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Libre opinion : Me Tony Moudilou évoque la création d’un gouvernement en exil

Le gouvernement d’exil serait-il le "plan B" auquel n’ a cruellement pas pensé l’Opposition dans son combat contre la monomanie de Sassou ? Aujourd’hui, sans qu’il en esquisse la structure, ce concept de "gouvernement en exil" semble envisagé par Me Gilbert Tony Moudilou comme parade contre la dernière invention de Mpila : "Le chemin de l’avenir".

Ci-après le propos de Me Tony Moudilou.

"C’est dans la dissidence que j’ai toujours réalisé mes grandes prouesses. Il fallut que je me rebelle contre la classe politique d’alors sur la place de Paris et que je mettre en place ma Coordination des Elèves et Etudiants Congolais de France pour qu’on obtint notre Conférence Nationale. Comme je n’aime pas tourner en rond, j’étais le premier à dénoncer au sein du Parti (le MCDDI), le comportement iconoclaste de B. Kolélas et tout le monde m’a condamné. Aujourd’hui, même ceux qui le pensaient tout bas, m’ont suivi et me donnent raison. Et comme ils ont leur petit orgueil mal placé, ils ne l’avouent pas et font comme si ce sont eux qui ont eu raison les premiers. Ils ne veulent jamais faire partie des nuls alors qu’ils sont nuls. Ils tâtonnent et tournent en rond, ne sachant d’ailleurs pas ce qu’ils veulent.

Le gouvernement en exil : une stratégie expérimentée ailleurs

L’idée n’est pas nouvelle. Elle avait été émise il y a deux ans par la Diaspora réunie plusieurs fois. Mais hélas, les gens auxquels avait été confiée la mission de mettre en place cet instrument de travail n’ont jamais eu le courage politique d’exécuter le vœu des Congolais décidés d’en découdre avec Sassou. Pourquoi n’ont-ils pas exécuté ce qui paraissait être une riposte de bon sens ? Eux seuls savent. Pourtant, les Congolais ne sont pas les premiers à y recourir. Beaucoup avant nous sont passés par là. La riposte la plus célèbre est celle du Général De Gaulle précédée par l’Appel du 18 juin. Le peuple Palestinien mit également en place un gouvernement en exil. L’Ayatollah Khomeiny a recouru à cette stratégie pour aller chasser le Shah d’Iran.

Troublants opposants

Pourquoi avec les Congolais, ce procédé pose problèmes ? On comprend que les gens continuent de faire semblant. Hier Milongo nous l’avait démontré. Il y a quelques jours Dzon, Kinfoussia et autres l’ont démontré par le manque de sérieux et la façon dont ils ont géré les élections du 12 juillet. Ils ont fait semblant. En effet, ils nous ont fait croire qu’ils étaient de vrais opposants à Sassou. Mais hélas, alors qu’ils nous avaient promis que : « si toutes conditions ne sont pas remplies pour tous, personne, ni Sassou ni personne n’ira aux élections », dès qu’ils étaient rentrés au bercail, ce fut l’amère surprise : multiplication des candidats et ensuite chacun est allé de son propre chef vers les présidentielles. Aucune stratégie, aucun plan B. Comme des tireurs de vin de palme, ils sont allés affronter Sassou dans un désordre indescriptible ; ce qui a fait le bonheur de Sassou. Mais le pire, c’est que ce qu’ils avaient promis de tous leurs vœux, n’a jamais vu le jour. « Si les conditions ne sont pas remplies, pas d’élection pour tout le monde ». Et notre peuple était fier et attendait fiévreusement pour en finir avec la Nouvelle Espérance. Et même moi-même, j’étais prêt à descendre à Brazzaville pour aller galvaniser les foules et les mettre dans la rue. Car il fallait vraiment en finir avec le régime issu du coup d’état du 5 juin 1997.

« Ils ont baissé leur garde » sur le champ de bataille. Quand un chien se lèche les couilles, c’est la fin de la chasse. Il se met à chasser les sauterelles. Lâches, lâches et lâches. Ils ont fini comme André Milongo qui avait inauguré le chrysanthème, en se jetant dans la bataille tout en jetant l’éponge. Combien on-t-ils empoché ? Mais jusqu’à quand ces gens là vont continuer à nous faire boire l’eau par les narines ? Faire ce jeu est dangereux. C’est de l’imposture. C’est criminel. Je vous invite à ouvrir les yeux. Regardez, depuis le 12 juillet, la mer est lisse et calme. Aucune vague, donc pas de tsunami. Ils sont rentrés dans l’ordre, en train de compter les milliards que leur a versés le plus futé des corrupteurs, Sassou. Moi je refuse de boire le vin jusqu’à la lie. Je refuse de baisser ma culotte pour me faire « so do mi - fa sol fé mi ré do ». C’est pourquoi, avec l’énergie du désespoir, nous devrions nous battre jusqu’à notre dernier souffle et arracher des mains de Satan ce pays maltraité, hypothéqué, vendu et trahi.

