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Livres, sexe sous les cocotiers et départ pour les USA...

Les vacances touchent à leur fin. Je quitte Paris, et les prochaines chroniques seront écrites depuis Ann Arbor, dans l’Etat du Michigan, où je suis heureux d’aller de nouveau à la rencontre de mes étudiants américains qui doivent se plonger dans la découverte d’auteurs francophones et afro-américains...

Dalembert

J’emporte plusieurs livres, notamment Rue Strasbourg Saint-Denis que l’écrivain haïtien Louis-Philippe Dalembert m’a gentiment offert après un apéro chez lui en compagnie d’une amie écrivaine de la Martinique, de l’éditeur martiniquais Desnel et du Professeur Thomas Spear qui enseigne à New York. Le livre de Dalembert paraîtra le 1er septembre aux éditions du Rocher. Pour l’heure, je l’ai juste survolé alors que je prenais un café dans mon traditionnel bar parisien Le père tranquille, au 1 er arrondissement de Paris. Je me suis amusé à voir comment Louis-Philippe Dalembert crée une complicité avec l’écrivain français Romain Gary ( Alias Emile Ajar, auteur de La vie devant soi). De même que le maniement de l’argot, une surprise pour moi qui suis un fanatique des livres de San-Antonio. Mais l’argot de Dalembert, à la différence de celui de San-Antonio, est plutôt celui des banlieues de Paris...

J’emporte aussi un essai de mon ami du Congo-Démocratique, Bolya. Le titre du livre est iconoclaste : La profanation des vagins ( éditions du Serpent à Plumes )  : le viol, arme de destruction massive. Il est question du viol de guerre, et l’auteur tente de décortiquer les contours de ce crime contre l’humanite, ce "Mal absolu"...

J’ai devant moi la pièce de théatre de Kangni Alem, écrivain togolais dont j’apprécie particulièrement la démarche et le talent littéraires ( nouvelliste, romancier, metteur en scène, traducteur, critique littéraire, professeur etc. ! )

Alem

Sa pièce Chemins de croix ( éditions Ndzé ) nous plonge dans une cellule de prison en Afrique, et nous nous retrouvons en face de deux étudiants enfermés pour distribution de tracts ! J’ai une grande envie de l’enseigner en janvier prochain. Mes étudiants apprécieraient, j’en suis persuadé.

J’ai sous les yeux le dernier numéro de la revue Esprit (Août/septembre 2005 ). Il est sous-titré Vues d’Afrique. Beaucoup d’articles sur divers sujets. Mais je suis deçu de ce numéro un peu rococo et sans âme. Je n’apprends rien de plus, surtout qu’on semble vénérer un type de la Françafrique, l’essayiste centrafricain Jean-Paul Ngoupandé que Stephen Smith aime prendre comme référence dans ses livres. Celui-là, ce n’est pas demain que j’irai prendre un verre avec lui au Père tranquille, même si c’est lui qui me l’offre !...

Il y a aussi de la littérature dans le numéro de la revue Esprit. Soyons francs, je sais que je vais blesser deux amis qui oeuvrent courageusement pour les Lettres africaines, Jacques Chevrier et Bernard Magnier. En effet, Jacques Chevrier a redit ce qu’il a toujours dit et redit sur la littérature africaine. Quant à Bernard Magnier, il a tellement cité ses propres écrivains qu’il publie aux éditions Actes Sud que j’en suis resté pantois. Bref, ainsi va la vie...

Enfin, dans l’avion, il faut un magazine pour s’aérer l’esprit entre la lecture d’un livre soporifique et le passage d’une hôtesse au sourire affecté. J’ai pris le Nouvel Observateur du début de cette semaine ( du 18 au 24 août ). Il est question des ravages du tourisme sexuel. L’Afrique est là avec le Sénégal, la Gambie... On voit même deux Européennes sur une plage déserte de Gambie. Conquérantes et décidées, ces Européennes embrassent goûlument deux Nègres bien résolus à tirer profit de la situation.

Dany Laferrière

C’est sûr que ces femmes ont lu mon ami et maître en écriture Dany Laferrière et qu’elles savent désormais comment faire l’amour avec DEUX nègres sans se fatiguer...

J’apprends d’ailleurs que certaines de ces Européennes sont mariées, cadres dans leur pays. Et puis, quand viennent les vacances, les voilà à la recherche d’un endroit où s’offrir ce que leurs pauvres de maris ne parviennent plus à accomplir, même avec l’invention du siècle, le Viagra dont les pubs nous envahissent tous les jours dans nos boîtes électroniques !

Bon, à part ça, tout baigne, comme dirait mon professeur de natation que je vais retrouver avec bonheur...

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