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Manif congolaise du 6 décembre 2007 au Sénat à Paris

Il y a eu une très faible mobilisation à la manif contre le forum sur le Développement Durable à Paris ce jeudi 6 décembre 2007. Normal, les actions de cette envergure font rarement recette, à plus forte raison lorsqu’il y a lutte de compétence entre différentes associations se revendiquant de la diaspora.

Manifestation des Congolais jeudi 6 décembre 2007

Les Congolais ont manifesté contre la participation de Sassou au forum sur Le Développement Durable au Sénat ce jeudi 6 décembre 2007 à Paris.

Le sang des militants congolais pour le droit de l’homme ne fit qu’un tour lorsqu’ils apprirent que l’homme fort de Brazzaville était l’invité d’honneur au colloque sur le développement durable. Ils prirent la résolution de manifester contre cette participation jugée indigne de la part d’un homme qui n’a jamais rien fait pour le développement de son pays. Au contraire, estimèrent-ils, cet homme comptait parmi les chefs d’Etat qui ont le plus participé à l’appauvrissement de l’Afrique et au réchauffement climatique de la planète ; particulièrement lui, Sassou, l’homme à qui l’on doit le déboisement sauvage du Bassin du Congo et la pollution maritime des côtes congolaises par ELF/Total interposé.

Faisant jouer leur réseau associatif, les militants de la Fédération Congolaise de la Diaspora ont immédiatement décidé de passer à l’action. Résultat des courses, les associations comme SURVIE, SHERPA, CCCF, Secours Catholique ATTAC, Greenpeace, AGIR ICI... prirent partie pour la manif du Jardin du Luxembourg de 11 à 13h. A côté de la Fédérétion congolaise de la Diaspora, on peut signaler également l’appel à manifester lancer par un jeune militant, Eric Patrick Mampouya, de 9h à 16h.

Au coeur de la manif
Ce jeudi 6 décembre, dès 10H30, quelques noyaux durs du militantisme anti-Sassou sont déjà sur les lieux. Les militants de SURVIE rompus à ce type d’actions politiques commencent à enclencher le mouvement.
A la sortie du métro, une dame se présentant comme travaillant à la Préfecture fait circuler l’info que Sassou avait déjà prononcé son allocution et avait quitté la salle. Durée de sa prestation : une dizaine de minutes. Donc l’oiseau s’était déjà envolé avant même le début de la manif.
Et dire que l’opération de com pour laquelle l’homme fort de Brazzaville a été convié a coûté, selon certains avis, des centaines de milliers d’euros.
Une obscure association n’ayant même pas pignon sur rue et, éditant la revue "Passage" serait à l’origine de cette participation du tyran congolais à cet incroyable forum sur le "Développement durable". Un véritable coup de maître quand notamment on a eu l’occasion de visiter les locaux de cette association.
C’est ce que firent quelques Congolais, parmi lesquel Mafimba : " C’est terrible. leurs locaux sont sales. A l’accueil on a trouvé deux minables secrétaires fatiguées." commente Mafimba.
"Les Congolais sont stupides. Comment ont-ils pu se laisser manoeuvrer par une telle association inconnue au bataillon ?" déplore-t-il.
La réponse sera donnée par Benjamin Moutsila de FCD (Fédération Congolaise de la Diaspora)
"C’est parce que Sassou a besoin de reconnaissance. Quitte à ce que cette reconnaissance passe par le premier venu. Pourvu que ça soit un européen". commenta-t-il.

Dès 11h 30 la manif est à son comble. On compte très peu de Congolais, beaucoup d’Européens, beaucoup de pancartes et quelque banderole sur lesquelles sont écrits des slogans hostiles au régime de Brazzaville. Olivier Bidounga et Mankassa (FCD) sont rès actifs à ce sujet. Organiser des manifs ne s’improvise pas. D’où l’incident qui les opposera aux militants d’une association congolaise voisine.

Au moins 150 manifestants toutes nationalités confondues bravent la pluie qui tombe sur Paris. TV5, I-Télévision, PANA, Congopage sont là pour couvrir l’évènement.
La Présidente de SURVIE, la veuve Mongo Béti, ouvre les hostilités d’une voix forte relayée par une petite sono. Elle rappelle les diableries faites par Denis Sassou-Nguesso sur les Congolais ; le népotisme, les investissements dans les biens immobiliers en Europe.
Ensuite Benjamin Moutsila évoque les méfaits commis par le clan Nguesso contre le développement du Congo : vol, kleptomanie, évaporation des richesses nationales, détournement des fonds vers les paradis fiscaux.
Puis le témoignage d’un Congolais (Bienvenu Mabilémono) dont le nom fut rayé de la liste des participants au forum sur le développement durable. Au micro tendu par les organisateurs de la manif, ce militant explique comment cette exclusion, après plusieurs péripéties, a donné lieu à un article dans Le Canard Enchaîné.
Un article qui avachement desservi l’invité d’honneur, Sassou, traité de très grand dictateur par le journal satirique.
Y avait-il des Congolais dans la salle du Sénat ? Il semblerait que tous ne furent pas persona non grata. Des Africains seront vus dans la salle (probablement des Congolais triés sur le volet, faisant le rôle de figurants). Car aussi inimaginable que cela puisse paraître, les places étaient payantes.
Donner des sous pour aller écouter Sassou, c’est le comble de l’escroquerie, voire de la "mafiafrique". Quelles propositions des invités aussi voyous que nos chefs d’Etat africains peuvent-ils émettre sur le développement durable ? On sait à quelles fins le revenus pétroliers sont utilisés au Congo de Sassou.

Querelle de clocher
Un petit incident est venu émaillé la manif, un incident relatif au conflit de compétence entre les différentes associations congolaises de la diaspora.
Voulant prendre la parole, Massamba Cicéron et Loubélo seront poliment conviés de se tenir à carreau ; interdiction contre laquelle ces deux militants d’un courant rival s’insurgiront au grand embarras des représentants de SURVIE.
Manifestement il y a un problème de leadership sur le terrain du militantisme anti-Sassou dans la diaspora.
A certains est reproché de vouloir camper les autres aux extrêmes, à d’autres est reproché le manque de lisibilité dans leur programme et leur connivence avec la rebellion congolaise in situ incarnée par Ntoumi.

Aucun incident à déplorer
Vers 12h30, dispersion de la manif, sous le regard impassible des flics venus s’assurer que les militants anti françafrique ne déborderaient pas vers les portes du Senat, c’est-à-dire ne froisseraient pas l’invité de Sarkozy, en l’occurrence Denis Sassou-Nguesso.

Nota Bene : le forum se poursuit ce vendredi 7 décembre 2007.

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