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Les législatives

L’Editorial de Benda Bika

On a presque tout dit sur la présidentielle du 20 mars. Dans une élection dont les résultats étaient connus d’avance, le candidat le mieux placé sur le terrain l’a emporté. Plus que d’une victoire, c’est d’un plébiscite qu’il s’est agi. Denis Sassou-Nguesso a été, si les résultats reflètent leur volonté, choisi par 8 électeurs sur 10.

Mathématiquement, cela veut dire que les ¾ des Congolais inscrits sur les listes électorales se sont exprimés en sa faveur. Car avec un taux de participation de 75%, on ne saurait penser que seuls ceux de son coin ont voulu de sa victoire. L’opposition fait fausse route à tenter de nous en convaincre.

L’opposition a hurlé à la triche. Ma difficulté est celle de ne pas résister à lui donner raison, d’emblée. Comment en effet vaincre par près de 85%, même en l’absence des hommes et femmes de poids qui auraient pu redimensionner cette razzia des votes, sans se faire « aider » ? Mais ce que je dis est juste une vue d’esprit. Les faits, juridiquement et politiquement, se sont prononcés autrement. Tournons cette page-là et voyons l’avenir.

Et dans l’immédiat l’avenir, ce sont les élections législatives. Quelles leçons nos opposants ont-ils tirée de la présidentielle et qui pourrait les amener à contrebalancer les pouvoirs d’un président tout puissant par un contrôle majoritaire futur du Parlement ? Je ne peux répondre à cette question.

Milongo, Mberi et autres Mankassa remettront-ils en jeu leur crédibilité pour conquérir au moins leur localité d’origine en tant que député ? Je n’en sais rien.

Le souhait serait qu’ils le fassent ou tentent de le faire. Qu’ils s’appliquent à mettre sur pied une vraie stratégie de pouvoir, pour imposer cette cohabitation de fait que Sassou a voulu à tout prix éviter. Le dire et le faire seront à voir. Encore une fois, les politiques c’est eux. Nous autres, nous ne sommes que le peuple au nom duquel ils agissent, bien ou mal.

Dans quelques mois donc les élections législatives boucleront la boucle de la légitimation-légalisation du pouvoir de Brazzaville. En attendant les municipales, sans doute vers la fin de l’année, nous verrons si l’opposition veut laisser Sassou seul et crier au loup depuis l’étranger. Ou bien voudra-t-elle se jeter dans la bataille et prouver que la victoire de Sassou le 20 mars lui a été facilitée par les abstentions retournements des éternels boukouteurs. Plus que sur Sassou, c’est vers nos opposants que se tourneront nos regards pour les échéances électorales futures du Congo. Eternels grogneurs accourant pour un poste, ou porteurs d’un vrai projet de société qui exige une bataille au coude-à-coude. Attendez de voir la réponse. Nous la commenterons ensembles.

Benda Bika

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