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Manif anti Sassou du 11 juillet 2009 place de la République à Paris

Aujourdhui, dimanche 12 juillet 2009, Sassou est en train de tricher à Brazzaville. Hier, samedi 11 juillet 2009, à la veille de ce sacre/sacrilège (élection dès le 1er tour, du jamais vu !) les Congolais de la Diaspora ont fait une ultime résistance au régime pourri de Brazzaville, baroud d’honneur pour montrer que même si la victoire de la dictature est inéluctable, le peuple de la liberté ne pense pas moins que celle-ci est acquise au prix de la fraude et de la duplicité et donc ne mérite qu’irrespect.

Le peuple, tout un symbole, a marché de La Bastille à Place de La République, scandant des slogans anti-Sassou bien mérités puisque le plébiscite de ce 12 juillet 2009 à Brazzaville relève du pur vol électoral.

Le 12 juillet est un hold-up politique

Combien étaient-ils ? Au moins deux cents, Place de la Bastille, autour de 13 h. Ensuite, Place de la République, ce faible nombre a commencé à se réduire comme peau de chagrin dès 16 h.

Crise de mobilisation. Pourquoi ce désert alors que les enjeux sont graves ? N’oublions pas que nous étions samedi et qu’à cette période de la semaine, les Congolais qu’on mobilise déjà assez difficilement avaient en général quelque mariage à célébrer, des deuils à lever, des baptêmes à ritualiser ou simplement le farniente à honorer en cette veille du week-end du 14 juillet, fête de l’Indépendance de la France, c’est-à-dire, encore un symbole, de la rupture avec un ordre féodal. La fête est une chose au sujet de laquelle le Congolais de Paris ne tergiverse pas. Peut-être que si les organisateurs des manifs associaient la sapologie à leur thématique, il y aurait foule. (Enfin, c’était pour rire...)

La marche du 11 juillet 2009 ou le début d’une longue action de lutte. Ici, Eric Mampouya, Tony Moudilou

Personne n’est assez naïf pour croire que la manif de ce 11 juillet allait changer quelque chose à la sauvage dynamique électorale qui s’est mise en place à Brazzaville où un très grand tyran entend se succéder à lui-même malgré 25 ans de dégradation intempestive du Congo et de vagabondage économique. Mais il fallait marquer le coup, histoire de dire à la postérité qu’au moins jusqu’à la dernière minute les vrais démocrates congolais ont dit leur façon de penser au régime le plus impopulaire que le Congo n’ait jamais connu depuis son indépendance. Le choix de La Bastille et de La République comme point de jonction de la manif est donc tout aussi symbolique de la vision de ceux qui veulent sortir le Congo de la prison politique pour l’installer dans le champ de la démocratie.

Bienvenu Mabilémono. Mettre terme à l’oligarchie au Congo-Brazzaville

La qualité de la manifestation. Non, il n’y avait pas foule étant donné les enjeux. Mais paradoxalement, ceux qui savent interpréter les symboles admettront qu’il est humiliant pour Sassou d’être conspué par à peine deux cents de ses compatriotes à Paris alors qu’il a bien ficelé son affaire. Autrement dit l’homme est tellement dégoûtant qu’il ne mérite pas qu’il y ait foule pour lui signifier sa pauvre et médiocre nature. Mais de toute façon c’est gênant d’être combattu sans tambours ni trompette lorsqu’on se prétend grand. Ce morceau de caillou qu’il va traîner dans sa chaussure durant les sept ans à venir sera d’autant plus incommode que les manifestants ont promis de lui en faire voir de toutes les couleurs après le 12 juillet 2009.

Un régime qui a accumulé des biens mal acquis est ignoble. Sur la photo : Benjamin Toungamani et Patrice Kibinza.

Non, le 12 juillet ne sera pas un "non évènement". Au contraire cette date, selon les organisateurs de la manif de ce 11 juillet, sera le début d’un harcèlement militant qui promet d’être dur pour Sassou.

Un chiffre symbolique pour un objet de triche à Brazza

Les acteurs de l’ultime résistance. Ont appelé à organiser le baroud d’honneur du 11 juillet : Benoît Koukébéné, porte-parole du Front des partis de l’Opposition, Marien Ngouabi et Ethique de Bienvenu Mabilémono, CODICOR (Conseil de la diaspora pour le rétablissement de la démocratie) Benjamin Tougamani, PCCI (Plate-forme congolaise contre la corruption et l’impunité), Les amis du Congo d’Eric Mampouya ; Kimpuanza Génération Congo 90, le Collectif des jeunes patriotes de PARIS. , MODEA (Mouvement démocratique africain) ; Le MCDDI aile dissidente, Eric Pantou (UDR Mwinda), Survie, Fédération de la Diaspora congolaise. On a remarqué au cours de la manif, des figures emblématiques du combat anti-dictatorial sur le champ de mars parisien : Toussaint Mavoungou, Eric Mampouya, Maurille Louzala, Tsouarez, Tony Moudilou, Pauline Tchick, Patrick Kibindza.

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