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Mort de Willy Matsanga à Orléans

Nous avons appris de source sûre la mort d’Anicet Wilfrid Pandou dit Willy Matsanga survenue ce 9 octobre 2014. Donné pour mort depuis au moins un mois par une rumeur persistante, le personnage renvoyait une image mitigée dans l’imaginaire congolais.

Bien qu’élu à Brazzaville, W. Matsanga serait mort à l’hôpital de La Source à Orléans où il résidait avec sa famille. Député de Kinsoundi (Brazzaville) Willy Matsanga s’est illustré dans les différentes guerres civiles dont le Congo-Brazzaville a été le théâtre entre 1997 et 1999.

Le disparu a laissé derrière lui un monde divisé en deux camps : celui de ceux qui l’admiraient et celui de ceux qui le haïssaient à mort.

Pour les premiers, Willy Matsanga fut un apôtre du social. Son domicile de Kinsoundi ne désemplissait jamais. Les cas sociaux faisaient le siège de sa maison. Sacs de riz, huile, haricots étaient distribués par ses soins. Ordonnances médicales de nombre de ses électeurs étaient payées par le député. « Le quartier d’abord » : tel était son slogan.

Pour les seconds c’est un suppôt de Satan que Dieu vient de rappeler à lui. On ne compte pas le nombre de Congolais que Willy Matsanga a expédiés dans l’au-delà. « Dommage qu’il ait échappé à la justice des hommes » disent en chœur ses ennemis sur les réseaux sociaux.

Dédoublement de la personnalité

Somme toute Willy Matsanga avait deux personnalités incarnant respectivement le bien et le mal. On le disait à la fois philanthrope et cruel.

La première personnalité semblait étouffée par la deuxième.

En cela, il n’était point différent de tous ses pairs qui ont semé désordre et désolation dans le Congo des années 90. Par exemple, pendant qu’une bonne partie du Congo rêve d’un destin funèbre pour nombre de chefs Cobras et Ninjas impliqués soit dans les disparitions du Beach soit dans les exactions dans la région du Pool, une autre moitié est prête à témoigner en faveur des agents politiques comme Jean-François Ndenguet ou Frédéric Bitsangou alias le Révérend Ntoumi.

Simon Mavoula

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