Qu’est-ce qu’un gouvernement en exil ? Quels sont ses objectifs ? Comment fonctionne-t-il ?

Ce n’est pas un gouvernement normal où vous vous attendrez à avoir une voiture de fonction avec chauffeur. Ce n’est pas non plus comme le 11 juillet, alors que nous avons mis en place un comité préparatoire de la marche de la Place de la Bastille à la Place de la République, on a vu des gens s’arranger pour aller prendre quelques miettes sur les derniers milliards que doit encore posséder le Ministre Koukébéné. Pour ne les avoir pas bien distribués, on les a vus (presque) en venir aux mains, comme une meute de chiens auxquels on a jeté un os. Lamentable scène digne de la horde primitive ! Nous ne voulons pas de gens comme ça dans mon équipe, mais de vrais patriotes qui n’ont qu’un seul souci « libérer le Congo » Les escrocs doivent s’éloigner de notre initiative. Il s’agit d’un instrument de combat pour se débarrasser de Sassou : telle est la raison d’être de ce gouvernement ex situ.

Il faut les avoir « bien suspendues » pour en faire partie

Être membre dudit gouvernement nécessite courage, abnégation mais surtout sacrifice car le monstre, Sassou, est encore debout. Et il faut l’affronter sans reculer comme David face à Goliath. Les moyens, nous allons les avoir si nous nous montrons perspicaces et courageux car on sait à quelles portes frapper. C’est pourquoi, dans cette équipe, point de nécessiteux qui, dès les premiers millions de Sassou, baisseront la garde et verront leurs convictions fondre comme neige au soleil. Nous aurons besoin d’argent. L’argent que nous comptons rassembler, servira de nerf à notre combat.

Carnet d’adresses

Et c’est là que vont jouer nos carnets d’adresses. Il nous faudra frapper aux portes des Etats, des Chefs d’Etat, de Gouvernements, des Associations, des lobbies, des sociétés. Sassou en 1995 l’a fait quand il a commencé à préparer son coup d’Etat. Il n’avait pas évoqué un gouvernement en exil et n’avait pas d’argent ; juste son carnet d’adresses : le tour était joué. Je sais de quoi je parle puisqu’après m’avoir contacté je lui dis « non ! Pas de coup d’Etat ! » : recommandation de la Conférence Nationale Souveraine. Seulement, quand Sassou a une idée, il va jusqu’au bout. Et le coup d’Etat ne put être évité bien que, personnellement, j’avais effectué dès le 4 février 1997, le voyage de Brazzaville pour alerter, d’abord, Bernard Kolélas, ensuite, le Chef de l’Etat Pascal Lissouba entouré de tout son Etat Major. Je leur indiquai le nombre de mercenaires stationnés à Kinshasa et dont le Général Mahélé était le chantre. Je parlai de ceux basés au Centrafrique, au Gabon et des troupes françaises envoyées à l’Ile de Sao Tomé et Principe commandées par le mercenaire Bob Dénard. Malheureusement, vrais collégiens, Lissouba et son équipe n’ont pas pu déjouer le drame. Ainsi coula le sang du peuple congolais.

Arrêter de tirer sur Eric Patrick Mampouya

C’est moi qui ai appelé Eric Patrick Mampouya afin de réfléchir ensemble sur la faisabilité d’un tel gouvernement car ce compatriote est pour moi le plus sincère de tous ceux qui se gargarisent à Paris. C’est l’un des rares qui soient opposés à Sassou. Ce n’est pas un nécessiteux, ni un opportuniste comme j’en vois sur le bord de la Seine. Il est comme moi qui fus approché par Sassou pour une tentative de corruption. Je déclinai l’offre. Oui, moi MOUDILOU j’ai été sollicité plus d’une fois par Sassou lui-même. Mais MOUDILOU n’est pas né de la dernière pluie. Et si j’écris tout ça, alors que ce sont des secrets, c’est pour vous faire comprendre qu’il n’y aura rien de caché qui ne sera dévoilé.

Qui suis-je ? S’il y a des Congolais que Sassou ne peut pas acheter, j’en fais partie. Sassou me lit tous les jours, et je suis surnommé à Mpila « le mal nécessaire ». Des imbéciles crient partout : « Moudilou a mangé » C’est plutôt les autres qui ont eu besoin de MOUDILOU et non le contraire.

On n’a pas besoin de roitelets

« Bu kouma ma kakou kodila bi bwa » (quand tu poursuis un singe, il faut supporter les jongleries)

« Rira bien qui rira le dernier ! ». Les mauvaises langues continuent de me sous-estimer. Ces langues de vipère n’imaginent pas de quoi nous sommes capables. Elles se trompent largement. Nous n’avons pas besoin de tout le monde pour réaliser et atteindre ce projet qui reste un grand pari. « Nianzi za zingui… ». C’est nous qui allons choisir avec qui nous mènerons à terme ce gouvernement en exil.

Fait à Paris le 12 août 2009.

Maître Tony Gilbert MOUDILOU

Président de Agir pour des Espaces démocratiques et Républicains en Afrique ( A.E.D.R.A.).

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