous avons de la commission des crimes sur les personnes arrêtées au Port ATC et dans les couloirs dits humanitaires, ainsi que des lieux d’assassinats, les membres du Comité disposent d’informations sur l’existence de lieux de détention où seraient encore gardés un nombre important de personnes. Du fait des conditions de détentions qui seraient terribles des nombreuses personnes meurent suite à l’absence de l’assistance alimentaire et médicale. Ces lieux de détention sont inconnus de la Croix Rouge et des parents. En refusant de relaxer les personnes encore détenues le gouvernement craint des témoignages accablants.

Nos parents n’ont jamais tenu des armes par contre, les "coupables", les vrais Ninjas qui ont combattu contre la Force Publique, qui ont commis les crimes crapuleux contre la population sont rentrés à Brazzaville et n’y ont jamais été arrêtés. Ils sont au contraire entretenus et protégés par l’Etat à la suite des accords de cessé le feu et des lois d’amnistie votées selon le bon plaisir de quelques Honorables Conseillers en transit² et de leur Chef.

Pendant ce temps, nos enfants enfermés dans une constellation de prisons ont subi et subissent encore les tortures, la mort et les mutilations ceci au su et au vu de la hiérarchie Militaire et Politique en violation flagrante des lois de la République et des conventions Internationales.

Au nom de la déclaration universelle des droits de l’homme, et de l’ensemble des conventions et traités relatifs aux Droits Humains, les victimes de la barbarie et des crimes contre l’humanité au Congo Brazzaville ont droit à la justice pour que cesse l’impunité qui gangrène l’ensemble de la société congolaise.

Association des Parents des Personnes Arrêtées
par la Force Publique et Portées Disparues
au Congo-Brazzaville

Le Président de l’Association
Marcel TOUANGA

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