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Message de Sassou aux congolais

A l’occasion du Nouvel An 2004, Sassou Nguesso, s’est adressé aux Congolais, ce 31 décembre 2003 à 20 heures. Nous publions l’intégralité de son message.

Mes Chers Compatriotes,

Nous voici, une fois encore, devant l’horizon indiscernable du temps qui passe. Dans quelques heures, l’année 2003 s’achève.

Le constat général est que, au-delà des actes positifs que nous avons ensemble posés, au-delà des actions concrètes et utiles que nous avons ensemble réalisées, cette année qui sera bientôt déclinée au passé, a été une année rude et contraignante. Je le reconnais.

Je reconnais qu’au cours des douze mois écoulés, les travailleurs, le peuple, vous tous, mes chers compatriotes, avez accepté de consentir des sacrifices louables. Je salue votre cœur et votre générosité.

A la vérité, nous n’avions pas d’alternative plus sûre.

Au sortir de la grande année électorale qu’a été 2002, il nous fallait procéder, sans attendre, aux nécessaires ajustements et adaptations de nos ambitions aux réalités nationales et aux exigences externes.

Il nous fallait, il fallait au gouvernement rechercher le rétablissement des grands équilibres macro-économiques. Il fallait au gouvernement, en dépit des contraintes et atermoiements, soutenir les négociations avec le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale en vue de la conclusion dans les prochains mois d’un accord pour un programme post-conflit trop longtemps différé.

C’est ce à quoi, pour l’essentiel, l’année 2003 a été consacrée : donner à notre économie une bonne articulation afin de la rendre apte à porter les impératifs de la Nouvelle Espérance dont les plus grands chantiers sont appelés à être lancés dès l’année prochaine.

Somme toute, 2003 a été l’année du grand balisage.

Mes Chers Compatriotes,

Comme les jalons sont posés, l’année 2004 qui débute bientôt sera donc celle de la mise en train de nos grands choix économiques.
Première année du programme triennal 2004-2006, fondement des stratégies de Développement Agricole des dix prochaines années, elle doit être marquée du sceau de l’effort soutenu et véritable.

Des actions déterminantes seront prioritairement conduites dans les secteurs de base, notamment dans les domaines des transports, de l’énergie et de l’agriculture pour jeter les bases matérielles de notre développement économique et social. Ainsi, outre les projets structurants engagés en 2003 comme la construction du barrage hydroélectrique d’Imboulou, la réhabilitation de la Centrale hydroélectrique de Moukoukoulou, la Cimenterie de Loutété ou la construction de l’aéroport de Pointe-Noire, pour ne citer que ces quatre (4) exemples, nous allons en 2004, nous atteler :

 à la poursuite des chantiers routiers en cours de réalisation ;

 au lancement effectif de nouveaux projets tels la Route Nationale N°1 dans son tronçon Brazzaville- Kinkala - Matoumbou, le Port de Lékéty etc ;

 à l’achèvement du Grand Hôpital de Loandjili à Pointe-Noire, de l’aéroport d’Ollombo (la piste d’atterrissage notamment), des ouvrages d’adduction d’eau potable des quartiers périphériques de Brazzaville.

Outre cette série de projets physiques, nous allons en 2004 accorder une attention soutenue au secteur social.

A cet effet, la réforme de notre système de sécurité sociale va se poursuivre. La Caisse Nationale de Sécurité Sociale et la Caisse de Retraite des Fonctionnaires bénéficieront d’une subvention raisonnable susceptible de leur garantir l’équilibre budgétaire.

Pour arrêter le marasme qui mine la santé, l’éducation et les affaires sociales, un début de mise en ordre dans ces secteurs sociaux névralgiques est indispensable et urgent. Aussi, pour pallier le grave déficit en personnel qu’on y déplore, le gouvernement a décidé, au cours de l’année 2004, de procéder au recrutement dans la fonction publique de trois mille quatre cent cinquante (3.450) agents à raison de : mille cinq cents (1.500) dans le secteur de la santé, mille cent cinquante (1.150) dans celui de l’enseignement et huit cents (800) aux affaires sociales.

Enfin, concernant les arriérés de salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat, le gouvernement s’engage, comme gage de sa volonté de solder ce dossier, à payer à chaque fonctionnaire et agent de l’Etat, courant 2004, un mois d’arriérés de salaire.

Mes Chers Compatriotes,

Toutes ces ambitions partagées ne pourront se concrétiser que dans un contexte national apaisé, rassurant et engageant. C’est pourquoi la paix est notre mission permanente.

En 2003, nous avons œuvré ensemble avec foi et détermination pour qu’elle se consolide. Les résultats sont indéniables.

En 2004, nous allons travailler au renforcement de cet acquis vital mais toujours si fragile. Nous allons, avec les forces vives de la nation, avec les amis et les apôtres infatigables de la paix, approfondir ce processus essentiel et indispensable, à travers :

 la poursuite de l’opération "Espoir" qui est destinée à débusquer et à mettre hors d’état de nuire les fossoyeurs de la paix ;
 le lancement, au tout début de l’année, du programme de Démobilisation - Désarmement et Réinsertion des ex-combattants dont nous avons arrêté les modalités de mise en œuvre avec l’appui du PNUD et d’autres bailleurs de fonds, conformément aux accords de novembre- décembre 1999 et de mars 2003.

La paix est notre mission permanente parce qu’elle est une quête de tous les instants. Elle est un combat quotidien.
Malheureusement, sa nécessité n’est pas comprise par tous. Car elle a, elle aura toujours ses ennemis, ces provocateurs impénitents qui ont pris l’option de ramer à contre-courant de la volonté réelle du peuple à faire la paix, qui se sont faits la funeste conviction que leurs impatiences, leurs frustrations et leurs intérêts ne peuvent être assouvis que par la force, la violence et le terrorisme. Les turbulences que notre ville- capitale a vécues les 15,16 et 18 décembre derniers en sont la triste preuve.

Garant de l’unité de notre peuple, je le suis, certainement, d’abord et avant tout de sa paix et de sa sécurité. Là-dessus, jamais je ne faillirai.

Pour apporter toute la lumière sur les derniers événements qui ont gravement troublé l’ordre public à Brazzaville, une enquête judiciaire a été ouverte. Nous attendons les résultats de cette enquête afin que les auteurs de ces troubles soient punis, sans complaisance, conformément aux lois et règlements de la République.

Mes Chers Compatriotes,

L’avenir est notre défi majeur. Pour y faire face avec succès, la Nation exige de chacun de nous toujours plus de disponibilité et de dévouement. C’est pourquoi, au seuil de cette nouvelle année, je lance un appel à la mobilisation générale afin que par le travail bien accompli, nous donnions un contenu nouveau au destin de notre Nation.

Souvenons-nous, souvenons-nous que du martyre de l’esclavage aux abus de la colonisation, des dérives des philosophies inadaptées aux horreurs des guerres intestines, notre passé est chargé de trop d’expériences de douleur. Il faut donc résolument y mettre un terme définitif.

En effet, le temps est venu de semer d’autres expériences qui soient des expériences de bonheur, d’honneur, de dignité et d’exemplarité positive. Nous en avons les ressources, les énergies et l’intelligence.

Puisse 2004 en tracer le sillage.

Vive la République !

Bonne et heureuse année à tous !

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