En Guinée, l’ex-premier ministre Cellou Dalein Diallo et son opposant historique Alpha Condé se disputeront le second tour de la présidentielle, si les résultats provisoires officiels publiés vendredi par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) se confirment.
Les deux hommes ont respectivement remporté 39,72 % et 20,67 % des voix lors du premier tour, tenu dimanche dernier. L’ancien premier ministre Sidya Touré, troisième favori, a pour sa part recueilli 15,6 % des suffrages.
Au total, 24 candidats, tous issus de la société civile, étaient en lice. Les candidats ont la possibilité de contester les résultats provisoires avant qu’ils ne soient déclarés définitifs.
Initialement prévue mercredi, la publication des résultats a été reportée de 48 heures, pour des raisons logistiques et des problèmes de sécurité.
Le président de la commission électorale, Ben Sékou Sylla, a précisé que le taux de participation était de 77 %. Dans l’ensemble, les observateurs de l’Union européenne se sont déclarés satisfaits du déroulement du premier tour.
Il s’agissait de la première élection libre dans ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest depuis l’indépendance, en 1958.
La tenue du second tour a initialement été annoncée pour le 18 juillet. Le président de la CENI n’a pas précisé si la date était maintenue.
Un demi-siècle de dictatures
L’ancienne colonie française a proclamé son indépendance en 1958. Mais le leader révolutionnaire Ahmed Sékou Touré a fait régner la terreur jusqu’en 1984.
Puis un militaire de carrière, Lansana Conté, s’est imposé de 1984 à 2008, réprimant dans le sang la contestation grandissante, jusqu’à sa mort en décembre 2008. Le pays a ensuite vécu d’amères désillusions avec la junte dirigée par Dadis Camara.
En dépit de ses ressources minières considérables, le pays a récemment reculé au 170e rang sur 182 de l’Indice du développement humain de l’ONU.
Radio-Canada.ca avec
Agence France Presse et Reuters
