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Rififi au CHU : Ngakala vs Raoul, lequel aura la peau de l’autre ?

Source : forums de congopage, auteur Kamit

Une nouvelle chaine de télé brazzavilloise basée à Poto-Poto a diffusé à propos du CHU de Brazzaville un reportage, tourné essentiellement en caméra cachée, dévoilant un immense scandale, duquel, même les plus convaincus ne soupçonnaient pas l’ampleur !
Conditions d’hygiène monstrueuses [1], racket des malades, incompétence des gestionnaires, vols, détournement des chapitres et des biens, nominations clientélistes et cooptations népotiques d’incompétences criardes, décès dus à la négligence etc. aucun de ces délits et infractions étant sanctionnés.

Le DG de cette institution, le colonel Ngakala alors en France [2] saute dans le premier avion (Royal Air Maroc) dès qu’il apprend la nouvelle et arrive à Brazzaville à 5h du matin le surlendemain.
Après enquête et intimidation musclée auprès de la chaine privée il apprend quece reportage a été commandité par… Emilienne Raoul [3], ministre de la santé. « Elle veut me faire virer ! », s’exclame Ngakala se posant en victime.

Cette semaine, Ngakala riposte. Usant de son droit de réponse, il utilise la plume d’un journaliste, de la presse écrite. Dans un article hautement insultant du journal Talassa, Ngakala (fait) écrase(r) son ministre de tutelle qu’il accuse d’incompétence, de prostitution politique, de tribalisme exacerbé depuis son arrivée au ministère qu’elle s’emploierait à tarifer jusqu’aux agents d’entretien... Le journal va jusqu’à conseiller à Sassou de la virer et de continuer à jouir du libertinage de la veuve sans que cela ne porte préjudice aux intérêts du peuple congolais.

Ngakala est le frère de l’autre colonel du même nom, numéro 2 du PCT, ancien chef de la milice nationale, chargé aujourd’hui de la démilitarisation des ntoumistes. Vous vous souvenez, c’est ce marmiton de la marine, nommé officier par Ngouabi pour renforcer le groupe "Cuvette" au sein du commandement des FAC.
Madame Raoul est la veuve d’Alfred Raoul, Général, compagnon de putsch de Ngouabi, ayant occupé quelques semaines la fonction de chef de l’Etat par intérim, avant d’être nommé premier ministre, ministre de la défense, puis DG d’une banque, la BDNC [4], et de la sucrerie de Nkayi [5]. Le boulevard des armées porte désormais son nom, Bd A. Raoul !
L’expérience d’Emilienne est plus mal connue. Entrée au gouvernement en 2002 comme chargé de l’action humanitaire et des mutilées de guerre, avant d’assumer l’intérim du ministre de la santé, Gondo, gravement malade. Elle obtient officiellement le portefeuilles de la santé lorss du remaniement de décembre dernier.

Il semblerait donc que pour les deux postes on ait choisi des incompétents, élevés aux hautes fonctions par népotisme. Leurs méthodes de mégestion sont les mêmes, à l’instar de celles du chef de l’Etat (nominations tribales, corruption, incompétence, népotisme etc...). Pourtant, Sassou ayant eu vent de problèmes récurrents et graves au CHU y avait fait une descente surprise il y’a moins d’un an, constatant de ses yeux les dégâts. Réaction ? il avait lâché sur le champ une enveloppe de plusieurs milliards pour réhabiliter le CHU. Ngakala en aurait, dit-on, profité pour acquérir enfin, un pied à terre dans l’hexagone !

Le problème de fond, c’est qu’il ne sert à rien de dénoncer les tares de ce régime. Le peuple, pris à témoin dans cette guéguerre des médiocres, résigné ne se souèvera pas. Les institutions de contrôle ne bougeront pas le petit doigt, leurs membres toucheront le prix du silence. Les syndicats se tairont parce que leurs chefs sont corrompus. Les associations de défense des consommateurs demeureront sans moyens et sans relai... La presse nationale va s’essouffler, les journalistes finiront eux aussi à la mangeoire.
Quant aux congolais libres [6], blablatant confortablement installés dans leurs HLM, sans projet, sans organisation, sans cohésion. Ils continueront à protester en vain et de très loin contre Sassou en percevant leurs allocs et leur RMI.
Quand on analyse toutes ces faiblesses, que reste t-il à ce pays comme lueur d’espoir ?

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